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Le secret du « vernis » japonais
Histoire & Pièces d'exception

Le secret du « vernis » japonais

vendredi, 26 février 2010
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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3 min de lecture

« L’arbre qui donne le véritable vernis du Japon s’appelle urushi. Cet arbre produit un jus blanchâtre dont les Japonais se servent pour vernir leurs meubles, leurs plats, leurs assiettes de bois qui sont en usage chez toutes sortes de personnes, empereur ou paysan : car à la cour et à la table du monarque, les ustensiles vernissés sont préférés à ceux d’or ou d’argent. »

Ces quelques mots issus de l’Histoire naturelle, civile et ecclésiastique du Japon, publié en 1727 par Engelbert Kaempfer, médecin allemand voyageant au Japon et repris par Vacheron Constantin pour présenter sa collection La Symbolique des Laques, montrent à quel point ces techniques sont ancrées dans les traditions locales depuis la nuit des temps. Les premiers ustensiles laqués découverts par les archéologues datent en effet du néolithique, soit aux alentours de 6’000 avant J.-C.

Depuis cette époque, la laque ne cessera de se développer tant en Chine, qui donne l’impulsion initiale, qu’au Japon, héritier direct de cette tradition qui en sublimera les techniques.  » L’importance de la laque dans l’économie japonaise est attestée en 701 par le Code de Daihô (législation fondamentale de l’Etat nippon) qui prévoit l’établissement d’un Bureau des laques au sein du Département des finances et qui contraint les aristocrates à planter des arbres à laque sur leurs propriétés, payant une partie de leurs impôts en objets de laque « , explique encore Vacheron Constantin. De cette époque datent les sept techniques de la laque dont les procédés utilisés de nos jours représentent des variations voire des perfectionnements. La céramique n’avait pas encore pris corps dans ces régions de sorte que les objets utilitaires étaient principalement fait de bois, support idéal de la laque.

Masque de fer laqué. Epoque Edo, 18e siècle. Japon © unforth
Masque de fer laqué. Epoque Edo, 18e siècle. Japon © unforth
Une industrie d'exportation

Les premiers contacts entre le Japon et l’Occident sont le fait de Jésuites portugais et espagnols dans la première moitié du XVIe siècle. Des missionnaires qui introduisent les premières horloges européennes au Japon et sont à l’origine des exportations de laque japonaise vers l’Occident. Celle-ci provoquera un engouement spectaculaire au sein de l’aristocratie européenne, source d’une véritable industrie d’exportation au Japon dont les produits seront spécifiquement calibrés pour le goût occidental. En Europe, c’est la vogue des cabinets et salons entièrement décorés de mobilier en laque. L’une des collections de laque les plus connues est celle de la reine Marie-Antoinette (1755-1793) héritée de sa mère Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780).

Depuis, la laque s’est largement démocratisée et, malgré deux siècles de repli politique qui prennent fin au Japon dans la deuxième moitié du XIXe siècle, elle n’a cessé de représenter une tradition artisanale dont le pays n’a eu de cesse de se targuer. L’enthousiasme suscité à l’étranger à peut-être été la planche de salut de ces techniques encore vivaces aujourd’hui. Elles ne cessent néanmoins d’éblouir encore.

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