>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

Les horlogers dans la lutte pour le climat
Actualités

Les horlogers dans la lutte pour le climat

jeudi, 20 janvier 2022
fermer
Editor Image
Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

Lire plus

CLOSE
9 min de lecture

En matière de développement durable, les horlogers sont engagés dans la lutte pour le climat. Cela passe notamment par un outil de production plus efficient en termes énergétiques mais aussi par un soutien à l’innovation et par des mesures « vertes » compensatoires.

Le Grand Prix d’Horlogerie de Genève verra-il bientôt une nouvelle catégorie entrer en lice, celle de la montre écologique ? Une montre issue de circuits courts, faite avec des matériaux recyclés et produite grâce à des énergies renouvelables. Une telle idée n’est pas aussi saugrenue qu’elle n’y paraît, tant les initiatives se sont multipliées ces derniers temps sur l’ensemble de ces paramètres. Et autant dire qu’elles sont plus que bienvenues si l’on se réfère aux dernières statistiques en matière de climat. Comme le montre l’étude du Global Carbon Project publiée en fin d’année 2021, si la crise du Covid-19 a représenté une pause bienvenue dans les émissions mondiales de CO2, elle n’aura guère été mieux qu’une pause. En d’autres termes, dans une économie mondiale extrêmement dépendante des énergies fossiles, les émissions ont certes connu une chute spectaculaire de 5,4% en 2020 mais pour mieux rebondir de 4,9% en 2021, à un niveau proche du record absolu atteint en 2019.

Les gagnants et le jury du Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2021. Bientôt une catégorie pour la « Montre Ecologique » ?

En ce sens, l’étude Deloitte 2021 sur l’industrie horlogère suisse apporte quelques messages positifs. « Les dirigeants du secteur conviennent, presque à l’unanimité (93 %), que la durabilité est un sujet important pour le secteur en 2021 et les années d’après, explique l’étude. L’industrie horlogère, comme beaucoup d’autres, est affectée par l’évolution des comportements des consommateurs, la surveillance des médias et un cadre réglementaire plus strict, lesquels appellent à un changement. » Tout n’est certes pas au beau fixe dans la mesure où « le secteur horloger recourt encore malheureusement aux opérations de greenwashing et fait des déclarations de durabilité qui manquent de substance », note Deloitte. Ce qui n’empêche pas une volonté claire de s’engager dans cette voie, notamment dictée par des soucis environnementaux. Interrogées sur les raisons qui les poussent à investir davantage dans la durabilité, les marques citent en effet en priorité la réduction de leur empreinte carbone.

La manufacture Oris à Hölstein près de Bâle, Suisse

En ce sens, l’annonce faite cette année par les dirigeants d’Oris quant à la neutralité carbone de leur Maison sonne comme une victoire. Une victoire assortie d’un message optimiste : « Il s’agit là d’une avancée considérable qui fait de nous l’une des rares entreprises horlogères suisses à avoir atteint ce résultat, expliquent-ils. Dans l’ensemble du secteur, d’énormes efforts sont déployés pour rendre l’horlogerie plus durable et neutre sur le plan climatique. Nous sommes donc très fiers d’être à l’avant-garde. Change for the Better est en marche. » C’est en effet sous cette appellation qu’Oris regroupe les projets de protection de la planète et de développement durable dans lesquels elle investit. Des projets qui lui ont précisément permis de neutraliser son impact climatique, un résultat certifié par les experts indépendants de ClimatePartners. Concrètement, cela veut dire qu’Oris a compensé plus que 2’500 tonnes de CO2 grâce à son soutien apporté au projet « Clean oceans », géré par Plastic Bank, qui a empêché le déversement d’un milliard de bouteilles plastique dans l’océan. Pour compenser chaque tonne de CO2, 10 kg de déchets plastiques sont collectés. Oris n’a toutefois pas l’intention d’en rester là. Dès cette année, la Maison entend réduire ses émissions de CO2 de 10% par an en modernisant davantage son usine, par le recours à des énergies vertes et par une optimisation de ses chaînes d’approvisionnement. Le premier rapport Oris sur le Développement Durable est attendu pour 2022.

