Elle donne l’impression que le temps n’a pas d’emprise sur elle. Ce qui est surprenant chez Kate Winslet, c’est que, malgré son oscar, ses Golden Globes, son Emmy, son Grammy, son Bafta, son césar d’honneur…, cette Anglaise au teint frais a toujours su rester accessible, refusant de s’enfermer dans une tour d’ivoire. Du coup, l’ex-Rose de Titanic voit finalement la vie sans épines. Et quand on lui parle de montres, son visage s’illumine comme si vous veniez de toucher le point sensible…
Avant d’avoir LE rôle, j’appelais ma mère trente fois par jour. J’avais besoin de me confier ou qu’elle me rassure en me disant : « Ne t’inquiète pas, chérie, tout va très bien se passer. » Le jour où on m’a annoncé que j’avais été retenue pour incarner Rose, j’ai passé un nouveau coup de fil à ma mère. Je me revois lui hurler à l’autre bout de la ligne : « Maman, maman, tu sais quoi ? Ça y est ! J’ai le premier rôle de Titanic. » Et vous savez ce qu’elle m’a répondu ? « C’est fantastique, darling ! Mais tu sais quoi ? Je te rappelle plus tard, j’ai du jardinage à terminer !!! » (rires)
J’ai toujours aimé les montres, pour leur fonction utile, déjà, à savoir donner l’heure. Mais aussi parce que chaque fois que vous tournez votre poignet pour regarder les aiguilles cet objet vous rappelle la personne qui vous l’a offerte ou un événement marquant. Votre question sur ma relation avec les montres est d’autant plus pertinente que je collabore avec Longines. L’occasion m’a été donnée, par exemple, de visiter leur merveilleux musée à Saint-Imier, dans le Jura bernois, là où se trouve son siège social. Sur place, j’ai appris tout un tas de choses. Je ne savais pas, par exemple, que la marque existait depuis 1832 et qu’au départ les montres étaient fabriquées par des paysans. C’était vraiment fascinant ! J’ai appris beaucoup également sur la conception de ces « garde-temps ». Ce qui est intéressant, c’est que la plupart d’entre nous ne savons rien du formidable travail et des milliers d’heures de recherches qui sont nécessaires pour donner naissance à une nouvelle montre. C’est réellement un travail de fourmi.
J’aime les vieilles montres. J’en possède quelques-unes mais pas suffisamment pour ouvrir mon propre musée ! (rires) Celle à laquelle je tiens le plus m’a été offerte par Eli Wallach (acteur décédé en 2014, partenaire de Kate Winslet dans The Holiday, de Nancy Meyers, ndlr). Il y a huit ans, à l’occasion d’un dîner avec son épouse Anne (l’actrice Anne Jackson, ndlr), Katherine, une de ses filles qui est bijoutière, était également présente. Je revois Eli, qui était alors très frêle, me prendre la main et me dire : « J’ai quelque chose pour toi. Quelque chose que j’ai envie de t’offrir. » C’était une très belle montre vintage avec un bracelet en chaîne finement ouvragé. Eli possédait une collection de garde-temps très importante. J’ai toujours cette montre, bien sûr. C’est mon trésor à moi. J’y tiens tellement que je l’ai placée dans un coffre-fort. Dans le cas présent, ce n’est pas tellement la valeur marchande de cette montre qui est importante mais sa valeur sentimentale. Elle est irremplaçable.
C’est marrant, tout le monde me pose cette question. Comme si le monde tournait autour de son Smartphone ! Mon « app » préférée, c’est… « JE SUIS UNE TECHNOPHOBE ». Théoriquement, j’aurais même dû ne pas être à l’affiche de ce film, car je suis vraiment nulle avec ces engins-là ! Quand je prends un Smartphone dans la main, c’est un peu comme si vous me refiliez une patate chaude. Je le fais systématiquement tomber ; dès qu’un truc ne fonctionne pas, c’est déjà la panique. Je suis tellement effrayée parfois par la manière dont « réagissent » ces engins que j’ai le sentiment de tenir une bombe entre les mains qui est à deux doigts d’exploser ! (rires) Bref, pour répondre à votre question, je fais partie de ces personnes qui téléphonent avec un téléphone et qui regardent l’heure sur une montre. À chaque objet sa fonction. Je n’aime pas intervertir les rôles !