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Histoire & Pièces d'exception

Le musée et la bibliothèque de la Worshipful Company of Clockmakers de Londres

lundi, 21 septembre 2009
Par Michael Balfour
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Michael Balfour

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6 min de lecture

La Worshipful Company of Clockmakers est la plus ancienne institution horlogère toujours en activité à posséder un musée abritant une collection unique au monde d’horloges, de montres et de cadrans solaires antiques.

La Worshipful Company of Clockmakers fut fondée en vertu d’une charte royale de Charles 1, en 1631 et fait aujourd’hui partie des corporations londoniennes (City Livery Company). Ces dernières (désignées à l’origine sous le nom de Craft Guildes, guildes artisanales), dont le nombre est aujourd’hui supérieur à 100, avaient leurs sièges au sein de leurs propres locaux situés dans la City, le quartier financier d’aujourd’hui également surnommé square mile en raison de sa superficie.

A l’époque, personne, au sein de la cité londonienne, n’était autorisé à fabriquer, vendre ou acheter une montre, une horloge, ou même une pièce horlogère, sans obtenir au préalable le statut de Freeman auprès de la corporation. Cette obtention nécessitait obligatoirement un apprentissage auprès d’un horloger libre. Le statut pouvait aussi s’acquérir par rédemption (c’est-à-dire un achat) ou héritage (à condition d’être né d’un parent possédant déjà le statut de Freeman). Ces règles étaient certes strictes, mais elles garantissaient, et garantissent toujours aujourd’hui dans une certaine mesure, que l’immense majorité des membres de la corporation vivent de leur activité horlogère.

La corporation horlogère constituait donc un forum d’échange et d’informations pour tous ceux qui s’intéressaient à l’horlogerie de jadis et de naguère. Elle visait par-dessus tout à encourager l’excellence et à assurer la transmission des savoirs. L’aspect pédagogique était à la charge d’œuvres caritatives soutenues par l’Institut de l’Horlogerie britannique.

The Clockmakers' Museum © The Clockmakers’ Company
The Clockmakers' Museum © The Clockmakers’ Company
Une bibliothèque fondée en 1813

La Worshipful Company of Clockmakers est la plus ancienne institution horlogère toujours en activité. Elle est fière de posséder un musée abritant une collection unique au monde d’horloges, de montres et de cadrans solaires antiques.

L’histoire de la corporation permet de mieux cerner l’essence de ce musée. Chaque année, la Corporation élit un nouveau Maître, et tout récemment, une nouvelle Maîtresse, qui préside une Assemblée d’Assistants dont font partie les électeurs. Vous trouverez une liste non exhaustive de ces élus, dont les noms ne laisseront pas indifférents les personnes qui s’intéressent de près à l’horlogerie. Beaucoup figurent d’ailleurs en bonne place dans le musée.

• David Ramsey (1631, le premier Maître) • Benjamin Sydey (1762, 1789)
• Edward East (1645, 1652) • Paul Philip Barraud (1811, 1812)
• Charles Gretton (1701) • Benjamin Lewis Vulliamy (1822, 1824, 1825, 1828, 1848)
• Joseph Windmills (1702) • Edward Ellicott (1835, 1836)
• Thomas Tompion (1704) • William James Frodsham (1837, 1838)
• Robert Webster (1705) • Charles Frodsham (1856, 1863)
• Daniel Quare (1708) • the Rev. Henry Leonard Nelthropp (1893, 1894)
• James Markwick (1720) • William Hamilton Shortt [SIC] (1950)
• George Graham (1722) • Cecil Clutton (1973)
• Francis Perigal (1756, 1775) • George Daniels (1980)

La bibliothèque fut fondée en 1813 avant d’être installée en 1925 dans la bibliothèque du siège de la corporation, au cœur de la City, où l’on peut aujourd’hui consulter gratuitement une collection d’ouvrages et de manuscrits fascinants. On y trouve par exemple des manuscrits du 18e siècle de la main de John Harrison, ainsi que les journaux de bord de Victor Kullberg. Ces deux fabricants de montres et d’horloges sont des personnages clés dans l’histoire de l’horlogerie britannique. Ils n’ont cependant jamais été membres de la corporation horlogère, comme de nombreux autres d’ailleurs, tels que Nicole Nielsen. On aurait en effet peine à imaginer John Harrison, tout droit sorti de son Yorkshire natal, se mettre en frais pour assister à un dîner mondain.

La montre de poche personnel de John Harrison conçue par John Jefferys © The Clockmakers’ Company
La montre de poche personnel de John Harrison conçue par John Jefferys © The Clockmakers’ Company
Une mine de trésors insoupçonnés au cœur de Londres

La collection de montres et d’horloges de la corporation fut exposée un an plus tard, en 1814. L’une de ses pièces phares, qui attire toujours aujourd’hui de nombreux visiteurs, est le H5, cinquième chronomètre marin de Harrison, achevé en 1770. Celui-ci trône dans la pièce centrale de la collection, magnifiquement rénovée en 2002. Chaque présentoir est accompagné de descriptifs érudits rédigés par Sir George White, le Conservateur adjoint. En 1998, celui-ci a publié un ouvrage intitulé The Clockmakers of London, qui offrira aux véritables amateurs une mine d’informations.

On ne s’attend pas à ce qu’un musée gratuit recèle autant de trésors : 600 montres anglaises et européennes, 30 horloges, 15 chronomètres marins et plusieurs portraits des grands précurseurs en horlogerie. La collection est présentée par ordre chronologique, jusqu’aux œuvres d’horlogers anglais contemporains tels que George Daniels, David Poole, Roger Smith, Ron Rose, Joanna Migdal (cadrans solaires) et Mike Barber. Sir George est un fervent admirateur d’un régulateur du jeune Ian Ford, récemment prêté par un collectionneur privé.

Le Musée possède peu de montres-bracelets, mais celle qui retient le plus l’attention est celle qu’Edmund Hillary portait le 29 mai 1953 lorsqu’il devint le premier homme à atteindre le sommet de l’Everest : un modèle étanche simple, en acier inoxydable, fabriqué cette même année par Smiths English Clocks Ltd. Le nombre total de visites en 2009 devrait être supérieur à 20’000. L’endroit est fréquenté par des initiés du monde entier, comme le confirme Sir George White : « Au cours des six premiers mois de l’année, nous avons accueilli des visiteurs venant de plus de 45 pays différents, si l’on en croit le registre des visites. » Ce musée est une véritable mine d’or recelant des secrets insoupçonnés du grand public. Mais plus pour longtemps…

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