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L’horlogerie garde la cote des ventes aux enchères
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L’horlogerie garde la cote des ventes aux enchères

vendredi, 19 décembre 2008
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture
Montre-bracelet Longines ayant appartenu à Albert Einstein © Antiquorum
Montre-bracelet Longines ayant appartenu à Albert Einstein © Antiquorum
Nouvelles fortunes, nouvelles envies

« Le récent repli observé sur les autres marchés des objets de collection nous avait effectivement inquiétés les dernières semaines précédant la vente de novembre, exposait Evan Zimmermann, directeur d’Antiquorum Etats-Unis au lendemain de la soirée. Mais les résultats obtenus à Genève, combinés aux résultats très impressionnants atteints à New York un mois auparavant, nous laissent penser que les collectionneurs et les investisseurs de notre domaine accordent toujours leur confiance à la force pérenne de ce marché tangible. » De fait, le marché de l’art en général, qui sert communément de référence pour les enchères horlogères, a subi un sérieux coup de frein depuis l’automne. Après une croissance de 38% à USD 16,4 milliards l’an dernier et encore des ventes de USD 3,5 milliards lors du premier semestre 2008, soit davantage que celles réalisées sur l’ensemble de l’année 2005, les enchères « artistiques » ont chuté de 42% à USD 610 millions durant les mois de septembre à novembre derniers par rapport à la même période de l’année précédente, crise financière oblige.

Pour ce qui est des pièces horlogères, les enchères en 2007 ont totalisé quelque USD 83 millions, un bond remarquable par rapport aux USD 55 millions enregistrés l’année précédente. Encore en mai dernier, une Patek Philippe Quantième perpétuel (Réf. 1526) s’adjugeait pour USD 4 millions, un record absolu pour une montre en acier. Et, comme les ventes d’automne n’ont pas subi le contrecoup d’une crise financière qui laisse présager le pire, force est de croire à la valeur intrinsèque de ces modèles et à l’arrivée de nouveaux venus sur ce marché. Toutes les Maisons relèvent en effet la présence d’investisseurs passionnés en provenance de Russie, de Chine de Hong Kong et, bien évidement, du Moyen-Orient, qui ne s’intéressent pas uniquement aux grands champions du coup de marteau, à savoir Patek Philippe et Rolex, pour se montrer également sensibles à des Greubel & Forsey, Vacheron Constantin, Audemars Piguet et autre Harry Winston. La flambée récente des prix des matières premières, certes retombée depuis l’été dernier, n’en a pas moins créé de nouvelles fortunes susceptibles d’alimenter le marché des enchères horlogères.

Un rendement compris entre 7% et 11%

Pour tout collectionneur qui se respecte, le calcul est assez vite fait. Un seul exemple tiré des ventes de ces dernières années. L’amateur de belle horlogerie qui aurait investi CHF 3’700.- en 1959 dans une Patek Philippe Quantième perpétuel Chronographe Phase de lune aurait pu la revendre CHF 223’500.- lors d’une vente aux enchères il y a cinq ans. En comparaison, si notre investisseur avait placé durant 43 ans ses CHF 3’700.- sur le marché suisse des actions, selon une pondération conforme à l’indice général de la cote helvétique (Swiss Performance Index), son placement lui aurait rapporté CHF 111’000.-, voire même seulement CHF 30’000.- s’il avait privilégié les obligations, selon l’évolution de l’indice du secteur calculé par le banquier privé genevois Pictet & Cie. Plusieurs observateurs financiers se sont livrés à ce petit calcul de rendement sur certaines pièces d’horlogerie vendues aux enchères pour aboutir à des performances annuelles nettes comprises entre 7% et 11% sur investissement. Par les temps qui courent, cela laisse songeur.

Seulement ne s’improvise pas connaisseur qui veut. Selon les experts, seuls 2% de toutes les montres existantes peuvent être considérées comme des valeurs de placement. Ce qui limite clairement la profondeur du marché, indispensable aux yeux des professionnels pour assurer un minimum de liquidités dans une perspective d’investissement. C’est probablement la raison pour laquelle aucun fonds de placement ne s’est encore risqué sur cette voie, contrairement au domaine des vins de garde. Ce qui n’empêche pas l’horlogerie de collection d’offrir un profil largement immunisé aux intempéries comme le démontrent les ventes d’automne. « Selon ma propre expérience, se souvient Alexandre Barter, responsable du département horloger chez Sotheby’s, on aurait pu craindre qu’après les événements du 11 septembre, le marché connaisse un certain tassement. Or c’est tout le contraire qui s’est produit. Comme il y avait beaucoup de liquidités disponibles auprès des grandes fortunes, en raison de l’aversion envers des Bourses en pleine déconfiture, cet argent a été en partie investi dans des produits horlogers de valeur, vu la stabilité des prix, et peut-être bien l’espoir de rendements futurs. » Comme quoi, l’histoire se répète sans cesse…

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