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L’Hydroptère a pris Audemars Piguet à son bord
Histoires de montres

L’Hydroptère a pris Audemars Piguet à son bord

mercredi, 8 septembre 2010
Par La rédaction
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La rédaction

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6 min de lecture

A force, on pourrait facilement croire que la manufacture horlogère a le nez creux en matière de voile. Après avoir soutenu Alinghi lors de ses deux victoires de l’America’s Cup, Audemars Piguet s’est associé à l’Hydroptère, le bateau le plus rapide au monde né d’esprits visionnaires. Le nouveau prototype de ce catamaran d’exception sera mis à l’eau prochainement sur les eaux suisses.

Les amateurs qui ont déjà eu l’occasion de faire un peu de voile de plaisance n’ont assurément pas de peine à partager l’euphorie communicative d’Alain Thébault lorsqu’on le voit à la barre de l’Hydroptère. Ce catamaran révolutionnaire, qualifié de « formule 1 des mers », est en effet le bateau le plus rapide au monde, le seul à avoir franchi le « mur du vent », soit 50 nœuds (92,6 km/h), un seuil mythique comparable au « mur du son » dans l’aéronautique. Associés à ce projet fou : Thierry Lombard, depuis 2005, associé-gérant de la banque privée genevoise Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, l’­Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, en tant que conseiller scientifique depuis 2006, et la maison horlogère Audemars Piguet, entrée dans l’aventure en 2009, quelques semaines avant le deuxième record du monde de vitesse obtenu par ce voilier volant. Dimanche 8 novembre 2009, au large d’Hyères, dans le sud de la France et par 28 nœuds de secteur nord-ouest, l’Hydroptère atteignait en effet une vitesse moyenne de 50,17 nœuds (93 km/h) sur un mille nautique (1,85 km). Un exploit précédé d’un premier réalisé le 4 septembre, lorsque l’Hydroptère filait par 51,36 nœuds (95 km/h) sur 500 mètres avec des pointes à 55,5 nœuds (103 km/h). Du jamais vu dans l’univers vélique.

Patrick Aebischer, ­Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Thierry Lombard, Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, Alain Thébault et Philippe Merk, Audemars Piguet © Gilles Martin-Raget
Patrick Aebischer, ­Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Thierry Lombard, Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, Alain Thébault et Philippe Merk, Audemars Piguet © Gilles Martin-Raget
Vingt-cinq ans de persévérance

«Grâce à ce doublé historique, l’Hydroptère est le bateau à voiles le plus rapide de la planète. Au-delà de ces performances exceptionnelles, c’est le travail d’une équipe déterminée et expérimentée qui est récompensé, mais également la recherche et l’application de solutions révolutionnaires et novatrices, commentait Philippe Merk, CEO d’Audemars Piguet au lendemain de ce deuxième record. Nous nous reconnaissons pleinement dans ce challenge de haut niveau, qui est en parfaite adéquation avec l’esprit pionnier et audacieux de notre marque. » Esprit pionnier, audace mais surtout persévérance. Sans ces qualités, l’Hydroptère n’aurait jamais vu le jour.

C’est en 1976 qu’Eric Tabarly, célèbre marin au long cours disparu en mer en 1998, imagine les prémices d’un bateau « volant ». Ses travaux ne resteront pas lettres mortes. En 1984, Alain Thébault se présente à lui, bien décidé, avec ses propres esquisses, à donner vie à ce rêve consistant à faire émerger de l’eau un voilier de plusieurs tonnes. Un travail de longue haleine donc, qui aura mobilisé dans un premier temps huit ingénieurs bénévoles de Dassault Aviation et d’EADS-Airbus pour réaliser un voilier mis à l’eau en 1994 et qui effectue son premier « vol » avec succès. Hélas, la tornade Delta sur l’île de Lanzarote en 2005 sonne le glas de cette aventure passionnante. C’était sans compter le soutien des nouveaux partenaires de l’Hydroptère, qui vont redonner vie au projet.

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Un trimaran à foils révolutionnaire

Mais de quoi parle-t-on, au juste ? L’Hydroptère, du grec νερό (« eau ») et φτερό (« aile »), est un trimaran à foils ou plans porteurs, sortes d’ailes sous-marines. Celles-ci permettent ainsi d’extraire de l’eau les coques du bateau à partir d’une certaine vitesse, ce qui entraîne une réduction considérable de la traînée hydrodynamique. En d’autres termes, comme l’expliquent les concepteurs du bateau, « il s’agit de déjauger les coques grâce à une poussée verticale développée par les foils. Les foils restent alors les seules pièces au contact de l’eau, ce qui permet de diminuer considérablement la traînée et d’avoir un potentiel de vitesse bien au-delà des bateaux archimédiens classiques. Le fonctionnement des foils est simple et basé sur le même principe de portance dynamique qui permet aux ailes d’un avion de le faire décoller. Plus la vitesse d’avancement du foil est grande, plus la portance augmente. A partir d’une certaine vitesse, la portance générée par les foils devient supérieure au poids du bateau et permet donc de le soulever hors de l’eau. La géométrie des foils utilisée sur l’Hydroptère est conçue de manière à limiter l’augmentation de cette portance afin que le bateau arrête de monter et se stabilise quelques mètres au-dessus de la surface. Ce concept très simple permet une application aisée, mais les efforts exercés sont tels qu’il a fallu attendre l’avènement de nouveaux matériaux high-tech comme le carbone et le titane pour pouvoir faire voler un bateau de grande taille au-dessus des flots ».

C’est aujourd’hui chose faite avec deux records du monde à la clé. Mais l’équipe de l’Hydroptère n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. D’où la construction de l’Hydroptère.ch, destiné à voguer prochainement sur les eaux du lac Léman et qui s’inscrit dans les programmes technologiques et sportifs de l’équipe menée par Alain Thébault, dont l’ambition est de révolutionner le monde de la voile et de pérenniser ce concept de bateau volant. L’Hydroptère.ch s’inscrit dans cette démarche globale, souligne le navigateur : « Véritable laboratoire d’essais, il servira à concevoir l’Hydroptère maxi, dont l’objectif sera de battre l’ensemble des grands records océaniques et de poursuivre le rêve de Jules Verne : voler autour de la planète. Trois bateaux pour s’attaquer à l’ensemble des grands records : vitesse pure, traversée de l’Atlantique, traversée du Pacifique et tour du monde. »

Conclusion de Philippe Merk, patron d’Audemars Piguet : « Ce nouveau prototype ambitieux rejoint pleinement l’esprit d’Audemars Piguet, qui, depuis 1875, repousse toujours plus loin les limites de son art au travers de sa quête d’innovation technologique, d’audace et d’excellence. »

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