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Les complications investissent l’habillage
SIHH

Les complications investissent l’habillage

jeudi, 18 janvier 2018
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Fabrice Eschmann
Journaliste indépendant

“Il faut se méfier des citations sur Internet !”

« Une grande histoire aux multiples auteurs : ainsi en est-il de la vie. Ainsi en va-t-il aussi de l’horlogerie. Sans rencontres, point d’histoire. »

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5 min de lecture

Pendant longtemps, les complications ont été synonymes de fonctions. Les technologies et l’ingénierie aidant, l’habillage de la montre devient lui aussi de plus en plus complexe, allant parfois jusqu’à fusionner avec la mécanique.

Il fut un temps où parler de complications horlogères équivalait à faire l’inventaire des fonctions de la montre. Ces attributs mécaniques n’ont certes pas disparu, mais la science aidant, les horlogers se sont approprié un nouveau terrain de jeu : les complications d’habillage. Qu’elles concernent le cadran, le boîtier ou la montre dans son ensemble, ces innovations n’ont pas pour vocation d’améliorer les performances du mouvement mais d’apporter une dimension supplémentaire à l’utilisateur. Une dimension « extra-ordinaire ».

Des prouesses esthétiques

Cartier en fait une démonstration époustouflante sur ce salon : sa nouveauté Révélation d’une Panthère est sans doute l’une des pièces qui a fait le plus parler d’elle durant ce SIHH 2018. Sur le cadran et les aiguilles, la marque est venue poser non pas une glace traditionnelle mais une capsule de saphir contenant quelque 900 billes d’or miniatures baignant dans un fluide transparent. Un liquide spécialement développé pour que sa viscosité agisse sur les billes comme l’effet slow motion sur une vidéo. Les pépites se promènent ainsi au ralenti au gré des mouvements du poignet, faisant apparaître périodiquement la silhouette de l’animal fétiche de Cartier. Un tableau éphémère rendu possible grâce à des couloirs aménagés dans le saphir, obtenus par croissance de matière. Fluide et capsule font l’objet d’un dépôt de brevet.

Spectaculaires ou discrètes, les complications d’habillage constituent un nouveau terrain de jeu pour les horlogers.

Dans un style complètement différent, Piaget joue également avec les limites esthétiques sur son Altiplano Ultimate Concept. Spécialiste de l’extra-plat, la manufacture avait sorti en 1957 déjà le mouvement à remontage manuel 9P, d’une hauteur de 2 mm seulement. Aujourd’hui, c’est toute la montre qui ne mesure que 2 mm d’épaisseur ! Grâce à l’ingénierie. Premièrement, pour résister aux déformations malgré sa finesse, le boîtier est façonné dans un alliage inédit ultra-rigide à base de cobalt. Deuxièmement, alors qu’une montre classique se compose de quatre couches, il n’y en a ici que deux. Le fond fait en effet office de platine et accueille tous les composants du mouvement, fusionnant littéralement mécanique et habillage. Afin de gagner de la place, le balancier se retrouve ainsi sur le spiral et devient volant, car dénué de pont. Le ressort-moteur, quant à lui, se voit dépouillé de son tambour pour être directement intégré dans le bâti. Certaines roues n’affichent que 0,12 mm de hauteur (0,2 mm en temps normal), la glace, que 0,2 mm. Détail ultime : un insert en kevlar équipe le bracelet cuir pour que celui-ci résiste. Pas moins de cinq brevets sont en cours de dépôt.

L’impression 3D en embuscade

Non moins impressionnante est la Panerai Lo Scienziato Luminor 1950 Tourbillon GMT, même si la « complication » ne saute pas aux yeux. Son mouvement tourbillon de 23 grammes seulement propose les fonctions heures, minutes, petite seconde, GMT et indication de réserve de marche de six jours. Mais l’exploit est ailleurs : cette pièce est la première montre mécanique dont le boîtier en titane est réalisé à l’aide de la technique DMLS (Direct Metal Laser Sintering). Cette méthode d’impression 3D appliquée au métal permet de créer des structures creuses extrêmement complexes 40 % plus légères, sans pour autant compromettre l’étanchéité ou la solidité de l’objet. Une technologie qui est sans aucun doute appelée à se développer dans l’horlogerie, avec pour seule limite l’imagination des créateurs.

Lo Scienziato Luminor 1950 Tourbillon GMT © Panerai
Lo Scienziato Luminor 1950 Tourbillon GMT © Panerai

Dernier exemple de cette liste non exhaustive : la Richard Mille RM 53-01. Là encore, mécanique et esthétique se confondent dans des rôles autant visuels que techniques. Répondant aux besoins du joueur de polo argentin Pablo Mac Donough, l’horloger a choisi de suspendre son mouvement au milieu du boîtier – comme il l’avait par exemple déjà fait en 2013 dans la RM 27-01 Rafael Nadal. Ici cependant, la construction est encore plus saisissante : une platine centrale est reliée à une platine périphérique par deux filins d’acier tressé de 0,27 mm de diamètre se déployant comme une toile d’araignée. Le dispositif est complété par 10 poulies et 4 tendeurs, conférant à l’ensemble une dimension extrêmement spectaculaire. Le boîtier en Carbone TPT® ainsi que le verre feuilleté (deux couches de saphir intercalées d’un film de polyvinyle) passeraient presque inaperçus.

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