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Inspiration sixties, les horlogers rechignent
Modes & Tendances

Inspiration sixties, les horlogers rechignent

mercredi, 9 juin 2021
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Les années 1960 et 1970 sont souvent considérées comme des décennies de liberté et de fantaisie. Prompts à citer cette époque en référence, les horlogers restent pourtant rares à oser la différence.

C’est désormais chose acquise, les « fans de sixties » peuvent compter sur la Maison Glashütte Original pour présenter à chaque printemps une nouvelle moisson de montres directement inspirées de ses modèles des années 1960 et 1970. Inutile de dire que ces deux collections déclinées en chronographes et en modèles à trois aiguilles avec ou sans date panorama ont le charme de cette époque qui osait la forme et les couleurs.

Seventies Chronograph yellow 2021 © Glashütte Original
Seventies Chronograph yellow 2021 © Glashütte Original

« Une époque riche en contrastes, rappelle Glashütte Original. Aucune autre décennie ne rivalise avec l’insouciance des années 1970. Les “seventies” ont posé des jalons déterminants pour notre société actuelle : lancement du premier ordinateur personnel, naissance de l’écologie moderne, remise en cause des conventions traditionnelles… Sur le grand écran et à la télévision, les grands classiques de la science-fiction ont développé une esthétique qui marquera durablement le genre ; celle-ci marie des nuances caractéristiques de brun, jaune et vert avec les formes galbées de l’époque. »

Sixties et Sixties Panorama Date 2019 © Glashütte Original
Sixties et Sixties Panorama Date 2019 © Glashütte Original

Pour lui rendre honneur, la manufacture saxonne présente ainsi des modèles Seventies Chronograph qui célèbrent le style rétrofuturiste de la décennie. Les couleurs de l’année sont à l’avenant avec des cadrans soit laqués jaune, soit dégradés en noir-turquoise avec finition soleillée. L’an dernier, le bleu glacier était à l’honneur, tandis qu’en 2019 c’était au tour des teintes orangées de parer la collection Sixties aux allants rétro-chics tandis que les montres Seventies proposaient un intense vert forêt ou un gris taupe.

Monaco Édition Spéciale Titane 2021 © TAG Heuer
Monaco Édition Spéciale Titane 2021 © TAG Heuer

Cette nostalgie des années passées qui évoquent une ère de liberté et d’exubérance, nombre de Maisons en ont usé et abusé ces derniers temps. Avec le raz-de-marée du vintage qui a submergé la planète horlogère, la moindre référence aux modèles d’antan était destinée à faire mouche. Force est de constater que cette époque « bénie » du prénumérique a vu l’émergence de petites merveilles mécaniques qui, durant ces deux décennies à partir de 1960, ont marqué de leur style l’évolution des designs horlogers. On pense ici bien évidemment aux montres dessinées par Gérald Genta (Nautilus, Royal Oak, Ingenieur…), mais pas seulement. La Monaco de TAG Heuer appartient également à cette catégorie. Tout comme la Laureato de Girard-Perregaux ou la Riviera de Baume & Mercier, par exemple, deux modèles qui retrouvent leur place dans les collections contemporaines. À côté des montres-instruments qui ont marqué cette époque et dont la longévité est assurée, ces modèles parlent d’eux-mêmes. Indémodables, équipés de motorisation de dernière génération, ils sont entrés dans les classiques horlogers. Et n’ont certainement plus besoin que l’on en vante les mérites.

Top Time Deus Limited Edition © Breitling
Top Time Deus Limited Edition © Breitling

Pour ce qui est de l’exubérance, il en va autrement. Depuis l’an dernier, les horlogers ont certes pris certaines libertés par rapport aux codes couleur traditionnels. Les montres se parent ainsi plus volontiers de cadrans aux couleurs chatoyantes. Mais elles ne s’accompagnent généralement pas de ces formes originales qui avaient fait le délice des amateurs il y a un demi-siècle. Encore faut-il avoir en mémoire des collections qui peuvent servir d’inspiration directe. Mais l’horlogerie suisse ne manque certainement pas de manufactures à même de se plonger dans leurs archives. Sont-elles toutefois désireuses de commercialiser des montres qui, dans l’univers de la mode, pourraient correspondre à des pantalons pattes d’éléphant. Dans ce registre, elles se font rares.

Heritage Navigator Chrono Auto 1973 © Tissot
Heritage Navigator Chrono Auto 1973 © Tissot

Rares mais pas totalement absentes. Zenith se plaît ainsi à revisiter les premiers modèles de son légendaire El Primero apparu en 1959. Chez Tissot et Longines, les collections Heritage ont précisément été développées pour accueillir ces montres du passé, notamment des chronographes ou des « plongeuses » dont les courbes et les teintes rappellent immanquablement ces décennies « flower power ». De son côté, Breitling n’hésite pas à donner des accents sixties à ses chronos. Tout comme Omega, dont la Bullhead revient épisodiquement quand la Maison ne propose pas des séries spéciales comme celle réalisée à l’occasion des Jeux olympique de PyeongChang 2018 directement inspirée de ses chronographes professionnels développés en 1976 pour les JO de Montréal et Innsbruck.

Tank Must de Cartier
Tank Must de Cartier

Reste que cette touche d’impertinence ne fait pas boule de neige. Les amateurs pourront toujours se reporter sur les enchères horlogères et les sites de seconde main pour acquérir des originaux, la patine de l’âge en prime. Pour ce qui est des gammes contemporaines, celles qui titillent les réminiscences du passé mais bénéficient des dernières technologies, elles sont généralement produites en séries limitées, ce qui laisse finalement peu de choix. Cartier a pris le pari inverse. La Maison vient de faire entrer la Tank Must dans ses collections courantes. Une vision d’avenir ?

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