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Les femmes et l’horlogerie, une question d’actualité
Regards de connaisseurs

Les femmes et l’horlogerie, une question d’actualité

jeudi, 12 octobre 2017
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Roberta Naas
Journaliste

“La vie est une question de temps, de ce qu’on en fait et comment on l’utilise.”

Roberta Naas est une journaliste chevronnée dans le monde de l’horlogerie avec plus de 32 années d’expérience à son actif. Elle est également auteure de six livres sur les montres et le temps ainsi que fondatrice de www.atimelyperspective.com.

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7 min de lecture

Fin septembre à New York, le magazine Luxury Daily organisait un événement consacré au rôle de la femme dans l’industrie du luxe. Au programme, une conférence intitulée « Women in Luxury » suivie par plus de 100 femmes et hommes d’affaires issus notamment de l’automobile, la finance et l’horlogerie.

Conférence thématique sur le rôle de la femme dans l’industrie du luxe, cet événement new-yorkais s’est poursuivi par un débat intitulé « Attention : les femmes voient de nouvelles opportunités dans un univers masculin ». Au rang des intervenantes, Sarah Zaouk, directrice Marketing et Communication de Baume & Mercier Amérique du Nord, Sharon Buntain, vice-présidente des Ventes pour Montblanc Amérique du Nord, Rebecca Fisher, horlogère chez RealReal, et Sara Orlando, éditrice de WatchTime en Amérique. Le sujet phare de la discussion portait sur la manière dont les femmes peuvent jouer un rôle plus actif dans le monde de l’horlogerie, monde principalement masculin depuis des siècles. Les questions ont tourné autour du concept de « double standard » appliqué aux hommes et aux femmes sur le lieu de travail lorsqu’il est question de promotions, de salaires ou autres – des défis qu’affrontent les femmes dans le monde très masculin qu’est celui de l’horlogerie – et des compétences propres aux femmes dans ces milieux.

Il semblerait que les hommes soient jugés selon leur potentiel, alors que les femmes le sont pour ce qu’elles ont déjà accompli.
Sharon Buntain, Montblanc Amérique du Nord

La discussion s’est ouverte sur une statistique de Billie Jean King, ancienne numéro 1 mondial du tennis, selon laquelle les femmes blanches en Amérique sont payées 79 cents pour 1 dollar gagné par les hommes blancs. Chacune des intervenantes a ensuite donné son point de vue sur la question de l’égalité dans la promotion professionnelle. « Les femmes sont typiquement plus efficaces lorsque l’on parle de fonctions multitâches, plus efficientes également dans la gestion du temps et des communications, expliquait Sharon Buntain. Elles sont tout aussi remarquables lorsqu’il est question d’empathie, soit autant de qualités bénéfiques dans l’exercice d’un poste de direction. » Et d’ajouter avec franchise : « De manière générale, il semblerait que les hommes soient jugés selon leur potentiel, alors que les femmes le sont pour ce qu’elles ont déjà accompli. »

Indispensable autonomie

Pour Sarah Zaouk, de chez Baume & Mercier, les enjeux semblent être légèrement différents, compte tenu du fait que son équipe est principalement féminine. « Notre équipe en Amérique du Nord est composée à 90 % de femmes, chacune spécialisée dans les domaines du marketing, de la vente, des opérations et du service clientèle. Toutes travaillent dans un même but : être bénéfique à la marque, expliquait Sarah Zaouk. Je tente toujours de montrer l’exemple avec mon équipe. J’essaie d’être à la fois leur coach et leur mentor, tout en leur donnant suffisamment d’autonomie et de responsabilités pour qu’elles apprennent de leurs propres expériences. Et ce, tout en m’assurant qu’elles auront les mêmes opportunités qui se sont offertes à moi pour aller de l’avant avec leurs carrières. »

D’une certaine manière, l’industrie vise les hommes pour qu’ils achètent des montres à leur femme.
Sara Orlando, éditrice de WatchTime aux États-Unis

De fait, l’ensemble des intervenantes se sont accordées pour relever le rôle essentiel du modèle ou du mentor. Ce sujet avait d’ailleurs été débattu une semaine auparavant par Billie Jean King et l’actrice Emma Stone, qui incarne précisément la joueuse de tennis dans la Battle of the Sexes. Également présente lors de ce débat, la scénariste Shonda Rhimes (Gray’s Anatomy, pour ne citer que cette référence). Durant cette discussion, Shonda Rhimes expliquait qu’en donnant à des femmes des rôles de docteur et de chef du personnel dans Gray’s Anatomy les femmes pouvaient d’une certaine manière s’identifier à ces personnages pour aspirer au même succès dans la vie réelle. Pour en revenir à l’horlogerie, les intervenantes du panel se sont montrées d’accord pour dire que les marques devraient utiliser envers leur public féminin le même type d’approche narrative qu’elles utilisent pour les hommes. « D’une certaine manière, l’industrie vise les hommes pour qu’ils achètent des montres à leur femme. Je pense qu’aujourd’hui un grand nombre de femmes sont suffisamment avancées dans leur carrière et gagnent suffisamment d’argent pour acheter leurs propres montres. Il faut juste qu’elles en comprennent la valeur, commentait Sara Orlando, éditrice de WatchTime aux États-Unis. Je pense que les femmes seront de plus en plus informées, notamment au travers d’événement comme celui-ci lors desquels il revient aux marques de capter l’attention des femmes cadres qui jusqu’ici dépensaient leur argent davantage dans des voyages ou des accessoires non horlogers. »

Roberta Naas, journaliste et Sarah Zaouk, directrice Marketing et Communication, Baume & Mercier Amérique du Nord
Les femmes et leurs montres

Finalement, les questions de l’audience ont fait glisser la discussion sur le thème des femmes et des montres qu’elles portent. Alors qu’une partie des participantes ont bien fait comprendre qu’elles ne portaient pas de montres ultra-féminines, de type « fleurs et papillons », la plupart se sont dites intéressées par des pièces plus compliquées, en partie grâce à la quantité d’informations disponibles sur le Net. Sharon Buntain s’est d’ailleurs empressée de dire que la différenciation entre montre masculine et montre féminine n’avait plus lieu d’être, notamment en raison de l’explosion du commerce en ligne. De nos jours, la plupart des femmes achètent des montres d’homme si elles ne trouvent pas un modèle féminin équivalent qui offre les mêmes fonctions, aspects et complications. À ce propos, Rebecca Fisher, de RealReal, expliquait que les montres mécaniques présentées sur leur site, celles-là même qui attirent un public masculin comme jamais auparavant, intéressent de plus en plus de femmes.

Si vous connaissez votre montre, vous aurez gagné votre place autour de la table.
Rebecca Fisher, horlogère, RealReal

La discussion a ensuite porté sur le fait qu’aujourd’hui nombre de marques sortent des collections pour femme qui offrent esthétique et contenu horloger. Les montres complexes sont devenues un nouveau centre d’intérêt pour les femmes occupant des postes de direction, qui achètent d’ailleurs leurs propres montres. C’est pour cette raison que les modèles féminins ont évolué. Tout d’abord reléguées au rang de pâles copies en miniature et à quartz des montres pour homme, elles ont d’abord arboré des designs frivoles avec fleurs et papillons pour finalement – enfin – embrasser un concept nettement plus consistant. Calendriers, chronographes, alarmes…, les fonctions proposées aux femmes se multiplient sur une base mécanique afin qu’elles puissent arborer fièrement leur personnalité au poignet. Rebecca Fisher : « Voilà une opportunité unique pour entrer dans la danse. Si vous connaissez votre montre, vous aurez gagné votre place autour de la table. »

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