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Lange 1 ou la renaissance d’A. Lange & Söhne
Histoire & Pièces d'exception

Lange 1 ou la renaissance d’A. Lange & Söhne

vendredi, 8 avril 2016
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Marie Le Berre
Rédactrice indépendante

“Comment le temps fait-il pour tourner rond dans des horloges carrées ? ”

Quino

« Porter à la connaissance du plus grand nombre des informations qui relèvent d’un secteur par trop méconnu. Vulgariser, au sens propre du terme. »

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5 min de lecture

La Lange 1 symbolise le renouveau d’une manufacture ancrée dans la tradition saxonne mais qui fait preuve d’une remarquable modernité. Le message porté en 1994 par A. Lange & Söhne était vecteur d’espérances et de promesses. Toutes tenues.

Fin 1990, à la suite de la réunification allemande, Walter Lange fonde la société Lange Uhren GmbH et fait enregistrer la marque A. Lange & Söhne dans le monde entier. Il entend redonner vie à la célèbre fabrique de montres que son arrière-grand-père, Ferdinand Adolph, fonda à Glashütte, près de Dresde, alors capitale du royaume de Saxe, en 1845. Quelque quatre ans plus tard, le 22 octobre 1994, il reçoit les 12 meilleurs horlogers-bijoutiers d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse – la presse suivra deux jours plus tard – pour leur présenter les toutes premières montres de cette nouvelle ère de la marque, dont la Lange 1. Dans son livre de mémoires The Revival of Time, paru en 2005, Walter Lange parle de réaction « quasi euphorique » auprès d’un auditoire conquis, disant de la Lange 1 que « c’était sans nul doute notre carte de visite, notre modèle standard, pour autant que l’on puisse s’exprimer ainsi à propos d’une montre aussi exclusive avec son grand affichage de la date alors unique au monde ».

La grande date, une première mondiale brevetée par A. Lange & Söhne.
Hautement symbolique

Cette grande date à double guichet évoque l’affichage de la célèbre horloge numérique créée en 1841 pour l’opéra Semper de Dresde. Elle indique les heures en chiffres romains à gauche des minutes, de cinq en cinq, en chiffres arabes. Cette horloge est l’œuvre de Johann Christian Friedrich Gutkaes, maître d’apprentissage puis beau-père de Ferdinand Adolph Lange et donc arrière-arrière-grand-père de Walter Lange. Outre la similitude du design, l’horloge de l’époque, comme la grande date d’aujourd’hui, abrite des mécanismes révolutionnaires. Quant à l’opéra lui-même, il est symbole de renaissance puisque reconstruit à deux reprises, tout comme la Lange 1 est l’emblème d’une seconde vie donnée à la manufacture A. Lange & Söhne et, plus généralement, à l’industrie horlogère saxonne dans son ensemble, qu’elle incarne dans la collection de montres du salon de Mathématiques et de Physique du musée du Zwinger.

A. Lange & Söhne Lange 1
Grande date à double guichet brevetée par A. Lange & Söhne
Hautement contemporaine

Dès sa présentation en 1994, la Lange 1 apparaît différente au premier coup d’œil. Elle frappe par l’originalité de son cadran qui se distingue clairement de la production existante. Celui-ci affiche très distinctement les heures et minutes, la petite seconde, la réserve de marche et la date, sans le moindre chevauchement entre les fonctions. Le design est d’une pureté exceptionnelle et la lecture extrêmement aisée, en particulier celle de la date. Surdimensionnée, elle s’inscrit dans deux guichets juxtaposés, du jamais-vu dans une montre-bracelet. Brevetée par A. Lange & Söhne, cette grande date largement imitée depuis repose sur la dissociation des chiffres des dizaines et des unités. Plus besoin d’un disque numéroté de « 1 » à « 31 » naturellement encombrant. Une croix portant les chiffres « 1 », « 2 » et « 3 » suivis d’un blanc se superpose à un disque qui ne porte plus que les chiffres de « 0 » à « 9 ». Avec cet affichage dédoublé, le gain de place est évident, permettant une dimension de la date nettement supérieure aux standards. Il a cependant fallu faire preuve d’une rare ingéniosité pour concevoir le mécanisme complexe qui anime cette fonction devenue la plus emblématique de la marque.

A. Lange & Sohne Lange 1
Lange 1 de 2015 Réf 191.025 en platine

Esthétiquement et techniquement innovante, la Lange 1 originelle a tenu toutes ses promesses et pour longtemps. Plus de 20 ans après son lancement, succès oblige, elle est restée quasiment inchangée. Si elle a été revisitée en 2015, c’est essentiellement pour la doter de quelques améliorations techniques permettant d’augmenter la précision de l’organe réglant et de la date. Visuellement, il faut être très avisé pour percevoir le changement : même diamètre de boîtier (38,5 mm), même agencement de l’affichage, seule la distingue une ouverture un peu plus grande sur le cadran obtenue grâce à une lunette légèrement plus étroite.

Calibre manuel L121.1 de la nouvelle Lange 1
Calibre manuel L121.1 de la nouvelle Lange 1
Hautement traditionnelle

Aussi contemporaine soit-elle, la montre qui a marqué la renaissance d’A. Lange & Söhne ne renie en rien le passé prestigieux de la marque, tant s’en faut. Non seulement elle réalise des performances dignes de la réputation acquise par la marque avant sa disparition forcée pour cause de nationalisation, peu après la Seconde Guerre mondiale, mais son mouvement comporte nombre de caractéristiques classiques de l’horlogerie saxonne, à commencer par la fameuse platine trois quarts. Cette dernière, introduite par Ferdinand Adolph Lange en 1864, réunit la plupart des ponts pour gagner en stabilité. On retiendra également les chatons en or dans lesquels sont sertis les rubis, les vis bleuies, le balancier compensateur à vis, la raquetterie de précision à col-de-cygne et, nec plus ultra, le coq de balancier gravé à la main qui fait de chaque montre une pièce unique. Ces caractéristiques de la Lange 1 se retrouvent généralement dans toutes les collections produites par A. Lange & Söhne depuis sa renaissance. Celle que Walter Lange présentait comme une « carte de visite » en 1994 s’est définitivement imposée comme l’icône de la marque.

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