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Johnny Depp, pirate collectionneur
Culture

Johnny Depp, pirate collectionneur

jeudi, 22 juin 2017
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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8 min de lecture

L’un des films les plus attendus est actuellement à l’affiche dans les salles obscures. Vous l’aurez compris, il s’agit de Pirates des Caraïbes. Pour la cinquième fois, Johnny Depp incarne l’incorrigible Jack Sparrow. Rencontre.

Dans ce nouveau volet intitulé La Vengeance de Salazar, notre antihéros à dreadlocks est confronté à un équipage fantôme dirigé par un capitaine impitoyable, bien décidé à envoyer ad patres toute la flibuste mouillant dans les parages. Seule parade pour ne pas couler à pic, le légendaire trident de Poséidon, dont l’intrépide Jack Sparrow doit absolument s’emparer. Mais bien avant de hisser les voiles vers un nouveau triomphe au box-office et de connaître des galères à répétition dans sa vie personnelle, notre sympathique tatoué dévoile quelques-uns de ses trésors cachés. Parmi eux, une passion immodérée pour tout ce qui fait tic-tac !

Pas pirate pour un sou…

« Franchement, je ne pensais pas que cette saga irait si loin. Après tout, Pirates des Caraïbes aurait très bien pu être un naufrage sur toute la ligne. Lorsque les studios Disney m’ont fait cette proposition, je n’ai pas raisonné en termes de blockbuster. C’est mon instinct qui m’a poussé à accepter le rôle de Jack Sparrow et non la perspective d’un galion rempli d’or et de pierres précieuses. Vous savez, je ne suis pas quelqu’un de vénal. J’ai tout simplement été curieux. Jouer un bandit des mers, cela m’a toujours parlé. C’était même un vieux rêve de gosse. Je me revois, planqué sous ma couverture, écouter la cassette audio d’un film intitulé Le Fantôme de Barbe-Noire avec Peter Ustinov. Le scénario était à l’image de la bande-son, pas très bonne. Mais qu’importe ! J’étais si obnubilé par ces gueules patibulaires que je me repassais la cassette en boucle. »

Johnny Depp
Johnny Depp
Toutes voiles dehors vers la singularité

« J’ai toujours eu un petit faible pour les inclassables, les marginaux, ceux que l’on pointe du doigt. Ce qui m’attire avant toute chose, ce sont des personnages auxquels je peux m’identifier. Quelle est d’ailleurs la définition de la normalité ? Je vous mets au défi de m’en trouver une. La normalité, c’est très subjectif, finalement. Je me méfie également de ceux qui s’autoproclament normaux. À partir du moment où vous cherchez à vous coller vous-même une étiquette, c’est qu’il y a déjà quelque chose qui ne tourne pas rond. Au fond, je suis comme une vieille montre qui ne supporte pas qu’on la remette toujours à l’heure. J’aime aller à mon rythme et souvent à contre-courant. »

Les vrais trésors de Johnny

« Ce sont bien sûr mes kiddies. Ils sont aussi mes boussoles. Grâce à eux, je sais pourquoi ma vie a un sens et dans quelle direction je vais l’orienter. En dehors de ma “tribu”, mon autre passion est de collectionner les cuillères en argent, les carafes en cristal, les vieilles bouteilles du début du siècle dernier, les livres rares, l’argenterie, les vieux pistolets et des peintures. J’adore réparer également de vieilles motos. J’en possède quelques-unes dont plusieurs européennes : des Triumph, des Norton, des Ducatti. Je dois aussi avouer que j’ai pas mal collectionné les procès-verbaux quand j’étais plus jeune ! Ah oui, je voue enfin une immense admiration pour les fourmis et leurs sociétés hyper-évoluées, hyper-organisées. Je possède aussi de vieilles montres que j’ai achetées dans toutes les brocantes du monde. Chaque fois que j’en mets une au poignet, elle me rappelle un voyage ou un événement particulier. Mes montres sont une manière pour moi de resituer les choses dans le temps, de me rappeler un moment, une rencontre, un lieu spécifique. Je n’achète pas à l’aveugle. J’aime que l’on me conseille, que l’on me donne des informations sur son histoire. À qui a-t-elle appartenu ? Si le vendeur est très bon, vous voyagez en quelque sorte par procuration. Au fil des années, je me suis constitué une belle collection. Très éclectique. Très internationale. À mon image. »

