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Actualités

Le Contrôle officiel suisse des chronomètres, une institution incontournable

vendredi, 21 novembre 2014
Par Louis Nardin
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Louis Nardin
Journaliste et consultant

“De l’audace, toujours de l’audace.”

Georges Jacques Danton

« Une montre de qualité concentre de la créativité, des compétences techniques et scientifiques rares, des gestes anciens. Elle touche au désir d’être unique, de se distinguer, d’afficher un savoir, une puissance, un goût. Une montre raconte plusieurs histoires à la fois, dont les détails et les secrets font la saveur. »

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6 min de lecture

Symbole international de la précision horlogère suisse, le label COSC (Contrôle officiel suisse des chronomètres) certifie la qualité chronométrique d’un mouvement et, partant, d’une montre. Introduit en 1973, il connaît un succès croissant.

En 2013, le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC) a délivré 1’688’441 certificats. En 1976, l’année la pire dans ses registres mais qui correspondait à l’introduction de la norme chronométrique internationale, le total se montait à peine à 200’000. Le label COSC a résisté à la crise du quartz et semble avoir toute la confiance des marques au moment d’aborder une invasion probable des montres connectées. Alors que les critères et le protocole de tests n’ont pas changé depuis sa création, pourquoi connaît-il un tel succès ?

Le label COSC a plusieurs avantages sérieux, à commencer naturellement par la raison même de son existence : la précision chronométrique. En effet, le COSC est l’application suisse de la norme internationale ISO/CEI 3159 établie en 1976. Elle stipule les 7 critères définissant un chronomètre et définit un protocole de tests qui dure 15 jours sans interruption. Cela oblige donc les bureaux à employer une main-d’œuvre 350 jours par an. Durant ces tests, le mouvement est placé dans 5 positions différentes – tige de remontoir à 3 h, 6 h, 9 h, cadran haut, cadran bas – pour une durée de 24 heures chacune. Et ce cycle est réalisé à 3 températures distinctes : 23 °C, 8 °C et 38 °C.

Ce constat rejoint l’histoire de la création des normes.
99,99 % de précision

Le but consiste à analyser les éventuelles variations de marche, en d’autres termes à observer si le mouvement accélère ou retarde dans chacune de ces positions, pour en tirer une moyenne générale. Chaque mouvement est systématiquement remonté après chaque contrôle pour avoir toujours le même stock d’énergie. Selon la taille du calibre, les variations quotidiennes autorisées vont de – 4 et + 6 secondes s’il mesure plus de 2 cm de diamètre, de – 5 à + 8 secondes en dessous. Les mouvements à quartz doivent pour leur part se maintenir entre -0,07 et + 0,07 seconde par jour. À titre de comparaison, une variation comprise entre – 10 et + 30 secondes par jour pour un mouvement mécanique non certifié « chronomètre » est considérée comme acceptable.

Quoique ancienne, cette norme reste d’actualité. « En effet, la précision d’un mouvement certifié COSC s’élève statistiquement à 99,99 %, explique Andreas Wyss, Directeur du COSC. En d’autres termes, les écarts de marche tolérés durant toute la phase des tests ne représentent que 0,01 % de la précision absolue. Mais la notion de précision dans une montre-bracelet devrait être d’abord interprétée d’un point de vue pratique. En effet, elle possède une part de subjectivité dans le sens où elle doit d’abord répondre à une attente. Appliquée à la vie de tous les jours, la norme COSC garantit en tout cas une précision largement suffisante pour ne pas manquer de rendez-vous. » Ce constat rejoint l’histoire de la création des normes. Les responsables suisses de l’époque avaient en effet réalisé des sondages publics pour appréhender ce que « l’homme de la rue » estimait nécessaire pour établir leurs critères.

La plus-value de la mention COSC sur le cadran d’une montre peut représenter jusqu’à 27 % du prix final.
Couronnement industriel

La certification COSC vient aussi couronner l’efficacité d’un processus industriel. « Produire des dizaines de milliers de mouvements chronomètres par an comme le font quelques marques suisses traduit une expertise élevée dans la conception et production des produits horlogers, explique Andreas Wyss. En effet, obtenir une telle précision dans de grands volumes fait intervenir de nombreux paramètres délicats et longs à maîtriser. » Dans ces cas-là, la certification COSC reflète généralement une véritable philosophie d’entreprise qui se décline dans son fonctionnement général.

Le COSC est tenu de pouvoir traiter de tels volumes. Il est enregistré comme « association » ; son assemblée générale est à majorité constituée de représentants des autorités publiques, gage de son indépendance. Ainsi libéré de toute influence « industrielle », le COSC a toujours été en mesure d’assumer les flux de commandes qui parviennent à ses trois centres de test situés au Locle, à Saint-Imier et à Bienne et ce, en toute impartialité. « Pour maintenir ces capacités, nous travaillons en ce moment avec l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) afin d’améliorer les systèmes de remontage et de positionnement et gagner en efficacité, dit Andreas Wyss. En effet, nous sommes tenus de rester en phase avec les efforts d’innovation que réalisent nos clients dans leurs entreprises. »

Notons enfin que le COSC représente un investissement intéressant pour les marques. Le test d’un calibre simple coûte moins d’une dizaine de francs, soit plus précisément entre CHF 5 et 5,40 pour un mouvement avec chronographe, alors que la plus-value de la mention COSC sur le cadran d’une montre peut représenter jusqu’à 27 % du prix final.

La certification COSC continue de dominer largement l’offre des labels horlogers suisses.
Améliorations nécessaires

Si les résultats donnés par la norme ISO 3159 se révèlent toujours satisfaisants, des améliorations restent possibles, voire nécessaires. Aujourd’hui, rares sont les montres testées en « tête de montre », c’est-à-dire dans leur forme définitive mais sans le bracelet. La pose du cadran, de l’aiguillage et l’opération d’emboîtage peuvent en effet créer des tensions importantes au sein du calibre, tensions ayant potentiellement un impact sur la précision. La norme n’impose pas davantage de test de résistance aux chocs après une phase de porter, sur un robot, par exemple, qui reproduirait les mouvements humains. Établie par un collège de représentants nationaux, cette norme ne peut toutefois être modifiée ni facilement ni rapidement. Ce qui n’empêchera pas le comité du COSC d’évoquer de possibles modifications lors de sa session de l’an prochain.

Si rien ne presse, cela tient également au fait que la certification COSC continue de dominer largement l’offre des labels horlogers suisses. Des nouveautés ont toutefois vu le jour dans l’environnement de la certification, à commencer par les nouveaux critères du Poinçon de Genève adoptés en 2011. En mars de cette année, le bureau de certification genevois Timelab a également présenté la nouvelle certification « Observatoire Chronométrique+ ». Dédiée aux montres mécaniques suisses, elle veut garantir la fiabilité globale d’une montre, de la précision à l’étanchéité et à la réserve de marche en passant par la résistance aux chocs et aux champs magnétiques. Les premiers certificats devraient être émis en octobre, le bureau étant toujours en attente de deux validations du Service des accréditations suisse.

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