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La Haute Horlogerie, c’est quoi ?
Points de vue

La Haute Horlogerie, c’est quoi ?

jeudi, 23 juin 2016
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Référence suprême, la Haute Horlogerie est restée trop longtemps une idée vague. Le rôle de la Fondation de la Haute Horlogerie était d’y apporter les éclaircissements nécessaires. C’est désormais chose faite avec son Livre Blanc, qui définit cet univers particulier et les marques qui le composent.

Guide pratique pour certains, manifeste politique à ses débuts, état des lieux d’intérêt public, les livres blancs ont de nos jours de multiples fonctions. Avec un socle commun toutefois, celui de reposer sur des informations objectives et factuelles. Le Livre Blanc de la Haute Horlogerie ne déroge pas à cette règle : il entend présenter cet univers complexe et les acteurs qui l’animent à partir d’une définition de la Haute Horlogerie et d’une méthodologie servant à en cerner le « périmètre ». « En tant que Fondation de la Haute Horlogerie (FHH), il nous incombait de clarifier ces notions qui constituent les fondements mêmes de notre institution, explique Fabienne Lupo, Présidente et Directrice générale de la FHH. On mentionne en effet la Haute Horlogerie comme une référence, de la même manière que l’on parle de “haute couture” ou de “haute cuisine”. Mais que recouvre ce terme ? Qui en sont les représentants et en fonction de quels critères ? Je pense qu’il était temps de répondre à ces questions. C’est ce que nous avons tenté de faire, en toute honnêteté et avec humilité. Ce Livre Blanc a pour vocation de poser les jalons indispensables à la compréhension de ce qu’est véritablement la Haute Horlogerie. »

Il n’était plus possible de se contenter d'un consensus mou et sans substance en ce qui concerne le concept même de Haute Horlogerie.

De fait, avec le renouveau de la montre mécanique dans les années 1990 et la montée en puissance des Maisons de la branche qui sont entrées de plain-pied dans l’univers du luxe, des notions essentielles comme celles de « manufacture » ou de « Haute Horlogerie » ont été largement galvaudées. Nombre de marques se réclamaient de l’une ou de l’autre, si ce n’est des deux, provoquant, dans le pire des cas, guère plus qu’un haussement de sourcil étant donné ce que l’on appelle sous d’autres latitudes un « vide juridique ». Ce vide devenant de plus en plus béant, la FHH, une organisation fondée en 2005, s’est donc attelée à la tâche. En considérant ce qui a été fait dans d’autres corps de métier – la haute couture en France est une appellation juridiquement protégée par décret depuis 1945 avec ses propres critères d’application –, il n’était plus possible de se contenter d’une entente tacite, sorte de consensus mou et sans substance en ce qui concerne le concept même de Haute Horlogerie.

Fabienne Lupo, présidente et directrice générale de la Fondation de la Haute Horlogerie © FHH
Trois ans de travail

De la prise de conscience au résultat, en d’autres termes de la page blanche, point de départ de ces réflexions, au Livre Blanc, il aura fallu pas moins de trois ans. Trois ans au Conseil culturel de la FHH pour mener à bien cette tâche avec toute l’impartialité qui est la sienne, vu que ses 46 membres sont tous des experts internationaux indépendants qui ont accepté d’œuvrer pro bono. Il en résulte une synthèse qui s’articule en deux temps. Le Livre Blanc s’attache d’abord à donner une définition de la Haute Horlogerie et de ses valeurs constitutives. Il recense ensuite les catégories d’acteurs qui, selon leurs spécificités propres, peuvent toutes revendiquer une appartenance à cet univers. Celles-ci sont au nombre de quatre, soit les Maisons historiques, les Marques contemporaines, les Marques de luxe et les Artisans créateurs.

Nous ne sommes pas au bout du chemin, car, in fine, qu’est-ce qui incarne la Haute Horlogerie si ce n’est le produit ?
Franco Cologni, Président du Conseil culturel de la FHH

La seconde partie est consacrée à la méthodologie utilisée pour évaluer chacune des marques selon leurs compétences dans sept domaines d’expertise : R&D et Fabrication, Style & Design, Histoire/ADN, Distribution et SAV, Collectionneurs, Image de Marque/Communication et Formations. Chacun de ces critères permet au Conseil culturel de donner une appréciation pondérée selon la typologie des marques passées en revue. Les résultats obtenus sont ensuite discutés de manière confidentielle avec chacune d’entre elles, en sachant que ce processus d’évaluation sera reconduit tous les 2 à 3 ans pour tenir compte de l’évolution de la Haute Horlogerie. En l’état, selon ce Livre Blanc, la Haute Horlogerie représente un périmètre constitué de 64 marques sur plus de 600 que compte l’horlogerie aujourd’hui.

Franco Cologni, Président du Conseil culturel de la FHH.

« Ce Livre Blanc a été un processus difficile, résume Franco Cologni, Président du Conseil culturel de la FHH. Du fait, notamment, que toutes les marques ne peuvent simplement pas se réclamer de la Haute Horlogerie. C’est pourquoi ces définitions et éclaircissements étaient absolument nécessaires. Mais nous ne sommes pas au bout du chemin, car, in fine, qu’est-ce qui incarne la Haute Horlogerie si ce n’est le produit ? Voilà encore un problème qui va occuper le Conseil à l’avenir et qui consistera à réfléchir aux suites à donner à notre Livre Blanc lorsqu’il s’agit d’en appliquer les règles au produit de Haute Horlogerie, la référence ultime. »

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