Johnny Depp
Johnny Depp
Signes extérieurs de richesse

« Un jour, un journaliste m’a demandé comment faire pour ne pas devenir puant quand on est en haut de l’affiche. J’ai répondu qu’il y a très longtemps j’avais tourné un film avec Hector Elizondo. Hector Elizondo était un acteur de théâtre à la base, un acteur fantastique qui travaillait à Hollywood depuis des milliards d’années. Un soir, ce monsieur vient vers moi et me parle d’argent. C’était précisément une époque où j’en avais cruellement besoin, alors vous vous doutez bien qu’il a tout de suite capté toute mon attention. À un certain moment, je lui ai demandé si l’argent et le fait d’en avoir beaucoup l’avait foncièrement transformé. Comment avait-il réussi à rester si simple, si humble dans son mode de vie et ses rapports aux autres ? Bref, comment ne pas devenir un sinistre con lorsque tout vous réussit ! Il m’a répondu que ce n’est pas parce qu’un homme porte une montre de 100 000 dollars au poignet qu’il devient différent. Au contraire, plus tu souhaites briller sous les feux de la rampe et plus tu prends le risque de montrer tes travers. En d’autres termes, fauché ou nanti, si vous étiez déjà détestable avant de devenir riche, il y a de fortes chances que vous le restiez !

Ce n’est pas parce que quelqu’un possède une montre en or que l’on a affaire à un nabab. Qui sait, après tout, c’est peut-être la seule qu’il possède.
Johnny Depp

L’argent révèle vos défauts quand il ne les accentue pas. J’ajoute que, pour moi, la vraie classe, c’est précisément de ne pas déballer sa fortune. Les montres en sont un parfait exemple. Une montre, dans l’inconscient collectif, est un objet de statut social. C’est même parfois la première chose que certaines personnes s’offrent quand elles veulent faire comprendre qui elles sont. Il faut cependant se méfier des apparences. Ce n’est pas parce que quelqu’un possède une montre en or que l’on a affaire à un nabab. Qui sait, après tout, c’est peut-être la seule qu’il possède. Et peut-être bien qu’il s’est endetté sur 30 ans pour la payer ! »

Johnny Depp
Johnny Depp
Le look canon du captain Johnny

« Mon “look”, je l’assume. Mes enfants m’ont toujours vu ainsi habillé et accessoirisé. Ils s’y sont habitués. Je pense d’ailleurs que si je débarquais à la maison avec un costume noir et une cravate à pois, ils seraient totalement déstabilisés. Mais il n’y a aucune chance pour que cela m’arrive. Le costume a toujours été pour moi l’uniforme du parvenu. D’ailleurs, mon dressing est à mon image. C’est un bordel total et permanent. Je n’ai jamais su associer tel vêtement avec tel autre vêtement. Quand j’entre dans mon dressing, je prends au hasard des fringues et je les mets sur mon dos. C’est aussi simple que ça. Alors quand je lis dans la presse que j’aurais initié le mouvement grunge, croyez-moi, cela me fait doucement sourire ! Je n’ai aucune notion de la mode et des tendances. La seule chose que je sais, en revanche, c’est que je suis attiré par les fringues et les montres vintage. Le problème avec les montres rétro, c’est qu’il y en a des millions sur le marché. Pas facile de faire un choix. Vous en avez pour toutes les bourses et de tous les horizons. J’ai chez moi quelques vieilles montres soviétiques, françaises, anglaises, italiennes et américaines. La plupart datent des années 1950 et 1960. Je possède également des montres à gousset du début du XXe siècle. Ce ne sont pas des pièces uniques. On en trouve encore pas mal chez les brocanteurs européens. Ce que j’apprécie dans ce type de montre, c’est le fait d’ouvrir un petit couvercle pour lire l’heure. J’aime aussi agrafer ces montres dans la petite poche intérieure de mes vestes. J’aime le mouvement qui consiste à aller chercher cet objet dans ma poche. Je trouve ça très beau. »

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