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L’horlogerie sur mesure d’Antoine Preziuso
Actualités

L’horlogerie sur mesure d’Antoine Preziuso

mardi, 14 juillet 2009
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Urban Square, la dernière réalisation d’Antoine Preziuso revêt un aspect hautement symbolique. Le maître horloger genevois a en effet choisi de présenter une pièce minimaliste en titane avec module additionnel maison, reflet d’un environnement difficile.

« A quelque chose malheur est bon ! » Telle pourrait être en résumé le sentiment actuel d’Antoine Preziuso. En d’autres termes, le ralentissement observé sur les marchés tous azimuts va permettre au maître horloger le temps bienvenu de la réflexion. « La situation actuelle est d’autant plus préoccupante qu’elle s’est imposée brusquement, alors que tout allait bien, expose-t-il. Les comptes baissent ; les investissements réalisés ces derniers temps dans l’outil de production ont dû être complètement revus ; les banques ne jouent pas le jeu et assèchent les lignes de crédit ; nombre d’horlogers sont à l’agonie… C’est donc aujourd’hui l’occasion pour nous de prendre le recul nécessaire pour réfléchir aux meilleurs moyens de passer le cap. De cette réflexion est d’ailleurs né mon dernier modèle l’Urban Square. »

Urban Square © Antoine Preziuso
Urban Square © Antoine Preziuso
La restauration, une éventuelle planche de salut

Avec cette nouvelle pièce, Antoine Preziuso, à qui l’on doit notamment un exceptionnel « Tri-Tourbillon » à résonnance, a opté pour le minimalisme, un courant d’art contemporain apparu aux Etats-Unis dans les années 60 qui traduit un souci d’économie de moyens. Idem pour l’Urban Square, une montre en titane aux lignes architecturales urbaines et contemporaines avec des aiguilles heures et minutes inspirées des gratte-ciel qui évitent soigneusement de chevaucher la grande date à 12h, objet d’un module additionnel AP 158. Antoine Preziuso : « Cette pièce a été réalisée en décembre dernier, autant dire dans une période difficile. J’ai donc fait l’impasse sur la sous-traitance en réalisant notamment un cadran intégré dans la mécanique horlogère et en usinant les aiguilles. Tout a été réalisé dans mon atelier, d’où l’appellation « Fabrication Genevoise ». Par les temps qui courent il faut s’avoir se débrouiller avec les moyens du bord. »

Antoine Preziuso sait de quoi il parle. En 1978, lorsqu’il sort de l’Ecole d’horlogerie de Genève diplôme en poche, le secteur est en train de tomber sous les coups de boutoir de l’horlogerie électronique en provenance d’Asie. « Plus personne ne voulait de montre mécanique, se souvient-il. Les manufactures se débarrassaient de leurs machines. Mais j’ai tenu bon, alors que tous mes amis horlogers ont changé de métier. Après deux ans passés chez Patek Philippe, je me suis donc mis à mon compte et pendant une quinzaine d’années, j’ai fait de la restauration de pièces anciennes pour les antiquaires, les collectionneurs et bon nombre de grandes Maisons comme Cartier ou Vacheron Constantin. Vers la fin des années 80, on a commencé à sentir les prémisses d’un retour à la montre mécanique et notamment une demande pour des montres à répétition. Avec Christophe Claret, nous avons développé un tel modèle, signe que la crise était passée. Par les temps qui courent, peut-être faudra-t-il en revenir à la restauration. Vu le parc de garde-temps actuellement sur les marchés, il est évident que des milliers de pièces sont destinées à reprendre le chemin des ateliers horlogers. »

Une approche de Haute Couture

Mais là où Antoine Preziuso entend faire la différence, c’est en exprimant son art horloger là où les manufactures peinent à s’aventurer, à savoir sur des pièces uniques, des montres sur mesure incluant grandes et/ou petites complications. « C’est une des raisons pour lesquels nos partenaires ukrainiens sont venus nous chercher, il y a bientôt deux ans, pour ouvrir une boutique à Kiev à l’enseigne de la marque, poursuit-il. Et c’est exactement ce qui est en train de se répéter actuellement avec la Roumanie où je vais me rendre prochainement. La « nouvelle Europe », comme j’aime à appeler cette région, est grande amatrice de notre belle horlogerie. Et notre force est de savoir y répondre avec des pièces originales, des montres personnalisées, même au niveau de l’entrée de gamme. C’est ce côté exclusif de l’horlogerie qui les séduit. A nous de savoir y répondre avec des créations spéciales incluant notamment des mouvements tourbillons ou des boitiers taillés dans de la pierre de météorite, une des mes spécificités. »

A Genève, où la boutique de la marque fêtera ses cinq ans à l’automne, Antoine Preziuso peut également compter sur un cercle de clients fidèles et locaux, amateurs de montres différentes réalisées par un créateur horloger. Des clients qui font aujourd’hui partie des inconditionnels de la marque au point de cultiver une communauté d’esprit que les fait partager bien davantage que le simple plaisir de porter au poignet un garde-temps du maître horloger. Pour les créateurs indépendants comme Antoine Preziuso, c’est peut-être le meilleur baume à appliquer sur les plaies horlogères actuelles.

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