>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

Les montres de plongée, un exercice de style
Actualités

Les montres de plongée, un exercice de style

mardi, 14 juillet 2009
fermer
Editor Image
Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

Lire plus

CLOSE
6 min de lecture

Eté oblige, il est bon d’arborer une montre de plongée sur son poignet, si possible avec la marque de bronzage qui va avec. Rares sont cependant, les amateurs du genre qui ont visité les abysses marins. Qu’importe, de tels modèles ont conquis l’espace de la belle horlogerie technique et sportive.

Une montre de plongée mécanique sert-elle véritablement à ce pourquoi elle a été conçue ? Avec des caractéristiques qui permettent aux plus performantes d’entre elles de descendre dans la fosse des Mariannes sans coup férir, alors qu’elles sont davantage utilisées pour faire du « snorkeling* », voire pour des activités à haut risque comme la vaisselle ou les ablutions matinales, la question semble bel et bien légitime. D’autant que tout amateur des grands fonds qui se respecte ne saurait plus descendre dans les abysses marins sans son ordinateur de plongée au poignet, spécialement conçu pour ce type de sport. Tout au plus, porte-t-il une deuxième montre en guise de sécurité supplémentaire.

Alors à quoi donc peuvent bien servir ces lunettes crantées, valves à hélium, profondimètres, affichages fluorescents, alarmes et autres indicateurs des paliers de décompression si l’utilité de telles montres consiste à essentiellement à résister à la formidable pression du fond de sa baignoire ? Pour les horlogers, la réponse tient en quelques mots : avec de tels garde-temps, ils font toute la démonstration de leur savoir-faire et de leur maîtrise technique dans l’univers de la montre mécanique Et celle-ci prend aujourd’hui des allures carrément débridées, les manufactures rivalisant de prouesses technologiques pour mieux séduire un public acquis aux lignes sportives de ces modèles.

Une « vieille histoire »

Pour acquérir le statut de montres de plongée, celles-ci doivent répondre à la norme NIHS 91-11 (ISO 6425) stipulant les critères de base à respecter notamment en termes de luminosité, de résistance aux chocs comme aux champs magnétique et de solidité du bracelet. Obligatoirement munies d’une lunette tournante unidirectionnelle pour le calcul des temps de plongée, d’un verre robuste et d’un affichage fluorescent, elles doivent en outre résister à des immersions d’au minimum 100 mètres (10 bar/atm ou 10 kg/cm2), autorisant la plongée en apnée. Autant dire que ces exigences font aujourd’hui sourire les Maisons. Et pour cause, nombre d’entre elles se sont fait une réputation dans l’exploration marine depuis des décennies avec des modèles devenues de véritables icones, comme Rolex (Oyster 1926 ; Submariner 1953 ; Sea-Dweller 1971), Panerai (Luminor 1950), Blancpain (Fifty Fathoms 1953), Breitling (Superocean 1957), Jaeger-LeCoultre (Memovox Deep Sea 1959 ; Polaris 1963), Girrard Perregaux (Sea Hawk Deep Diver 1965), IWC (Aquatimer 1967), Omega (PloProf 1971) ou Tag Heuer (Aquaracer, 1985).

Dans ces conditions, quoi de plus naturel que de repousser toujours plus loin les limites de ces montres désormais taillées pour les conditions extrêmes. En termes de profondeur, plus rien n’arrête les horlogers. L’an dernier, Rolex présentait ainsi sa Oyster Perpetual Sea-Dweller Deepsea dont l’architecture complètement revisitée lui permet de descendre jusqu’à 3’900 mètres au poignet des professionnels du monde sous-marin. Cette année, c’est au tour d’Omega de proposer un modèle conçu pour les grands fonds avec une nouvelle version de sa légendaire PloProf (pour Plongeur Professionnel) à l’étanchéité garantie jusqu’à 1’200 mètres et dont la lunette peut être bloquée par un bouton poussoir pour une maximum de sécurité. Cette pièce à l’aspect résolument « vintage » vient ainsi dépasser de peu les 1’000 mètres que supporte l’Alpina Extreme Divers lancée il y a quelques mois ou la Oris ProDiver Chronograph présentée cette année à Bâle. Inutile de dire qu’une valve à hélium équipe toutes ces montres leur évitant de s’ouvrir comme des huîtres en phase de décompression.

ProDiver Chronograph © Oris
ProDiver Chronograph © Oris
Les profondimètres se multiplient

La dernière application qui commence à faire tache d’huile dans l’univers des montres de plongée mécaniques n’est autre que le profondimètre, soit un mécanisme essentiel pour les plongeurs qui doivent respecter les paliers de décompression. Favre-Leuba, qui avait déjà expérimenté un tel système il y a une quarantaine d’année, le remet au goût du jour dans sa Bathy V2. Quatre ouvertures sur le côté de la boite permettent en effet à l’eau de pénétrer dans un double fond doté d’une membrane en cuivre berrilium. Sous la pression, celle-ci se contracte permettant une lecture de l’information via un mécanisme complexe qui traduit cette déformation de quelques dixièmes de millimètre en mouvements de l’aiguille sur le cadran. La Maison assure une déviation maximum de 0,18% à 45 mètres de profondeur.

Il y a deux ans, Jaeger-LeCoultre frappait également un grand coup avec le lancement de sa gamme Master Compressor Diving dont le modèle Geographic est également doté d’un profondimètre mécanique breveté, logé sur le flanc du boitier, permettant de mesurer des profondeurs allant jusqu’à 80 mètres. Aujourd’hui, c’est IWC qui vient avec sa propre solution intégrée dans l’Aquatimer Deep Two, conçue comme un système de sauvegarde au cas où l’ordinateur de plongée venait à faire défaut. « Sur le côté gauche du cadran, cette montre possède un affichage semi-circulaire de la profondeur, explique la manufacture. Les profondeurs actuelle et maximale sont indiquées au moyen de deux pointes d’aiguille, en bleu et rouge. Le système de mesure de la pression de l’Aquatimer Deep Two se trouve dans une deuxième couronne, munie d’un couvercle, également du côté gauche du boîtier. A travers les microperforations du couvercle de la couronne, la pression d’eau agit sur une membrane élastique commandée mécaniquement et enfonce une tige jusqu’au cœur du boîtier. Ce mouvement, totalement indépendant du fonctionnement du calibre, active à son tour un levier qui oriente les deux aiguilles par l’intermédiaire d’un rouage. » Rassurez-vous donc plongeurs des piscines, scaphandriers des pataugeoires et apnéistes des bords de mer, les horlogers veillent…

Master Compressor Diving Pro Geographic Navy SEALs © Jaeger-LeCoultre
Master Compressor Diving Pro Geographic Navy SEALs © Jaeger-LeCoultre

* snorkeling  : plongée libre, loisir aquatique se pratiquant en général avec palmes et tuba et consistant à observer les fonds marins tout en nageant à la surface de l’eau.

Haut de page