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Le « sur-mesure » horloger à échelle variable
Modes & Tendances

Le « sur-mesure » horloger à échelle variable

vendredi, 10 avril 2020
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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7 min de lecture

Tout commence par le bracelet, suivi par la gravure pour déboucher sur des configurations spéciales et des garde-temps sur mesure. La personnalisation des montres n’a désormais de limites que celles de son budget.

Il n’y a pas si longtemps, le changement de bracelet d’une simple « tour de main » et sans l’aide d’outil était considéré comme un grand pas en avant sur le chemin de la personnalisation des montres, désormais largement démocratisée. Les Maisons à faire œuvre de pionniers dans cette voie ne manquaient d’ailleurs pas de souligner toute la versatilité de leur modèle en fonction des attaches dont on voulait bien les parer : autre bracelet, autre montre ! Hublot et son système « One Click », Cartier et son « QuickSwitch », IWC et son « Quick-Change », Louis Vuitton et son système original « réalisé dans un composite chargé en carbone » dévoilé en même temps que les premiers modèles de la Tambour Moon, sans oublier Vacheron Constantin ou encore Bulgari, tous ces horlogers ont fait de cette option un argument imparable. Et c’est encore sans parler de la prolifération des bracelets NATO, qui s’adaptent facilement à toute montre dotée de ses deux barrettes symétriques dans les entre-cornes.

Des montres « configurées »

Bien conscientes que la personnalisation est devenue un véritable enjeu face à une clientèle de plus en plus soucieuse de se démarquer, certaines Maisons sont allées nettement plus loin dans les possibilités offertes aux amateurs de donner leur propre touche à leur garde-temps. Ce qui a pris la forme de configurateurs permettant de faire son choix sur pratiquement tous les composants de l’habillage. Dans ce registre, on notera encore une fois la présence de Bulgari, dont les modèles Serpenti Twist présentés en 2018 étaient malléables au gré de la fantaisie des clientes de la marque via une application ad hoc. Dans le segment de la montre mécanique plus complexe, un détour par le configurateur d’Armin Strom est de mise, alors que c’est chez Bamford qu’il faut se rendre pour une offre plus « déjantée », notamment sur des modèles TAG Heuer, Zenith ou Bulgari, soit les maques du groupe LVMH avec lesquelles le designer britannique a récemment conclu une alliance. S’il s’agit de flatter sa conscience écologique, Baume est incontournable. Quant au côté ludique de la démarche, la palme revient à Ochs und Junior. Chaque modèle est en effet sujet à personnalisation via une application aussi conviviale qu’exhaustive vu les choix proposés en termes de couleurs, matériaux et composants de l’habillage.

Pour temporiser, les amateurs peuvent toujours se reporter sur les séries limitées.

Pour les passionnés, ces questions d’habillage sont toutefois loin d’être satisfaisantes pour se démarquer et donner un supplément d’âme à son « compagnon de vie ». Pour temporiser, ils peuvent toujours se reporter sur quelque série limitée dont certaines marques comme Panerai ou, dans un registre plus exclusif, MB&F se sont fait les championnes. Mais encore une fois, il s’agit là de montres sur lesquelles ils n’ont aucune prise. La gravure, voire la réalisation de cadrans exécutés sur commande, devient alors un bon moyen de singulariser le modèle de son choix. Et là, Jaeger-LeCoultre avec son Atelier Reverso est proprement incontournable. Avec une montre réversible dont le fond plein devient un véritable espace d’expression, la Maison met à disposition ses « métiers rares » pour la réalisation de demandes spéciales. C’est exactement ce que fait DeWitt mais avec des cadrans exécutés notamment en peinture miniature d’après les portraits d’êtres humains ou d’animaux chers à sa clientèle moyen-orientale. Blancpain, Jaquet Droz ou encore H. Moser & Cie font également partie des Maisons dont les ateliers dédiés aux métiers d’art sont capables de répondre aux exigences particulières de la clientèle.

Le Graal horloger

But ultime de la démarche : la pièce unique, le Graal de son propriétaire car conçue et réalisée selon ses vœux les plus chers, calibre compris. Il y a un peu moins d’un siècle, il n’était pas rare que les passionnés d’horlogerie commandent « leur » montre auprès des manufactures helvétiques. L’exemple le plus célèbre reste bien évidemment la montre de poche Patek Philippe « construite » pour Henri Graves, livrée en 1933. Cette tradition ne semble toutefois pas complètement morte si l’on en juge par la Référence 57260, soit la montre la plus compliquée au monde, elle aussi réalisée sur commande par Vacheron Constantin et présentée en 2015. Chez Vacheron Constantin, cette tradition perdure d’ailleurs avec Les Cabinotiers, un département créé en 2006 qui conçoit des pièces uniques et des montres sur mesure comme un service rendu aux collectionneurs. Mais la Maison genevoise n’est pas la seule sur ce créneau. On notera encore la présence du Neuchâtelois Kerbedanz dans le même segment de prestige, de HYT dans le créneau de la « nouvelle vague » horlogère, de RGM Watch Co. sur le sol américain ou encore, dans un registre plus abordable, de Label Noir dans la transformation de montres existantes et de Golay Spierer à Genève.

En fonction des budgets, rien n’est exclu !
Christophe Golay

Golay Spierer, qui fête ses 20 ans cette année, est certainement de ceux qui ont humé le vent de la personnalisation bien avant la déferlante actuelle. « Quand nous avons commencé, on nous prenait pour des extraterrestres, explique Christophe Golay. Personne ne voyait l’intérêt de proposer des montres sur mesure, car tout le monde pensait que les marques pouvaient tout faire. La communauté d’amateurs que nous avons rencontrée en a décidé autrement. » Si bien que Golay Spierer, qui mène 5 ou 6 projets de front pour 6 à 8 pièces livrées par année, est à même de répondre aux demandes les plus diverses grâce à sa « famille » d’artisans qui partagent la même démarche et ce, aussi bien esthétiquement que techniquement. « Nous travaillons sur la base de calibres de manufacture provenant de Vaucher, Concepto ou Soprod, et nous avons également un stock de mouvements vintage Valjoux ou encore Angelus à proposer, précise Christophe Golay. En fonction des budgets, rien n’est exclu ! » De quoi rassurer les plus sceptiques.

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