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L’héritage de Minerva deviendra l’essence de Montblanc
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L’héritage de Minerva deviendra l’essence de Montblanc

mercredi, 2 mai 2018
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Fabrice Eschmann
Journaliste indépendant

“Il faut se méfier des citations sur Internet !”

« Une grande histoire aux multiples auteurs : ainsi en est-il de la vie. Ainsi en va-t-il aussi de l’horlogerie. Sans rencontres, point d’histoire. »

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6 min de lecture

Directeur de la division Montres de Montblanc depuis 2015, Davide Cerrato a entrepris non pas de diluer la manufacture Minerva dans la marque, mais d’en diffuser les valeurs. Une opération qui a déjà porté ses fruits dans la collection TimeWalker.

Dans la maison, rien n’a changé, ou presque. Un étage a bien été ajouté au bâtiment central, mais l’ensemble a gardé l’aspect qu’il avait en 1898. Cette année-là, la famille Robert construisait cette petite fabrique, à l’entrée de Villeret sur le terrain des Faverges. Situé dans le Jura suisse, non loin de La Chaux-de-Fonds, le village connaît alors un développement sans précédent : en 40 ans, il est passé de 73 à 121 ateliers d’horlogerie. Essentiellement des établisseurs, spécialisés dans l’assemblage de calibres. Robert Frères Villeret est à ce moment-là l’un des plus grands. L’un des plus ambitieux aussi : dépassant bientôt son seul rôle de sous-traitant, la société donnera naissance à la manufacture, puis à la marque Minerva. Aujourd’hui propriété de Montblanc, elle célèbre ses 160 ans d’existence ininterrompue.

Construit en 1898, la manufacture Minerva – dont l’ancêtre fut fondé en 1858 – trône toujours à l’entrée de Villeret. Elle s’était spécialisée dans le compteurs de sport.
Construit en 1898, la manufacture Minerva – dont l’ancêtre fut fondé en 1858 – trône toujours à l’entrée de Villeret. Elle s’était spécialisée dans le compteurs de sport.

Si le quartier des Faverges a désormais repoussé les limites du village, la fabrique est restée pratiquement dans son jus. Elle a gardé ses vieux escaliers et ses planchers en bois, ses couloirs étroits et son dédale de petites salles. Elle est pourtant bien plus spacieuse que l’atelier H & C Robert, fondé en 1858 par Charles-Yvan et Hyppolite Robert. Issus d’une famille de huguenots, les deux frères se fournissaient en ébauches auprès de la société Fontainemelon, avant de monter les mouvements pour les marques de la région.

La compagnie est reprise par les trois fils de Charles-Yvan en 1878. C’est eux qui construiront le bâtiment actuel. Avec, déjà, une idée derrière la tête : réaliser leurs propres mouvements. Une ambition qui devient réalité dès 1902. Sept ans plus tard, la manufacture se spécialise dans les compteurs de sport avec, tout d’abord, le calibre chronographe 19.09 et son célèbre pont en « V » (comme « Villeret »), puis avec le 13.20, petit mouvement conçu pour les montres-bracelets, toujours utilisé aujourd’hui sous la dénomination « 13.21 ».

En 1929, la société est rebaptisée Minerva. Au fil des années, la Maison produit des instruments de mesure professionnels et des compteurs pour à peu près tous les métiers et tous les sports. Une histoire dont on retrouve la trace aujourd’hui encore, en se promenant dans le mini-musée que Montblanc a installé au sommet de l’immeuble. On y trouve quantité de livres de comptes intacts, de cadrans d’époque et d’anciens composants. Minerva est l’une des très rares manufactures à n’avoir rien jeté, notamment grâce à sa farouche volonté d’indépendance. Elle a ainsi échappé aux opérations de concentration des fabricants sous la bannière Ebauches SA.

