>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

La Confrérie Horlogère, première académie pour horloger...
Points de vue

La Confrérie Horlogère, première académie pour horloger confirmés

vendredi, 30 janvier 2009
Par Quentin Simonet
fermer
Quentin Simonet

Lire plus

CLOSE
7 min de lecture

Mathias Buttet, patron de BNB Concept, offre l’opportunité à ses horlogers de créer des montres sous leur propre label.

Trop rares sont les entreprises qui mettent en avant leur personnel. Alors, lorsqu’une société a carrément décidé de les mettre sur le devant de la scène, on ne peut qu’applaudir. C’est le pari lancé par le constructeur de mouvements horlogers BNB Concept, qui initie une sorte de Star Academy de la montre dans sa propre entreprise. Mathias Buttet a ainsi créé la « Confrérie Horlogère », au terme d’un casting réalisé parmi les 175 employés de la société. Les sept heureux élus peuvent dès lors signer une montre sous leur propre label, qui sera ensuite commercialisée. Chaque pièce munie d’un mécanisme d’une grande complication bénéficiera d’une garantie à vie. Rencontre avec le patron de BNB Concept qui explique le fonctionnement de cette confrérie-académie.

Comment l’idée de créer la Confrérie Horlogère vous est-elle venue ?

Tous les employés de BNB bénéficient de conditions de travail incontestablement peu traditionnelles. Les horlogers comme les mécaniciens exécutent leurs tâches de A à Z, ce qui les responsabilise totalement et leur procure une fierté bien légitime lors de la livraison de leur mouvement terminé. L’instauration de l’horaire libre pour tous leur permet de moduler leur emploi du temps professionnel en fonction de leurs envies et de leurs activités privées, même si un certain nombre d’heures mensuelles à accomplir est fixé. Certains « lève-tôt » terminent ainsi leur journée en début d’après-midi, alors que d’autres adoptent un tout autre rythme. Depuis un certain temps déjà, j’étais préoccupé par une question : que pourrais-je faire de plus pour donner à ces jeunes l’occasion de se surpasser dans leur métier qui, pour beaucoup, représente une passion? C’est au mois d’avril 2008, lors de Baselworld, que l’idée s’est imposée à moi. Je voulais donner à ces jeunes gens l’opportunité de créer des mouvements inédits, sortis de leur imagination, totalement imprégnés de leur personnalité et de leur vécu, qu’ils puissent signer de leur nom. Et, si le succès est au rendez-vous, l’objectif est qu’ils puissent créer leur propre marque.

Peu d’horlogers ont franchi le pas précédemment, hormis Franck Muller avec Pierre Kunz. Comment expliquez-vous cette frilosité ?

Peut-être les temps sont-ils en train de changer? La moyenne d’âge de nos horlogers est très basse. C’est un atout majeur car la jeunesse est synonyme d’enthousiasme, de fraîcheur, d’audace. Quand on est jeune, on ne doute de rien, on a confiance en sa bonne étoile, on se sent invulnérable et prêt à croquer la vie à belles dents. Jusqu’à présent, dans la plupart des sociétés horlogères, on ne confiait pas aux jeunes horlogers la réalisation de mouvements compliqués. Ceux-ci sont généralement réservés aux plus anciens qui ont attendu des années afin d’obtenir ce privilège. A ce moment-là, peut-être ont-ils perdu l’élan qui leur permettrait de réaliser leurs rêves. Chez nous, les nouveaux venus bénéficient d’une formation continue en interne qui leur permet d’évoluer très vite dans leur métier. Nous comptons plus de 90 horlogers capables de travailler sur le tourbillon.

Qu’en pensent vos marques clientes ?

Lorsque j’ai annoncé à mes clients la création de la Confrérie Horlogère, les réactions ont été diverses. Certains ont exprimé certaines craintes selon lesquelles BNB, privilégiant la Confrérie Horlogère, ne continuerait pas à leur livrer de mouvements. D’autres ont été emballés par le concept et ont tout de suite émis le désir de participer à l’aventure en confiant à l’un ou l’autre des Confrères le soin d’interpréter un de leurs produits existants et le signer de leur nom. J’ai apaisé ces inquiétudes, bien légitimes mais infondées, en précisant que le but de la Confrérie Horlogère était de réaliser des pièces uniques ou des séries extrêmement limitées, en aucun cas susceptibles de porter préjudice à nos clients.

Combien de projets seront proposés en moyenne par année ?

Je pense que nous présenterons en moyenne une vingtaine de projets différents par année.

Les heureux élus changeront-ils à chaque fois ?

Le but n’est pas de changer les Confrères chaque année, mais de sélectionner chaque année des lauréats supplémentaires, sept au maximum par an. Il est évident que tous les Confrères ne seront pas capables de supporter la pression et que certains déclareront forfait en cours de route, mais la relève sera assurée.

A combien d’exemplaires ces montres seront-elles produites ?

Comme indiqué auparavant, le but de la Confrérie Horlogère est de réaliser des pièces uniques et des séries limitées à dix exemplaires. Quant je parle de séries limitées, ce sont de véritables séries limitées et non pas dix exemplaires en or blanc, dix en acier, dix en or jaune, dix en « confreridum », etc…

Est-ce aussi un moyen pour vous de freiner une éventuelle fuite de vos horlogers ?

Je ne formulerais pas la question ainsi mais si la création de la Confrérie Horlogère peut donner une motivation supplémentaire et davantage de punch à nos horlogers, alors pourquoi pas.

A propos de BNB Concept

Quatre ans après sa naissance, BNB Concept compte déjà 175 employés, dont près de 130 personnes sur son nouveau site de Duillier, petit village juste au-dessus de Nyon (VD). La barre des 200 sera bientôt franchie. Fabricant de mouvements horlogers de haute complication, la société compte parmi ses clients les marques Hublot, Concord, Romain Jérôme, Franc Vila, Bell & Ross, Gérald Charles, Jacob & Co ou encore HD3 emmené par Jorg Hysek. Un changement dans l’actionnariat a récemment eu lieu. BNB Concept vient en effet d’accueillir le fonds d’investissement EPF Partners dans son capital détenu en majorité par Mathias Buttet, fondateur et président du conseil d’administration. La devise de la société ? «Créer des produits de A à Z et devenir pour les marques qui lui ont accordé leur confiance un outil d’expression dans l’art horloger. »

Toutes les étapes de la réalisation des mouvements sont effectuées en interne. L’entreprise produit plus de 1000 complications par année «dont la plus simple est le tourbillon », aime à préciser Mathias Buttet. Parmi d’autres complications, la société compte aussi dans son offre la répétition à minutes avec tourbillon, le tourbillon-chrono avec roue à colonnes ou encore le tourbillon deux axes. Lorsqu’on lui parle de crise, Mathias Buttet s’enflamme. « La crise ? Quelle crise. Aucun de nos projets n’est gelé, bien au contraire. Notre verticalisation constitue toujours notre mot d’ordre et nous sommes en train de mettre en place les structures nécessaires pour conserver notre totale indépendance. En ce moment-même, nous aménageons des locaux à Nyon afin de fabriquer notre habillage au complet. ».

Haut de page