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Le leasing horloger, un « service » encore timide
Economie

Le leasing horloger, un « service » encore timide

lundi, 12 mars 2018
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Fabrice Eschmann
Journaliste indépendant

“Il faut se méfier des citations sur Internet !”

« Une grande histoire aux multiples auteurs : ainsi en est-il de la vie. Ainsi en va-t-il aussi de l’horlogerie. Sans rencontres, point d’histoire. »

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4 min de lecture

En vigueur depuis très longtemps dans le domaine automobile, les formules de leasing et le crédit font une percée discrète dans l’horlogerie. Des facilités de financement qui collent pourtant bien aux orientations de consommation de la génération Internet. En France, la start-up Lease a Watch l’a bien compris.

C’est une vérité de La Palice, le secteur de la distribution horlogère est en plein bouleversement. Boutiques en propre, ventes en ligne ou développement du marché de seconde main sont autant d’évolutions venues agiter les états-majors des marques ces dernières années. Face au vieillissement de sa clientèle traditionnelle et au changement de valeurs de la génération Internet – les fameux milléniaux –, l’horlogerie cherche à diversifier et valoriser ses canaux de distribution. Avec un nouveau leitmotiv : le service. À une époque où le plaisir immédiat et l’expérience l’emportent sur l’effort et la possession de biens, la vente en leasing apparaît comme un levier de croissance intéressant. Les initiatives restent cependant encore timides : si une poignée de sociétés sont actives au niveau européen sur le marché horloger, plus aucune ne l’est en Suisse. Le concept ne semble en effet pas emporter l’adhésion des marques.

S’inspirer du secteur automobile

TAG Heuer, Richard Mille, Rebellion, Hublot, Blancpain… Les maisons horlogères sont plus nombreuses chaque année à prendre leurs quartiers dans les « motor show » aux côtés de leur partenaire automobile. À l’heure où celui de Genève ouvre ses portes, il est permis de se demander si l’horlogerie ne devrait pas partager un peu plus que les valeurs de qualité et les matériaux en vogue dans le monde de la « bagnole ». De fait, confrontée aux mêmes achoppements en termes de prix prohibitifs et de biens de consommation superflus, cette industrie a su, quant à elle, développer des offres attrayantes, comme des avantages en nature (options offertes, révisions gratuites) ou des conditions de vente intéressantes.

Avec un panier moyen de montants financés compris entre 3'000 et 8'000 euros, Lease a Watch dit avoir doublé son chiffre d’affaires entre 2016 et 2017.

C’est ce dernier aspect qui a fait réfléchir Grégoire Bardon. Issu du secteur de la vente de voitures et amateur d’horlogerie, ce Français est l’un des rares en Europe à avoir adapté le système de financement en vigueur dans l’automobile, « où l’on s’amuse depuis longtemps entre crédits et leasings », aux montres de luxe. En 2012, il a ainsi fondé Lease a Watch, une start-up spécialisée dans le crédit et le leasing horloger, aujourd’hui leader sur le marché hexagonal. « Nous avons deux offres principales, détaille le patron. Le crédit classique, destiné aux particuliers, et la location-vente, visant les professionnels », lesquels peuvent signer un contrat au nom de leur entreprise. Avec des montants financés en moyenne entre 3’000 et 8’000 euros, Grégoire Bardon dit avoir doublé son chiffre d’affaires entre 2016 et 2017, sans toutefois en révéler davantage.

Les marques encore réticentes

Avec comme slogan « Une certaine valeur du temps », Lease a Watch, qui possède des bureaux à Bordeaux et Paris, est active dans toute la France. Indépendante des marques et bien distincte des réseaux de distribution, la start-up offre un service financier, mais pas uniquement. L’assurance vol ainsi que la recherche de montres rares font également partie de ses prestations. Et, par la force des choses, la vente de montres de seconde main en retour de leasing. « Les clients arrivent chez nous grâce à notre site internet, poursuit le patron. Nous travaillons ensuite avec des détaillants agréés, qui fournissent la montre choisie. »

Travailler directement avec les marques ? Grégoire Bardon y songe depuis longtemps. « Mais les choses sont difficiles à faire bouger. On nous voit encore comme des briseurs d’images. Je pense que les marques ne sont pas prêtes. » Pourtant, l’équation paraît juste : « Les prix sont élevés, les taux d’intérêt sont bas. Et tout le monde le sait bien : si le client doit attendre trois ans avant d’avoir les moyens, dans la plupart des cas la vente ne se fera pas. »

En attendant, Lease a Watch parie sur l’avenir et étend ses produits. Une nouvelle levée de fonds doit lui permettre de développer le leasing pour les particuliers. « C’était d’ailleurs l’idée de départ, mais les aspects légaux sont compliqués et les partenaires financiers, difficiles à convaincre. » Avant, peut-être, d’étendre le concept à d’autres articles de luxe.

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