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Economie

Le 32e salon Watch and Clock Fair de Hong Kong : style, couleurs et proportions généreuses

lundi, 25 novembre 2013
Par Martin Foster
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Martin Foster

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9 min de lecture

Le salon Hong Kong Watch and Clock Fair (HKW&CF) est le salon horloger qui réunit le plus grand nombre d’exposants professionnels au monde. Il se tient au Centre des expositions et des congrès de Hong Kong, qui donne directement sur le superbe port Victoria, l’une des voies navigables naturelles les plus impressionnantes de la planète. Le salon est orchestré par le Hong Kong Trade Development Council (HKTDC), qui a organisé pour l’occasion des activités spéciales au rang desquelles des défilés de présentation de montres, des lancements de produits, des séminaires et des réceptions de réseautage.

Quatre zones à thème dans le haut de gamme

Le salon s’est ouvert en septembre, accueillant plus de 750 exposants en provenance de Chine, de Hong Kong comme du reste du monde. Il a attiré près de 19’000 acheteurs, soit 7 % de plus que l’an dernier. Ceux-ci sont venus en nombre des Philippines (+ 46 %), de Chine continentale (+ 25 %), du Brésil (+ 18 %), d’Australie (+ 16 %) et d’Indonésie (+ 13 %).

La célèbre Brand Name Gallery du salon a été remplacée par une nouvelle Timepiece Extravaganza installée dans une immense salle dédiée. Plus de 140 marques de luxe y étaient réparties dans quatre zones à thème :

  • World Brand Piazza (« La Place des marques mondiales »), sponsorisée par Prince Jewellery & Watch Co, présentait des marques européennes de réputation internationale ;
  • Chic & Trendy (« Chic & Tendance ») réunissait les montres lifestyle, les marques tendance et les modèles design ;
  • Renaissance Moment (« Moment Renaissance ») proposait des montres classiques européennes ;
  • Craft Treasure (« Trésors d’artisanat ») était consacré aux montres mécaniques et joaillières fonctionnelles.

Cette année, les Maisons exposantes au sein de la World Brand Piazza comptaient dans leurs rangs Audemars Piguet, Blancpain, Breguet, Chopard, Franck Muller, Glashütte Original, H. Moser, Hublot, Jaeger-LeCoultre, Piaget, Ulysse Nardin et Zenith. Des marques suisses pour une allemande de réputation internationale qui produisent des créations originales, des grandes complications, des séries limitées et des montres joaillières somptueuses. « La clientèle actuelle est particulièrement éclairée en ce qui concerne les marques, déclarait Benjamin Chau, Directeur général adjoint du HKTDC. La promotion de ces différentes Maisons devient donc un élément clé dans leurs stratégies de développement. C’est dans cette optique qu’a été agencée la nouvelle Timepiece Extravaganza, une version élargie de la Brand Name Gallery, afin d’attirer davantage d’exposants et d’acheteurs internationaux. »

Ce salon n’en a pas moins permis de constater la rapidité du changement et les progrès en matière de décoration des mouvements.
Progrès des horlogers chinois

Comme au salon Baselworld, les grands horlogers chinois que sont Sea-Gull, Shanghai Watch et Beijing Watch se sont démarqués par leurs stands indépendants. Leur offre haut de gamme dénote, année après année, une meilleure compréhension des stratégies à adopter pour leur permettre de rivaliser avec les Maisons helvétiques comme des progrès immenses réalisés en termes de qualité et de finition. Les platines sont joliment décorées avec des perlages, des satinages soleil et des côtes de Genève de qualité, bien que l’anglage fasse toujours partie des abonnés absents. Ce choix est peut-être délibéré, car il ne faut pas sous-estimer les Chinois : s’ils pensaient que ce type de finition était utile, ils n’hésiteraient certainement pas à développer les techniques nécessaires. Ce salon de Hong Kong 2013 n’en a pas moins permis de constater la rapidité du changement et les progrès en matière de décoration des mouvements.

La nouveauté 2013 présentée par Beijing Watch Factory s’appelle Wu Ji (« Univers infini »). Le mouvement a été réalisé en totale autonomie, ce qui constitue une sérieuse avancée dans les mouvements compliqués chinois. Ce modèle est en effet équipé d’un système à deux tourbillons : le premier, classique, excentré à 10 heures et le second à 5 heures, à double axe positionnés à 25° et doté de deux vitesses de rotation. Intéressant par sa construction, ce dispositif a également un intérêt pratique puisque le second tourbillon est surélevé par rapport au cadran de la montre. La Wu Ji, dont toutes les aiguilles sont rétrogrades, dispose également de fonctions supplémentaires comme un indicateur de la réserve de marche de 50 heures, un calendrier et, à travers le fond, une fenêtre d’affichage des phases de Lune. Cette fenêtre en émail bleu et argent est aussi élégante qu’envoûtante.

