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Points de vue

« Les Chinois sauvent les ventes horlogères européennes »

lundi, 25 octobre 2010
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Vacheron Constantin, qui a passé la crise de 2009 en gardant tout son personnel, poursuit sa stratégie de croissance mesurée, avec toujours le même leitmotiv : la recherche de l’excellence et la maîtrise de la qualité. Entretien avec Juan-Carlos Torres, patron de la marque.

Lorsque Juan-Carlos Torres, patron de Vacheron Constantin, parle de la situation actuelle que connaît l’horlogerie helvétique, c’est en termes de « post-crise » qu’il la décrit, une crise qui n’a pas véritablement causé tous les dégâts auxquels on aurait pu s’attendre. De débâcle financière, elle s’est muée en une récession économique dont les impacts sociaux se font sentir aujourd’hui, notamment en Europe, avec, à la clé, une diminution du pouvoir d’achat. Même constat du côté des États-Unis, dont la reprise reste à ce jour des plus poussives.

Dans ce contexte, l’Asie représente-t-elle véritablement le salut pour l’industrie du luxe ?

Juan-Carlo Torres : Force est de constater que l’Extrême-Orient, et la Chine en premier, n’a pas subi les revers dont les effets se font aujourd’hui sentir dans le monde occidental. Non seulement cette région du monde est parmi les plus peuplées de la planète, mais les revenus disponibles sont également en forte augmentation, ce qui est de bon augure pour l’industrie du luxe. En d’autres termes, l’Asie, essentiellement Hong Kong et la Chine, sera le moteur de la croissance du luxe au niveau mondial l’an prochain. Et c’est sans parler du tourisme… De nos jours, les voyageurs chinois ont pris le relais des Japonais, qui, à l’époque, étaient les principaux consommateurs de produits de luxe en Europe ou aux États-Unis. Si le vieux continent s’en sort actuellement, c’est essentiellement grâce à eux.

Que représente la Chine pour Vacheron Constantin ?

Vacheron Constantin est présent en Chine depuis le début du xixe siècle, c’est tout dire. De plus, c’est un marché que l’on a beaucoup travaillé depuis une dizaine d’années et où nous avons énormément investi. Je pense que cela explique pourquoi notre marque est devenue une référence autant en Chine qu’à Hong Kong. Si nous avions les capacités de production, nous pourrions du jour au lendemain augmenter de l’ordre de 50 % nos ventes dans la région. Ce qui est tout simplement impossible dans la mesure où la valeur ajoutée en ce qui concerne nos garde-temps relève à 93 % de l’intervention humaine alors que seulement 7 % proviennent des machines. En d’autres termes, nous avons toujours pour stratégie la recherche de l’excellence et la maîtrise de la qualité, comme l’atteste notre volonté d’avoir une production à 100 % estampillée du poinçon de Genève. Ce qui veut dire que nous ne sommes pas près de nous laisser avaler par la demande. De plus, nous nous devons également de satisfaire une clientèle locale en respectant la répartition géographique de nos réseaux de distribution. Cela dit, nous avons aujourd’hui 24 points de vente en Chine, dont 12 boutiques Vacheron Constantin avec un service après-vente performant, assuré par des horlogers suisses et ce, depuis des années. Nous voulons être les meilleurs sur place et nous faisons tout pour conserver cette position.

Dans la mesure où la Chine fonctionne très bien, mettez-vous l’accent sur d’autres marchés ?

En effet, nous portons nos efforts également sur l’Inde et le Brésil. Ce dernier pays dispose d’une structure économique et sociale qui ressemble fort à celles connues en Europe alors que l’Inde représente un marché beaucoup plus difficile. L’approche du luxe y est différente. Même si les clients indiens sont de fervents admirateurs de Vacheron Constantin, ils ont tendance à faire leurs achats à l’étranger. Il nous revient donc de développer une relation de confiance dans le pays. C’est pourquoi nous avons développé des services après-vente également à Bombay et à Delhi. Mais je dois dire que, pour l’instant, les pièces dont nous assurons l’entretien ont été achetées la plupart du temps en dehors du pays. D’une manière générale, je dirais que nous cherchons à contrôler notre croissance avec comme résultat un volume qui devrait, cette année, dépasser les 19’000 pièces.

Vous dites que l’horlogerie a finalement évité le pire cette dernière année. Qu’entendez-vous par là ?

C’est vrai, l’horlogerie s’en est relativement bien sortie, même si quelque 4’000 emplois ont été perdus et si les fournisseurs ont aujourd’hui encore de la peine à relancer la machine. Cela étant posé, il m’est difficile de comprendre certains discours euphoriques. La reprise est certes indéniable, mais un peu d’humilité ne nuirait pas. Pour ce qui est de Vacheron Constantin, nous avons passé le cap en gardant l’ensemble de nos collaborateurs. La force d’une maison comme la nôtre est d’avoir su s’adapter à chaque époque, faire face à l’adversité, tout en conservant ses valeurs et le noyau de son activité horlogère. Elle a ainsi passé la crise du quartz comme elle a su éviter le chant des sirènes qu’aurait pu représenter le profit à court terme durant la période d’euphorie de ces dernières années. Notre but est de croître par paliers mesurés, c’est pourquoi nous avons, entre autres, des projets d’extension pour nos sites de la vallée de Joux et de Genève.

Que préparez-vous pour le prochain Salon international de la Haute Horlogerie ?

Nous essayons chaque année de vous réserver quelques surprises, mais patience, et rendez-vous sur notre stand le premier jour !

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