Le nouveau Manufakturzentrum d’IWC en périphérie de Schaffhausen

IWC, de son côté, n’en est pas à son premier rapport sur la question. Et pour cause, la Maison passe largement pour pionnière en la matière. La neutralité carbone, c’est déjà en 2007 qu’IWC l’obtenait, également par le biais de compensations, marquant son engagement ambitieux en faveur du développement durable. Son premier rapport, établi selon les normes internationales édictées par le Global Reporting Initiative, date ainsi de 2018 avec un rendez-vous désormais pris tous les deux ans, synonyme de nouveaux objectifs. Parmi ceux posés pour 2022, on relèvera en matière d’environnement une consommation énergétique à 100% renouvelable au niveau mondial, la mise en œuvre d’une stratégie informatique verte ou encore l’élimination progressive de produits forestiers non certifiés FSC (Forest Stewardship Council). Dans le même ordre d’idée, IWC a élaboré de nouvelles directives marketing pour donner à ses événements un impact social et environnemental plus positif. On ne s’étonnera donc pas que la nouvelle manufacture de la Maison, inaugurée en 2018, vise l’exemplarité écologique avec une centrale photovoltaïque sur le toit, une consommation énergétique à base d’hydroélectricité, des éclairage LED, un chauffage par pompes à chaleur, l’utilisation d’eau de pluie pour les sanitaires…

Le siège de Richemont en périphérie de Genève

Impossible de détailler ici toutes les mesures prises par IWC dans le cadre de son engagement responsable qui touchent l’ensemble des questions de durabilité. On retrouve d’ailleurs le même foisonnement d’initiatives au niveau du groupe Richemont, propriétaire d’IWC depuis 2000. Richemont, qui a été officiellement reconnu pour ses actions en matière de développement durable par l’organisation environnementale à but non lucratif Carbon Disclosure Project (CDP) en obtenant une place sur sa prestigieuse « liste A » pour sa lutte contre le changement climatique. « Nous cherchons en permanence à minimiser notre impact sur l’environnement en nous approvisionnant de manière responsable en matières premières, en limitant notre contribution au changement climatique et en éliminant de manière responsable tous les déchets, expose Matthew Kilgarriff, Directeur en charge de la Responsabilité sociale de l’entreprise. Le lancement de notre Stratégie de transformation a été un développement clé pour nous et cette année, nous finalisons nos objectifs spécifiques d’engagement afin que nous puissions évaluer efficacement nos progrès à l’avenir. » Parmi les résultats obtenus, on notera une réduction de 19% de ses émissions de CO2 en 2020 et parmi les initiatives, celle d’adhérer aux Science-Based Targets incluant dans le calcul de ses émissions de gaz à effet de serre celles émanant de sa chaîne d’approvisionnement. Objectif 2025 : atteindre les 100% d’électricité verte.

Le futur centre manufacturier d’Audemars Piguet au Brassus (vallée de Joux) avec la manufacture des Forges existante, bientôt complétée par L’Arc.

Pour les horlogers, il n’est ainsi plus question d’envisager de nouveaux moyens de production sans intégrer les principes du développement durable. Audemars Piguet vient d’en fournir la preuve avec ses projets d’extension de ses capacités manufacturières, attestant de « l’engagement de la marque en faveur d’une architecture inventive et respectueuse de son environnement ». Après son nouveau Musée Atelier et son Hôtel des Horlogers, qui doit ouvrir ses portes en mars 2022, la Maison inaugurait fin 2021 sa Manufacture des Saignoles adaptée à la topographie des lieux et conçue en collaboration avec Marilyne Andersen, professeure en technologies durables de la construction de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. En cours de construction encore l’Arc, nouveau bâtiment semi-circulaire qui jouxtera l’actuelle Manufacture des Forges, ajoutant 17’000 m2 qui permettront de réunir sous un même toit tous les sites industriels de la Maison à la Vallée de Joux. Ces deux nouveaux édifices respectent les critères de certification Minergie, et Minergie ECO pour ce qui est de l’Arc, soit des bâtiments à basse consommation basée sur une isolation extérieure performante, un approvisionnement en énergie verte efficace et un renouvellement contrôlé de l’air, le label ECO incluant des aspects liés à la santé et à l’écologie de la construction.

Alain Hubert, un des nombreux témoins Rolex faisant partie de son programme « Perpetual Planet »

Mais l’innovation ne s’arrête certainement pas aux bâtiments. Du côté de Rolex, c’est vers la recherche scientifique que la marque porte ses efforts. « Notre environnement dépend des solutions trouvées par les personnes et les organisations engagées dans sa protection, avance la Maison. Chez Rolex, nous soutenons celles et ceux qui repoussent les limites et œuvrent à la sauvegarde et à la préservation d’une planète perpétuelle pour les générations futures. » En matière d’environnement, et notamment au travers de ses Prix Rolex à l’esprit d’entreprise, la Maison apporte son aide à des « êtres hors du commun qui élaborent des projets originaux et novateurs afin d’améliorer les conditions de vie sur terre et de repousser les limites de la connaissance ». Depuis 1976, Rolex, qui a enregistré 35’550 candidatures a déjà soutenu 155 lauréats dans les domaines de l’exploration et de la conservation sur des missions allant des océans aux chaînes de montagnes en passant par les pôles. En un mot, l’initiative Perpetual Planet de Rolex est une question de défi environnemental consistant à restaurer l’équilibre de nos écosystèmes. Un exemple !

Perpetual Planet: Living Laboratory
Haut de page