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Le SIHH clarifie ses collections horlogères
SIHH

Le SIHH clarifie ses collections horlogères

lundi, 22 janvier 2018
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

À la suite de deux années difficiles, la rationalisation est devenue le maître mot des Maisons horlogères qui simplifient leurs collections, font l’impasse sur les plus débridées d’entre elles et mettent en veilleuse les métiers d’art. La Haute Horlogerie offre un profil plus ramassé pour la reconquête des marchés.

L’an dernier, les collections horlogères présentées au Salon International de la Haute Horlogerie avaient un air de retenue improvisée. Un peu comme si les Maisons, prises de court par le sérieux trou d’air de 2016, soit une chute des exportations de 10 %, avaient paré au plus pressé. Vu les temps de développement relativement longs que connaît la branche, c’est dans l’urgence qu’elles avaient adapté leur offre en fonction de la nouvelle donne des marchés. Un an plus tard, force est de constater que du côté des gammes présentées au Salon la tendance reste fondamentalement sage. À deux nuances près : elles répondent cette fois à une logique sensée et réfléchie mais dans un marché en pleine reprise. De là à conclure que la stratégie entamée il y a 18 mois porte ses fruits, il n’y a qu’un pas. Alors pourquoi changer de profil ?

Le premier constat qui se dégage de cette édition est que les métiers d’art se font nettement plus discrets.

Le premier constat qui se dégage de cette édition est que les métiers d’art se font nettement plus discrets. On rencontre certes une magnifique ligne Les Aérostiers chez Vacheron Constantin, mais pour ce qui est des autres Maisons qui se sont fait une réputation de premier plan en la matière, Cartier et Piaget en tête, la moisson 2018 est plutôt maigre. On se souvient encore des années où Cartier arrivait au Salon avec une centaine de nouveautés dont un bon nombre concocté avec génie par sa Maison des métiers d’art. Rien de tel cette année. À part sa fort remarquée Révélation d’une Panthère, qui voit 900 microbilles d’or former la tête du fauve de manière sporadique au gré du porteur, à part également une Rotonde en marqueterie de bois et feuille d’or accompagnée d’une Clé en marqueterie de paille, on est loin du foisonnement d’antan. Cette année, il n’y en avait pratiquement que pour la Panthère et la Santos, deux lignes emblématiques qui visent les marchés de masse. Même constat chez Piaget, qui, dans sa collection Art & Excellence, se « contente » d’une Altiplano Tourbillon avec cadran en marqueterie de pierre. Là également, les gammes horlogères se concentrent autour du cœur de cible Piaget : la montre féminine avec de nouveaux bracelets pour l’Extremely Lady, sans oublier la nouvelle Possession. Chez les hommes, les extravagances de la gamme Emperador cèdent le pas à l’Altiplano et ses records de finesse.

Unicité fait loi

« Plus simple », tel pourrait être le mot d’ordre. Déjà pour que le client s’y retrouve et surtout pour qu’il identifie clairement la collection à la marque, un automatisme pas toujours évident ces dernières années. Il ne faut pas chercher ailleurs la raison qui a poussé Audemars Piguet à mettre en veilleuse ses magnifiques Jules Audemars. Les codes génétiques de la Maison sont pour l’instant tellement ancrés dans la Royal Oak et sa petite sœur vitaminée la Royal Oak Offshore, qui fête ses 25 ans cette année, que tout changement passerait volontiers pour de l’usurpation. Cette réflexion, on la retrouve également chez Montblanc, qui profite cette année des 160 ans de la manufacture Minerva pour clarifier les choses. Tiraillée entre ses modèles à quartz d’entrée de gamme et des pièces de Haute Horlogerie, voire des montres concept, la Maison fonctionnait par à-coups, si ce n’est par coups d’éclat en mettant les complications horlogères à des prix imbattables. Le grand chantier entamé l’an dernier a trouvé son aboutissement au SIHH 2018. Montblanc concentre désormais ses montres en trois collections : les très vintage « 1858 » pour l’héritage, les Star Legacy pour le classicisme et les TimeWalker pour le sport.

1858 Automatic © Montblanc
1858 Automatic © Montblanc

Roger Dubuis n’a pas fait autre chose l’an dernier en abandonnant toute velléité de diversification. La Maison ne parle plus que le langage de ses Excalibur au travers de ses partenariats automobiles avec Perelli et Lamborghini. Chez Girard-Perregaux, on ne jure plus que par la Laureato remise au goût du jour il y a deux ans et qui éclipse les multiples tentatives de donner un coup de jeune au séculaire Tourbillon sous Trois Ponts. De son côté, Parmigiani n’a d’yeux que pour ses Kalpa lancées il y a 20 ans et Panerai pour ses Due, qui mettent enfin les modèles de la Maison à portée de pratiquement tous les poignets. Quant à Jaeger-LeCoultre, la Maison s’est concentrée sur une seule et unique collection lors de ce SIHH, la Polaris, qui voit le jour cette année en redonnant vie à un modèle de 1968. Un cas d’école ? En présentant un modèle vintage ou « néo-contemporain », comme aime à le dire Vacheron Constantin de ses nouvelles Fiftysix, la manufacture marche sur des sentiers largement battus avec des montres à complications utiles, abordables et qui collent à l’histoire de la marque. On est certes loin des Hybris Mechanica à Grande Sonnerie, mais, entre les deux, les marchés ont choisi. Raison pour laquelle les nouveaux mouvements n’ont pas tenu la vedette cette année, fort rares au demeurant, hormis le Baumatic de Baume & Mercier. Une excellente proposition technique émanant de Valfleurier et du département R&D du groupe Richemont, qui équipe une Clifton accessible… à tous.

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