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Les montres-écoles, chefs d’œuvre de savoir-faire
Histoire & Pièces d'exception

Les montres-écoles, chefs d’œuvre de savoir-faire

vendredi, 24 octobre 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Une exposition qui se tient au Musées d’art et d’histoire de Genève* retrace à travers la présentation de montres-écoles l’évolution de l’horlogerie suisse du milieu du XIXe à nos jours. Témoins de l’apprentissage du métier, elles sont le reflet des qualités horlogères d’hier et d’aujourd’hui.

« L’étude des écoles d’horlogerie met en évidence le rôle primordial joué par les établissements de formation professionnelle dans le soutien et le développement de l’industrie horlogère en général. Nous proposons un point de vue original pour aborder l’histoire de ces écoles, en adoptant pour base d’observation les travaux d’élèves et les outils didactiques confectionnés à leur intention par leurs maître », expose le catalogue de l’exposition Dix écoles d’horlogerie suisses qui se tient dès cet automne 2008 au Musée d’art et d’histoire de Genève. « Les montres-écoles sont des témoins précieux de l’avancement général de la technique et de la science du temps, capables de démontrer – du seul point de vue visuel – les étapes principales de l’histoire de l’horlogerie. Car ces montres-écoles, dont la constante qualité de finition est remarquable, sont révélatrices de l’intégration des inventions et découvertes réalisées en matière de technique et de mécanique, de connaissance des métaux et des alliages, en matière également d’organisation industrielle du travail, de division des tâches, de mécanisation…. »

Naissance de dix écoles

C’est finalement grâce l’essor qu’a connu la branche horlogère helvétique au XVIIIe siècle que le besoin s’est fait sentir de mettre sur pied des écoles susceptibles de former des horlogers « complets ». La division du travail qui se met en place, essentiellement dans un souci de productivité, fait en effet craindre la perte d’un savoir-faire collectif du fait des lacunes de plus en plus importantes observées dans la maîtrise des techniques horlogères. Les fabricants d’horlogerie commencent ainsi à militer activement en vue de la création d’écoles destinées à combler ce manque de compétences auprès des jeunes générations. Plusieurs instituts de formation vont ainsi voir le jour, souvent par étapes, à Genève (dès 1824), Fleurier (dès 1851), La Chaux-de-Fonds (1865), Saint-Imier (1866), Le Locle (1868), Neuchâtel (1871), Bienne (1873), Porrentruy (1884) et Soleure (1884). Les apprentissages d’alors allient enseignement théorique et pratique en atelier au sein d’un programme d’études allant de trois à quatre ans. L’apprenti commence invariablement par fabriquer ses propres outils pour apprendre la précision de la mesure et la valeur du travail « bien fait ».

Technicum du Locle, vers 1900 © MHE
Technicum du Locle, vers 1900 © MHE

L’horlogerie suisse est désormais en marche et affirme ses exigences par rapport à des écoles jugées par trop conservatrices. « Dans le dernier quart du XIXe siècle, la plupart des entreprises réclament la formation d’ouvriers, de visiteurs, de chefs d’atelier et de cadres techniques disposant de connaissances utiles à l’essor de l’ère industrielle, écrit Estelle Fallet conservatrice du Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie de Genève dans le Journal des Muées d’art et d’histoire. En 1877, la conférence des directeurs d’écoles d’horlogerie suisses met en évidence la nécessité d’introduire les données du machinisme dans la formation professionnelle. Les écoles de Genève, La Chaux-de-Fonds et le Locle sont réticentes : pour elles, seule la promotion d’une horlogerie qualitative et produite de manière artisanale est à même de combattre la concurrence étrangère. Dans ce but, les écoles soutiennent l’excellence technique d’un savoir-faire traditionnel. » A la fin du siècle des classes de mécaniques vont toutefois s’ouvrir, contribuant à la modernisation de ces établissements de formation dont les équipements techniques sont assurés par les fabricants.

Exigence, persévérance et passion

Fort de l’expérience des décennies passées, on peut aujourd’hui raisonnablement se demander si cette dichotomie a été véritablement dépassée au sein de la profession. Les données industrielles ont certes changé mais la question essentielle de l’intervention de la main de l’homme au cœur même des pièces d’horlogerie reste d’une brûlante actualité. Les garde-temps exposés à Genève illustrent admirablement cette démarche voulant que l’apprenti fasse la démonstration de sa « patte » par la réalisation d’une pièce-école, volontiers considérée comme l’équivalent du chef-d’œuvre que devait réaliser les compagnons du Moyen Âge pour revendiquer leur statut. Aujourd’hui, les six écoles d’horlogerie encore en activité ont abandonné le passage obligé de la montre-école, sauf à Genève. Le Musée d’art et d’histoire s’est donc trouvé bien inspiré de rendre hommage à ces chefs-d’œuvre dont « la qualité des finitions, la prouesse des complications les plus abouties ont rimé avec exigence, persévérance et passion », selon les termes d’Estelle Fallet.

Dix écoles d’horlogerie suisses, chefs-d’œuvre de savoir-faire
Musée d’art et d’histoire de Genève
Rue Charles-Galland 2
du 9 septembre 2008 au 11 janvier 2009
Ouvert de 10 à 17 heures Fermé le lundi
Entrée libre
Musée de l’Horlogerie et de l’Emaillerie

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