L’entreprise restera familiale jusqu’en 2000, date à laquelle elle est rachetée par le fonds d’investissement italien Hopa. Six ans plus tard, Richemont entre en scène et reprend Minerva afin de doter Montblanc d’un centre d’excellence en Haute Horlogerie. Aujourd’hui, la manufacture produit annuellement entre 200 et 350 mouvements haut de gamme, spiraux compris. En poste depuis 2015, Davide Cerrato, directeur de la division Montres de Montblanc, a bien compris l’énorme potentiel de cet héritage. Et compte bien l’exploiter pour mettre en place sa nouvelle stratégie.

Ces dernières années, la distinction entre Montblanc, Minerva et Villeret n’était pas très claire. Comment avez-vous résolu le problème ?

Avant, il y avait effectivement la collection de Haute Horlogerie Villeret fabriquée chez Minerva d’un côté et, de l’autre, des collections plus accessibles que Montblanc. Aujourd’hui, je m’évertue à infuser les valeurs et l’héritage de Minerva dans toutes les collections Montblanc.

Qu’en est-il de la ligne Nicolas Rieussec ?

C’est la même chose : elle n’existe plus en tant que telle. Je l’ai intégrée dans la famille Star complètement retravaillée. L’idée est de créer une profondeur de l’offre, une aspiration vers le haut dans toutes les collections.

Nous sommes capables d’offrir toute une gamme de produits dans une même famille.
Davide Cerrato
Et comment faites-vous désormais le lien entre Montblanc et Minerva ?

Minerva est incontestablement liée à l’histoire du chronographe et du sport. Comme je suis de Turin, en Italie, patrie de la voiture, je suis fan de bolides. En 2017, dans notre collection sport TimeWalker, j’ai donc lancé le Chronograph Rally Timer Counter Limited Edition, qui reprend le calibre monopoussoir 16.29 de Minerva. Cette pièce est le pivot qui permet de raconter l’histoire de la manufacture. La collection TimeWalker va aujourd’hui d’un modèle trois aiguilles et date à l’ExoTourbillon Minute Chronograph Limited Edition. Nous sommes capables d’offrir toute une gamme de produits dans une même famille.

Le Chronograph Rally Timer Counter Limited Edition, qui reprend le calibre monopoussoir 16.29 de Minerva, incarne un pivot dans la collection TimeWalker. Il fait le lien entre Montblanc et sa manufacture historique.
Le Chronograph Rally Timer Counter Limited Edition, qui reprend le calibre monopoussoir 16.29 de Minerva, incarne un pivot dans la collection TimeWalker. Il fait le lien entre Montblanc et sa manufacture historique.
La nouvelle collection 1858 joue-t-elle également ce rôle ?

Oui ! Nous nous appelons Montblanc mais n’avons jamais fait de montres pour la montagne… La collection 1858 est notre deuxième ligne de sport pro. Elle revisite les pièces que Minerva avait produites dans les années 1930 pour un usage militaire ou en montagne. Le Monopusher Chronograph Limited Edition 100 reprend par exemple le fameux calibre 13.21, alors que la Pocket Watch Limited Edition 100, qui est équipée d’un mouvement dérivé du Minerva MB M16.29, est transformable : elle contient une boussole et l’on peut y ajouter un bracelet.

Le modèle 1858 Pocket Watch Limited Edition peut se transformer en boussole. Il s’inscrit dans les montres à usage militaire ou de montagne réalisées par Minerva dans les années 1930.
Le modèle 1858 Pocket Watch Limited Edition peut se transformer en boussole. Il s’inscrit dans les montres à usage militaire ou de montagne réalisées par Minerva dans les années 1930.
Mais les mouvements qu’utilise Montblanc ne sont pas réalisés à Villeret…

Non. Pour les montres de volume, nous utilisons des mouvements ETA ou Sellita ; pour les complications moyennes, comme les chronographes TimeWalker ou le module de la Geosphere, le développement et l’industrialisation se font à l’intérieur du Groupe ; enfin, Minerva à Villeret se charge de la Haute Horlogerie. C’est un centre d’excellence.

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