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Points de vue

« La compétence du seul maître horloger ne suffit plus »

mercredi, 27 octobre 2010
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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3 min de lecture

Guy Sémon, vice-président Sciences & Engineering, Tag Heuer :

Pourquoi votre secteur sollicite-t-il toujours plus d’ingénieurs ?

Guy Sémon, vice-président Sciences & Engineering, Tag Heuer : Dans l’horlogerie, il existe environ une cinquantaine de complications. Le travail de l’horloger, dans la Haute Horlogerie, même si cette expression ne possède pas de définition satisfaisante, consiste à les mixer entre elles. Cela donne un nombre de possibilités limité. Pour élargir cet horizon, il faut faire appel à d’autres idées, à un système de pensée différent. De plus, dans une optique industrielle où prévalent les notions de fiabilité et de précision sérielle, la compétence du seul maître horloger ne suffit plus. Il faut des méthodes de développement, de standardisation. Il est néanmoins intéressant que ces deux mondes se rencontrent.

Les ingénieurs innovent-ils davantage ?

C’est mon impression. Prenez l’exemple de la Monaco V4. En 2004, nous dévoilions cette montre conceptuelle, la première munie de courroies, d’une masse linéaire et de roulements à billes. Cinq ans plus tard, nous avons commencé à la commercialiser pour 150 pièces écoulées à ce jour. Cette année, nous travaillons sur 60 V4 en or. Je suis persuadé que sans notre département de recherche et développement, composé de 40 personnes, dont la moitié d’ingénieurs, ce projet ne se serait jamais concrétisé, même s’il a nécessité une approche pluridisciplinaire. Pour moi, l’horloger a l’intelligence au bout des doigts, l’ingénieur est plus cérébral. L’un ne va toutefois pas sans l’autre.

Ce brassage est-il vraiment indispensable ?

Il n’y a pas l’ombre d’un doute. Les sociétés multiculturelles – et l’histoire abonde d’exemples – avancent plus vite que les autres. Pour en revenir à l’horlogerie, il serait toutefois faux de parler de dichotomie entre les montres classiques et celles plus innovantes, apanage d’une approche plutôt d’ingénieurs. Les deux ont un avenir.

Faites-vous aussi appel à des compétences extérieures ?

Bien sûr. Nous ne disposons pas de toutes les ressources dans nos murs. C’est pourquoi il est indispensable de s’appuyer sur des laboratoires, tout en gardant le pilotage du projet entre nos mains. Pour le projet de Pendulum Concept, présenté à Baselworld l’an passé, nous avons lancé un vaste partenariat de recherche avec les spécialistes en microsystèmes du Laboratoire d’actionneurs intégrés (LAI), une unité de recherche de l’Institut de microtechnique de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. À l’interne, nous avons procédé à des recherches intensives en simulation et à des analyses physiques portant notamment sur le magnétisme et le comportement thermique. Ce qui nous a permis de définir précisément le spiral magnétique virtuel du Pendulum Concept. Mais attention, l’innovation n’a de sens que si elle sert l’homme. Toutefois, la montre mécanique offre encore un terrain de jeu très vaste pour de futurs développements inédits.

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