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La Sainte Trinité d’Omega (I)
Histoire & Pièces d'exception

La Sainte Trinité d’Omega (I)

vendredi, 9 décembre 2016
Par Ilias Yiannopoulos
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Ilias Yiannopoulos

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7 min de lecture

En dépit de son caractère tragique, la guerre est apparue comme un accélérateur du développement économique et technologique via la création d’instruments adaptés aux objectifs militaires. Dans la plupart des cas, ils ont évolué vers des produits à usage civil et engendré la diffusion de nouvelles technologies dans différents domaines.

L’industrie horlogère est caractéristique de cette évolution aux influences militaires, notamment après la Seconde Guerre mondiale. Des créations comme les chronographes destinés à la Luftwaffe (Hanhart, Urofa) ou les premières montres de plongée Panerai ont par exemple eu une incidence directe sur les montres civiles produites après la fin des hostilités. Parallèlement, la guerre a eu des répercussions radicales sur la conscience collective. Cela s’est traduit par de nouvelles tentatives pour mieux comprendre le monde, technologies émergentes à l’appui. À cette époque, le règne des montres-instruments mécaniques précises et robustes était incontesté que ce soit dans l’expérimentation scientifique ou au poignet des explorateurs. Symboles de l’esprit d’aventure, elles incarnaient un nouvel art de vivre.

Omega est ainsi parvenue à créer trois pièces emblématiques qui conjuguaient à la perfection technologie et design.

Dans les années 1950, la toute-puissante industrie horlogère suisse s’est ainsi lancée dans la production de montres spécialisées de pointe. Pour les fabricants suisses, il s’agissait d’étoffer leurs catalogues avec des montres techniques afin de satisfaire aux attentes de certains clients et de combler les lacunes du marché. Rolex prit la tête du peloton avec son boîtier Oyster. Dans la foulée, brevets à l’appui, la Maison créait l’Explorer et la Turn-o-graph, l’ancêtre de l’emblématique Submariner. D’autres développements allaient suivre pour répondre aux besoins de nouvelles catégories d’utilisateurs. Ce seront la GMT, la Milgauss et plus tard l’Explorer II, autant de montres-instruments qui relevaient d’une même identité. La concurrence n’allait toutefois par attendre pour sortir du bois. En 1957, Omega dévoilait sa Sainte Trinité en lançant simultanément ses Speedmaster CK2915, Railmaster CK2914 et Seamaster CK2913.

Omega Speedmaster CK2915
Omega Speedmaster CK2915
Une technologie commune

L’entreprise de Bienne n’était de loin pas une novice dans les montres techniques pour avoir déjà lancé des chronographes spécialisés (équipés du calibre 33.3), des montres militaires amagnétiques (RAF 53-CK.2777), des montres étanches (Naiad) et des modèles de plongée sécurisés (Marine). La nouveauté en cette année 1957, ce fut la décision de produire une ligne de garde-temps susceptibles de répondre à toutes les exigences, celles des individus actifs comme celles des professionnels, sur la base de concepts et de techniques similaires. Ces trois montres-instruments, qui ont largement contribué à asseoir l’identité et l’image d’Omega, réunissaient en effet dans une même ligne de produits, homogène et cohérente, un ensemble de caractéristiques techniques et esthétiques préalablement disséminées. Après avoir identifié le contexte, analysé l’offre de ses concurrents, déterminé l’apparence souhaitable pour ses montres-instruments et décidé de la qualité requise, Omega est ainsi parvenue à créer trois pièces emblématiques qui conjuguaient à la perfection technologie et design.

Omega Seamaster CK2913 Railmaster CK2914
Omega Seamaster CK2913 et Omega Railmaster CK2914

Forte des enseignements préalables, Omega a d’abord décidé d’utiliser divers systèmes de protection de pointe, en premier lieu la couronne Naiad. Non vissée, elle assurait l’étanchéité par augmentation de la pression. Les Speedmaster et Railmaster résistaient à une pression de 200 pieds, la Seamaster de 660. À une époque où le brevet de la couronne vissée était détenu par nulle autre que la marque Rolex, Omega n’eut d’autre choix que d’explorer d’autres voies et ce, dès 1948. Son ingénieuse idée reposait sur les lois physiques de la nature. La couronne bénéficiait d’une enveloppe interne en caoutchouc qui isolait le mouvement et gonflait au fur et à mesure que la pression augmentait. Contrairement à ce que l’on croit, c’était un système sûr et très efficace à condition d’être correctement entretenu. En ce sens, il est fort regrettable qu’Omega l’ait abandonné.

Avec cette Sainte Trinité, la Maison apportait une réponse définitive avec des montres capables de résister à toutes les agressions imaginables à l’époque.
Une triple sécurité, un symbole

Une deuxième sécurité était garantie par des joints toriques et un boîtier conçu pour les accueillir. Conjugués à la couronne Naiad dans les trois modèles, les joints en caoutchouc assuraient une fermeture hermétique du boîtier, efficace contre la pression, les changements de température et la corrosion. De plus, le boîtier conçu par Huguenin Frères comprenait une rainure permettant de loger ces joints et de renforcer le scellement tout en évitant le risque de les tordre ou de les voir mal alignés à la suite du serrage des vis du fond. Troisièmement, les modèles comportaient tous un verre acrylique renforcé, soudé à une fine bague en acier et encastré par pression dans le boîtier. Avec une bague parfaitement ajustée, le verre tenait fermement en place et apportait une protection hermétique supplémentaire au mouvement.

À ce stade, il est important de relever une erreur souvent commise à propos du symbole sur la couronne, sur celle de ces premières références en particulier. L’étoile de style Mercedes n’était pas seulement, comme on peut le lire, l’emblème de la couronne Naiad. Elle représentait en fait un symbole d’excellence née de la combinaison de tous ces systèmes de protection. Précédemment, Omega avait travaillé pendant des années sur des modèles expressément destinés à endurer les problèmes de magnétisme ou d’humidité. Avec cette Sainte Trinité, la Maison apportait une réponse définitive avec des montres capables de résister à toutes les agressions imaginables à l’époque.

Omega Railmaster CK2914
Omega Railmaster CK2914

Outre leur triple système de protection, ces montres ultra-résistantes, créées pour répondre aux exigences de précision de la science, de l’industrie et du sport, bénéficiaient également d’un langage conceptuel commun. Construites à partir d’une page blanche, elles ont permis aux montres-instruments de faire un pas de géant. La Speedmaster était un chronographe avec indicateur de vitesse ou d’unités parcourues en une heure. Son boîtier robuste et élégant entourait un cadran qui améliorait la lisibilité grâce au contraste entre une surface noire mate et des compteurs, aiguilles et index blancs. Dans le même esprit, la Seamaster était une montre raffinée pour plongeurs professionnels et sportifs qui tirait son exceptionnelle lisibilité d’un cadran contrasté, doté en outre d’aiguilles et repères luminescents. Elle comportait également une lunette de plongée avec point lumineux à 12 h. Quant à la Railmaster, destinée aux scientifiques et ingénieurs électriciens, elle était comparable à la Seamaster, la lunette en moins mais dotée d’une protection anti-magnétisme.

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