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Les horloges David Walter sont en résonance
Points de vue

Les horloges David Walter sont en résonance

mardi, 14 juillet 2009
Par Meehna Goldsmith
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Meehna Goldsmith

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7 min de lecture

A l’ère des montres bracelets, les horloges mécaniques souffrent souvent d’une image vieillissante. Rares sont ceux qui envisageraient en acquérir une. Le génie artistique des mécanismes de David Walter pourrait toutefois en faire changer d’avis plus d’un.

A vrai dire, David Walter comprend très bien cette sorte de mépris qu’inspirent les horloges. Il l’admet lui-même : « je les ai dédaignées jusqu’au jour où j’ai vu pour la première fois ce qu’était une bonne horloge. C’était une pendule squelette viennoise à calendrier et remontoir cinq minutes. »

David Walter vient du pays des kangourous et des chasseurs de crocodile, pas vraiment l’endroit où l’on s’attendrait à trouver un horloger mondialement connu. Néanmoins, les horloges de cet Australien inventif, qui ressemble au petit frère du père Noël, sont de véritables chefs d’œuvre modernes. Son travail est d’autant plus remarquable que David Walter fabrique lui-même tous les composants de ses pièces, y compris les vis, dans son atelier de Santa Barbara, en Californie.

Sa carrière commence par une formation d’horloger. Il est d’ailleurs l’une des rares personnes à savoir travailler sur les mécanismes les plus complexes comme les tourbillons ou les répétitions à minutes. Mais c’est à la fabrication d’horloges qu’il a choisi de consacrer son talent. Vous voulez voir une étincelle briller dans les yeux de David Walter ? Dites-lui que quelque chose est irréalisable.

Sur les traces de Woodward et Breguet

L’une des horloges les plus spectaculaires de Walter est la (D)W5, inspirée par le chef d’œuvre du Dr Philip Woodward, la W5. Grâce à ses horloges à pendule de précision, Woodward, éminent ingénieur et scientifique britannique, a considérablement fait progresser l’horlogerie. Pour les connaisseurs, c’est une sommité. David Walter l’explique lui-même : « avant la W5, cela faisait plus de cent ans qu’il n’y avait pas eu d’innovations dans les horloges à pendule de précision au mouvement entièrement mécanique. De plus, cette horloge s’appuie sur des principes mathématiques et scientifiques solides. » Malgré les articles publiés par Woodward décrivant ses propres mécanismes, David Walter est le seul à avoir réussi à reproduire son travail. La W5 et la (D)W5 sont donc les seules horloges à pendule de ce type jamais élaborées.

Détail du cadran de la (D)W5 © David Walter
Détail du cadran de la (D)W5 © David Walter

Et David Walter de s’attaquer à un autre projet impressionnant : « depuis que j’ai vu les pendules doubles de Breguet dans The Art of Breguet* de George Daniels en 1979, je me suis mis en tête de les reproduire. C’est une réalisation très difficile puisqu’il s’agit de deux horloges en une. » Abraham-Louis Breguet a conçu ses fameux régulateurs à double balancier en seulement deux exemplaires de ces pendules à double mouvement qui furent acquis par le roi George IV d’Angleterre et le roi Louis XVIII de France. Il faut savoir que c’est le physicien néerlandais Christiaan Huygens qui a mis en évidence le phénomène de résonnance pour la première fois. Il s’agit de l’oscillation de deux pendules se balançant en sens contraire à une fréquence identique et à un angle de 180 degrés. En d’autres termes, lorsque l’un des pendules est à l’extrême droite, l’autre se trouve à l’extrême gauche.

Lorsque les pendules se balancent, chacun transfère de l’énergie à l’autre. On arrive ainsi à gommer les erreurs et à obtenir une meilleure précision.
David Walter
Le « pas de deux » des pendules

David Walter a baptisé son horloge « In-Resonance » en référence au « pas de deux » captivant qu’effectuent les pendules. Mais ce qui lui plaît probablement le plus dans ce mécanisme c’est le fait qu’il tire profit d’un phénomène qui altère habituellement les mouvements d’horlogerie. « Lorsque les pendules se balancent, chacun transfère de l’énergie à l’autre, explique Walter. On arrive ainsi à gommer les erreurs et à obtenir une meilleure précision. »

Dans cette horloge, le mouvement de gauche indique l’heure solaire à l’aide d’un cadran romain indiquant 12 heures doté d’une lunette dorée. Couplée à l’aiguille des minutes au centre se trouve une aiguille dorée qui donne l’équation du temps. L’indicateur du quantième se trouve quant à lui à 6 heures.

Le mouvement de droite s’appuie sur la position des étoiles pour indiquer le temps sidéral sur un cadran de 24 heures doté de chiffres arabes de type Breguet. En horloger consciencieux, David Walter a fait en sorte que l’aiguille des heures puisse se régler lors du passage à l’heure d’été. Au-dessus des 24 heures, la lune est représentée par une sphère de 37 mm de diamètre, dont un hémisphère est fait en ébène (noir) et l’autre en houx (blanc). Le rouage lunaire est si précis qu’il dévie seulement de 5 secondes tous les trois ans, ce qui rend l’indication des phases de la lune des plus fiables. À eux deux, les deux mouvements comportent plus de 70 rubis.

Un savoir-faire exceptionnel

L’horloge de Breguet indique les heures et les minutes sidérales, mais pas les secondes. Walter a donc décidé d’ajouter un rouage spécial afin de la compléter. Grâce à un élément original, le « transfert sidéral », disposé entre l’échappement et l’axe des secondes, il a élaboré un système permettant d’insérer cet indicateur.

David Walter ne se contente toutefois pas de copier des antiquités. Cela ne stimulerait pas suffisamment son génie. En réalité, il prend les meilleures inventions de l’histoire de l’horlogerie et s’en sert comme tremplin pour innover et mettre en avant son propre style. On distingue bien la marque de Walter dans ses horloges ; son esthétique est aussi reconnaissable que celle de Picasso ou Monet. Plusieurs éléments sont typiques du créateur : les croisements des roues (rayons), les ponts très fins qui se terminent par un « œil », à savoir le rubis qui sert de pivot, et les aiguilles caractéristiques de Walter. Ce dernier étend même son style à la clé qui accompagne chacune de ses horloges. Enfin, pour faire partager sa passion des mécanismes d’horlogerie, David Walter fait en sorte que l’échappement soit visible de tous.

Les horloges de David Walter sont de toute évidence des mécanismes complètement ancrés dans l’époque contemporaine mais qui témoignent également d’un savoir-faire exceptionnel. C’est un réel bonheur que d’en avoir une chez soi ou dans son bureau. Et là-dessus, tout le monde est d’accord : nul besoin de remettre les pendules à l’heure.

*The Art of Breguet
by George Daniels
382 Pages • color ill. • Format : 24 x 34 cm.
Prix : CHF 150.00 • € 94.00

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