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La Haute Horlogerie : un monde de passion
Points de vue

La Haute Horlogerie : un monde de passion

mardi, 22 décembre 2009
Par Meehna Goldsmith
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Meehna Goldsmith

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6 min de lecture

Sous la houlette et le parrainage du maître horloger Philippe Dufour, Romain Gauthier a entrepris de fabriquer ses propres montres : la Collection Prestige présentée au public en 2006.

La Collection Prestige de Romain Gauthier est composée de montres à cadran excentré à l’intérieur d’un boîtier de 41 mm, déclinées en or rose, or blanc et platine. Derrière une grande élégance se cache un mouvement unique, réellement original.

Est-il vrai que vous n’avez jamais suivi d’études d’horloger ?

Romain Gauthier : je ne suis titulaire d’aucun diplôme d’horloger. Mais je suis né dans la Vallée de Joux et comme Obélix, je suis tombé tout petit dans le monde de l’horlogerie.

Vous avez par contre suivi des études d’ingénieur : est-ce un atout pour un créateur de montres ?

Oui, mon principal atout est d’avoir été formé à la mécanique de précision et aux techniques de production. J’ai une bonne connaissance des matériaux, de leurs avantages et de leurs inconvénients. Je m’intéresse également beaucoup à la physique et aux mathématiques. C’est grâce à ces connaissances que j’ai pu concevoir et fabriquer mon propre mouvement.

Quels raffinements avez-vous apportés à votre mouvement depuis sa conception initiale ?

J’ai conçu une ancre totalement différente de celles que l’on trouve généralement dans les autres montres. J’ai modifié sa forme : dans mon mouvement, les bras soutiennent la fonction de la palette et réduisent les vibrations négatives dues au contact avec la roue d’échappement.

Pouvez-vous nous décrire votre système de remontage atypique avec la couronne placée au dos de la montre ?

Il ne s’agit pas d’une réelle innovation : certaines grandes marques utilisaient déjà autrefois ce type de système. Pour moi néanmoins, il s’agissait d’une décision technique prise en connaissance de cause. Les rotations des roues et des pignons s’effectuent sur un même axe, simplifiant ainsi l’exécution mécanique. Mais ma décision a surtout été motivée par le design de la montre. J’ai pu dessiner un boîtier très pur, symétrique et parfaitement équilibré ! La position de la couronne au dos de la montre offre néanmoins à ma collection un avantage unique : l’utilisateur peut remonter la montre sans avoir à l’ôter du poignet.

Vous avez réussi à appliquer des techniques industrielles sur une création artisanale. Pouvez-vous expliquer la manière dont vous avez intégré ces deux domaines ?

Aujourd’hui, nous avons fondamentalement besoin des machines qui permettent d’usiner les pièces avec précision et répétitivité et une qualité de surface dont l’horloger a besoin avant de procéder aux finitions manuelles. Je suis certain que les meilleurs horlogers des temps jadis auraient utilisé les machines dont nous disposons aujourd’hui s’ils y avaient eu accès. Les technologies numériques me permettent d’innover tout en restant fidèle à la tradition horlogère suisse. On peut bien sûr réaliser un grand nombre de finitions à l’aide de machines, mais il est très difficile de gommer complètement l’effet des vibrations. Pour moi, et d’après mon expérience, la haute horlogerie se définit par ses finitions manuelles et j’applique ces techniques sur mes montres.

Quelle est la différence entre le fraisage et l’étampage en termes de processus et de qualité du produit fini ?

C’est une excellente question qui fait appel à des notions techniques avancées. Pour y répondre, le meilleur exemple est certainement celui des roues de la montre. Dans la pratique, toutes les roues sont fabriquées par étampage, mais si on regarde de près la ligne verticale des bras sur les roues, on se rend compte que ce processus est à l’origine de nombreux défauts. Il entraîne en outre des tensions très importantes dans le matériau. Le fraisage n’impose pas les mêmes contraintes physiques. Il permet de rendre les bras parfaitement verticaux et offre également une plus grande créativité alors que l’étampage impose des limites techniques.

Quel processus de contrôle qualité appliquez-vous ?

Nous utilisons des machines ultra modernes pour contrôler nos montres et en tester la précision. Nous procédons en outre à des contrôles continus pendant un mois au moins avant la livraison au client. Concernant l’aspect esthétique, nous utilisons des microscopes et des loupes et réalisons bien sûr de nombreux contrôles visuels pour obtenir la meilleure finition possible.

Vous avez demandé conseil à Philippe Dufour pendant la phase de conception de votre mouvement. Quelles relations entretenez-vous avec lui ?

Philippe m’a donné le feu vert et, surtout, la confiance nécessaire pour me permettre de concevoir et de créer mon propre mouvement. Nous partageons la même passion pour la véritable haute horlogerie et ses techniques. Nous vivons à deux pas l’un de l’autre. Nous prenons le café ensemble plusieurs fois par semaine. C’est l’occasion pour nous d’échanger librement nos idées et nos connaissances sur la construction et la finition des mouvements.

Comment vous définissez-vous en tant que marque et quels sont les éléments qui vous caractérisent ?

Vous savez, la haute horlogerie est un monde de passion et j’aime beaucoup ce dicton qui dit que « Le temps nous fixe des limites que la passion n’a pas… ».

Selon vous, quelle est la caractéristique la plus attirante d’une montre Romain Gauthier ?

Mes montres offrent une part d’héritage de l’authentique haute horlogerie suisse. Le calibre 2206Hm est absolument unique et disponible seulement en édition limitée.

Remarque
Romain Gauthier apporte actuellement la touche finale à une nouvelle création qui sera présentée en 2010. Ce modèle bénéficiera d’une mécanique encore plus poussée afin de démontrer les capacités des Montres Gauthier SA en tant que manufacture. Elle intégrera en outre une toute nouvelle complication jamais vue en haute horlogerie qui titille déjà la curiosité des amateurs. Une affaire à suivre.

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