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Le mot manufacture
Points de vue

Le mot manufacture

jeudi, 11 novembre 2010
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Franco Cologni
Président du Comité Culturel de la FHH

“Le talent nécessite toujours de l’effort, de l’engagement, des heures passées à perfectionner un geste qui devient, jour après jour, un don.”

Entrepreneur dans l’âme, Franco Cologni, pourtant homme de lettres, s’est rapidement lancé dans les affaires pour devenir un personnage clé du groupe Richemont.

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3 min de lecture
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Quand les passionnés d’automobile parlent de leur voiture – Porsche, Mercedes, Fiat ou Ferrari – ils partent du principe que leur modèle est construit dans les usines de la marque en question. Mais je crois que personne n’imagine que chaque composant de sa voiture est fabriqué sur place: c’est pourquoi le conducteur d’une Rolls – heureux homme! – sait, je pense, que la prestigieuse marque britannique compte sur des fournisseurs exclusifs de très haut niveau pour les composants et/ou les accessoires. Les orfèvres de Rolls-Royce assemblent alors le tout pour créer un résultat forcément supérieur à la somme de ses parties.

Dans la Haute Horlogerie, ces dix dernières années en particulier, toutes les marques ou presque ajoutent à leur propre identité, surtout dans la communication, le mot magique «manufacture»: une spécificité qui atteste que l’ensemble de ce que le client porte au poignet est entièrement fait maison. Mais est-ce bien nécessaire? Le client se pose-t-il la question? Et, s’il se la pose, quelle importance attribue-t-il à la fabrication à l’interne – totale ou partielle – de chaque modèle.

En achetant une montre de haute horlogerie, le client le plus exigeant s’attend que le fabricant en garantisse la légitimité, l’authenticité, la fiabilité et qu’il lui assure un service jusqu’à la fin des temps, vu que la durabilité est une assurance à vie de sa valeur.

Au sein de la profession, ces derniers temps, une querelle s’est fait jour entre les puristes de la verticalité et les partisans d’un mix horizontal-vertical. Ces derniers défendent la possibilité que le fabricant tire parti de fournisseurs spécialisés et disciplinés, ceux dont le Manifeste de la Haute Horlogerie fait mention sous le nom de « manufacturiers-constructeurs, mais pas seulement.

Par ailleurs, l’horizontalité est une constante du territoire culturel et du système de production suisses depuis trois cents ans.

Je crains que cette querelle ne se poursuive à l’infini sans être d’aucun bénéfice pour le client qui, finalement, sait que la Terre est ronde même si elle a été subdivisée en méridiens et parallèles. Le monde, dans le cas qui nous occupe, est incarné par une montre HH créée, développée et réalisée au sein d’une marque qui en répond à 100%.

Quoi qu’il en soit, pour éviter disputes, discussions et discriminations, laissons au mot « manufacture » sa réalité, celle d’une fabrique qui travaille pour une marque – un lieu précis avec son enseigne, ses collaborateurs et ses équipements – en oubliant une utilisation aux fins de marketing susceptible de susciter des doutes, des soupçons et parfois même des abus.
Ce petit billet risque de donner lieu à des critiques de part et d’autre. Qu’importe: la critique fait partie du dialogue. Et comme le disaient Socrate et Platon, le dialogue conduit à la vérité. Et remet les pendules à l’heure…

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