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Luxe et croissance, un couple indissociable ?
Economie

Luxe et croissance, un couple indissociable ?

lundi, 18 novembre 2019
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture

En cette année 2019, les compagnies du luxe continuent d’avoir le vent en poupe malgré le climat d’incertitude ambiant. Pour Richemont, cela se traduit par une grande « résilience » aux tensions géopolitiques.

Lutte commerciale sino-américaine, soulèvement populaire à Hong Kong, ralentissement économique chinois, Brexit européen, menace fiscale démocrate sur les grandes fortunes américaines : rien ne semble pouvoir entamer l’optimisme des compagnies du luxe. Du moins celles de l’Hexagone qui continuent d’afficher une insolente santé. Que l’on en juge : + 15 % pour Hermès, + 11,6 % pour Kering, + 11 % pour LVMH. Avec de tels taux de croissance de leurs ventes (à taux de change constants) lors du troisième trimestre 2019, elles affirment haut et fort leur confiance dans l’avenir, à l’instar de François-Henri Pinault, patron de Kering. « Face à un environnement mondial de plus en plus complexe, nous sommes pleinement confiants dans notre capacité à réaliser des performances soutenues dans la durée », déclarait-il lors de la publication des derniers résultats du Groupe.

La communauté financière a fraîchement accueilli les résultats semestriels de Richemont.

Johann Rupert, Président du Conseil d’administration de Richemont, pourtant connu pour sa réserve, ne disait pas autre chose lors de l’annonce des comptes semestriels du Groupe le 8 novembre dernier : « La solidité de notre bilan, notre discipline financière ainsi que l’agilité, la créativité et les compétences de nos équipées nous positionnent favorablement sur le long terme. » Sur ces points, Johann Rupert est difficilement attaquable, notamment au niveau du bilan qui affiche des fonds propres deux fois et demie supérieurs aux dettes à long terme et des liquidités nettes de près de € 2 milliards. La communauté financière a certes fraîchement accueilli les résultats semestriels de Richemont, synonyme d’une baisse des titres de l’ordre de 8 % sur une semaine, mais les performances du Groupe n’en restent pas moins « intéressantes ».

Formidable joaillerie

Les ventes du Groupe sur six mois à fin septembre progressent en effet de 9 % à € 7,4 milliards (+ 6 % à taux de change constant) pour un bénéfice brut en hausse de 3 % à € 1,2 milliard, soit une marge opérationnelle de 15,7 %. Hors éléments extraordinaires, à savoir une réévaluation des titres Yoox Net-A-Porter détenus avant l’offre sur l’entier du capital effectuée en 2018, le bénéfice net est pratiquement inchangé à € 869 millions. Une analyse plus fine montre que l’essentiel de la croissance et des profits est porté par les activités joaillières du Groupe (Cartier, Van Cleef & Arpels) avec une hausse des ventes de 8 % pour une marge opérationnelle solidement installée au-dessus des 32 %, alors que les Maisons horlogères stagnent avec des marges de l’ordre de 18 %. Sans surprise, la situation à Hong Kong, premier débouché pour les horlogers helvétiques, s’est ainsi traduite par une baisse de plus de 10 % du chiffre d’affaires du Groupe dans cette région administrative spéciale chinoise qui ne représente plus que 8 % des ventes totales du Groupe contre 11 % un an plus tôt. Dans ces conditions, on ne s’étonnera pas que la dernière acquisition de Richemont ait été effectuée dans la joaillerie avec la reprise, en septembre, de l’Italien Buccellati pour un montant estimé à € 230 millions. On ne s’étonnerait pas davantage que la multinationale s’intéresse de plus près à Tiffany, actuellement convoitée par LVMH.

Depuis janvier 2009, la capitalisation boursière de Richemont a “pris” 260 % !

Autre facteur en demi-teinte dans les comptes du Groupe : la forte hausse de 31 % à € 1,2 milliard des ventes des distributeurs en ligne (Yoox Net-A-Porter, watchfinder.com) qui se solde toutefois par une perte opérationnelle de près de € 200 millions (+ 69 %). En d’autres termes, Richemont, qui s’est résolument orienté vers le commerce en ligne, entend conforter sa position sans lésiner sur les montants nécessaires pour rester à la pointe de la technologie et occuper les marchés clés comme la Chine via son récent partenariat avec Alibaba. « Nous avons entrepris une profonde transformation pour que nos Maisons et nos activités continuent de prospérer dans un monde plus connecté, soulignait encore Johann Rupert. Ces objectifs nécessitent du temps, des investissements et une exécution sans faille. » Le temps en effet est un levier de taille pour les compagnies du luxe. Depuis janvier 2009, la capitalisation boursière de Richemont a « pris » 260 % !

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