Les montres modernes doivent raconter des histoires en plus de donner l’heure.
Adrien Choux
Commandes en petites quantités

Les grands volumes de montres chinoises exportées se rangent dans les catégories bon marché. Dans une société où les goûts sont versatiles, elles ont une très faible longévité. Mais les Chinois sont gens à s’adapter rapidement. La flexibilité est en effet leur grande force. Selon une étude indépendante, tant les acheteurs que les exposants prévoient que les montres design, plates, voire extra-plates, et au boîtier généreux offrent le plus grand potentiel de croissance dans les années à venir, les montres à quartz et les cadrans en métal restant les plus populaires. En matière de développement produit, les acheteurs et les exposants considèrent que les marques produites sous licence et les collections en éditions limitées sont les stratégies les plus payantes. L’étude a également examiné les comportements des acheteurs. La plupart ont ainsi déclaré conserver un stock restreint et préférer des délais de livraison plus courts. Ils ont ainsi tendance à passer commande de petites quantités, soit moins de 1’000 pièces à la fois pour 85% d’entre eux.

Pour répondre à cette demande du marché, une zone « petites commandes », soit entre 20 et 1’000 pièces, a donc été créée sur le salon. Cette zone a attiré plus de 7’000 acheteurs pendant la manifestation, générant plus de 10’000 relations d’affaires. Adrien Choux, fondateur de The Chinese Timekeeper en 2008, a bien compris les opportunités offertes par Hong Kong et la Chine. Il est conscient du bien-fondé de cette stratégie. Tous les modèles de ses collections sont des éditions limitées. Sa société basée à Hong Kong est spécialisée dans les montres de luxe chinoises, toutes inspirées d’éléments de l’ancienne horloge astronomique construite à Kaifeng, dans la province du Henan, au xie siècle. L’historien Joseph Needham a un jour déclaré que « les grandes horloges chinoises constituent le maillon manquant et insoupçonné entre les anciennes clepsydres et la mécanique venue de l’Occident ».

Aujourd’hui, Adrien Choux estime que « les montres modernes doivent raconter des histoires en plus de donner l’heure. Si nous créons une montre en or pour rivaliser avec les célèbres marques suisses, nous sommes voués à l’échec. J’ai donc eu l’idée de créer une montre qui soit facilement reconnaissable. La marque propose un design unique et une histoire très forte. Mon ambition est d’en faire une marque mondiale, ce qui demande beaucoup de patience et de détermination. Il y a 20 ans, personne n’achetait de voitures japonaises. Aujourd’hui, certaines des meilleures automobiles viennent du Japon. Dans le secteur de l’horlogerie, il est temps que les marques chinoises émergent. Mais les préjugés envers les produits chinois restent forts. C’est notre plus grand obstacle ».

Le développement d’une nouvelle marque horlogère chinoise reste très difficile.
Un circuit export/import/export qui passe par Hong Kong

Le développement d’une nouvelle marque horlogère chinoise reste très difficile, même dans un marché émergent aussi riche. Dans son principe, le HKW&CF est donc une curieuse voie à double sens. Les horlogers de la région utilisent en effet ce salon de manière agressive pour investir l’immense marché que représente la Chine continentale. Les marques de Hong Kong étant très appréciées sur le continent, les produits, pratiquement tous fabriqués dans le sud de la Chine (continentale), passent par cette zone administrative spéciale pour ensuite revenir en Chine estampillées « Made in Hong Kong ». Le tour est joué.

Chaque année, dans le cadre du salon, le HKTDC organise le concours Hong Kong Watch and Clock Design Competition. Pour la 30e édition de ce concours, le lauréat de la catégorie Open Group Champion est Tam Kwok Tung. Sa montre « Face/Off » est équipée d’une lunette qui fonctionne comme le toit rétractable d’un roadster. La montre s’ouvre et se ferme pour permettre le remplacement du mouvement et du cadran en fonction de l’occasion ou de l’humeur de son porteur.
Le premier prix du Student Group a été décerné au Hong Kong Institute of Vocational Education (Lee Wai Lee)’s Cheung Sui Cheung. Le design de sa montre « Shuttle » rend hommage au premier homme à avoir voyagé dans l’espace dans le cadre du programme spatial russe de 1961. La montre plate est dotée d’aiguilles des heures et des minutes qui glissent sur des chemins indépendants, comme si la montre était une navette évoluant dans l’espace.

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