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Ma petite entreprise ne connaît (presque) pas la crise
Points de vue

Ma petite entreprise ne connaît (presque) pas la crise

vendredi, 30 janvier 2009
Par Florence Noël
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Florence Noël

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6 min de lecture

Les petites marques horlogères semblent résister à la morosité ambiante. Leurs atouts : une taille modeste doublée d’une grande souplesse structurelle.

Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, telle pourrait être la maxime des jeunes marques horlogères exposant en marge du SIHH 2009. Affichant des volumes modestes depuis leur création, ces marques semblent du coup traverser la crise économique sans trop de heurts. « Nous ne pouvons évidemment pas nier une certain ralentissement », reconnaissent-elles en chœur. Reste que ces horlogers disposent d’un atout de taille en ces temps difficiles : une structure souple, permettant aux entreprises de s’adapter quasi immédiatement aux conditions économiques actuelles particulièrement changeantes. Exemple avec Urwerk, de Bethune et Antoine Preziuso qui, plutôt que de multiplier les nouveautés, préfèrent séduire leur clientèle avec ce qu’ils savent le mieux faire : la Haute Horlogerie.

Le futurisme d’Urwerk

Réputée pour ses créations d’un autre monde, la marque Urwerk n’en finit pas de surprendre avec ses satellites horlogers. « C’est notre caractéristique et notre point fort, explique Martin Frei, designer et co-fondateur de la marque. Il serait dommage de ne pas l’exploiter. » Actifs depuis 12 ans dans le secteur horloger, les fondateurs d’Urwerk ont toujours investi dans la recherche et le développement de produits reconnus comme techniquement remarquables. Une stratégie qui leur permet aujourd’hui de limiter la casse. « Nous jouissons d’une clientèle fidèle. Notre objectif est dès lors de l’étonner en termes d’innovation », relève Martin Frei.

Qui s’empresse de décrire avec passion son nouveau modèle baptisé Tarantula. Basé sur le modèle UR103, collection emblématique de la marque, ce garde-temps reprend l’ensemble des codes Urwerk, le fameux système des 4 bras munis de petits disques gravés de 3 chiffres qui, simultanément, tournent pour afficher les heures sur un cadran aux allures de vaisseau Star Treck. « Dans nos premiers garde-temps, ce mécanisme de satellites était caché sous une coque. Nous avons décidé de le montrer au grand jour », sourit Martin Frei. Telle la démarche d’une araignée, l’heure se meut à l’image d’un ballet très futuriste, emprisonnée dans une coque extrêmement résistante aux chocs. Autre nouveauté d’Urwerk, l’officialisation de leur collaboration avec le graveur indépendant Jean-Vincent Huguenin. Au travers d’une collection éditée en série limitée, les artistes proposent des garde-temps Urwerk gravés de motifs d’inspiration Art Déco. Le résultat est étonnant, alliant modernisme et tradition, le jeu des symétries et des formes donnant naissance à des garde-temps fantasmagoriques.

UR103 Art Deco © Urwerk
UR103 Art Deco © Urwerk
Le savoir-faire de de Bethune

Manufacture indépendante, de Bethune pourrait facilement passer pour un cas d’école grâce à ses capacités de résistance à la crise. Souffrant de la mauvaise conjoncture et certainement d’une baisse de commandes, la marque d’Oberson parvient à s’adapter à la demande grâce à une structure très souple et une taille modeste, de seulement 50 collaborateurs. Les contraintes économiques dues aux ajustements de production s’en trouvent du coup allégés. Et la marque de centrer sa stratégie sur son savoir-faire exemplaire. « Nous n’avons jamais eu de stratégie de marketing pur, explique la responsable de communication Esthel Brunschwick. Nous préférons investir dans notre outil de recherche et développement ».

Prônant un retour à l’exclusif, de Bethune expose ainsi en 2009 l’ensemble de son savoir-faire horloger. En vitrine, trois nouveaux calibres développés cette année (portant au nombre de 11 le total de calibres maison !) ainsi qu’un système de réglage chronométrique particulièrement innovant. Inséré dans la célèbre DBW1 (Dream Watch One), ce réglage chronométrique a l’avantage de pouvoir être effectué par le propriétaire de la montre, sans intervention externe d’un horloger. Un concept simple, mais une véritable prouesse technologique. « Il suffit d’une simple pression extérieure pour rentrer au cœur de la montre. Le réglage des secondes s’effectue grâce à un système de bras et de leviers démultipliés pour amener le geste à la perfection. Pour une utilisation optimale, la limite du réglage est indiquée en rouge grâce à un guichet au dos, à l’image d’une jauge », explique Esthel Brunschwick.

DBW1 (Dream Watch One) © de Bethune
DBW1 (Dream Watch One) © de Bethune
L’authenticité d’Antoine Preziuso

May Preziuso croise les doigts. Pour l’heure, la crise ne semble pas avoir d’effet sur la petite marque de Haute Horlogerie. « Nous n’avons accusé aucune annulation de commandes, bien au contraire ! La demande est importante, en particulier par le biais d’Internet. Et nous allons ouvrir prochainement une boutique à Dubaï », assure-t-elle, soulignant la constance de la stratégie appliquée dans de l’entreprise. « Nous n’avons jamais évolué dans des quantités importantes, notre production est très contrôlée et notre structure minuscule. C’est ce qui nous permet de rebondir facilement.»

Une authenticité salutaire, à l’image d’Antoine Preziuso, qui a toujours préféré la qualité à la quantité. « Je suis horloger avant tout. Je crée par passion et lorsque je parviens à communiquer ma passion aux autres, cela me comble », sourit-il. Qualité des produits, qualité du service aussi. Devenu nerf de la guerre dans un marché si concurrentiel, le service après vente s’affiche comme l’un des grands points forts de la Maison Preziuso. L’horloger ne reçoit en effet quasiment aucun garde-temps en réparation ! « Nous évoluons sur un marché très exclusif. L’approche clientèle est ici primordiale », reconnaît May Preziuso. Afin de la séduire, Antoine Preziuso a également misé sur la surprise cette année en créant le premier modèle carré de la marque dans lequel est inséré une Grande Date, une première également chez Preziuso. Une pièce réalisée en l’espace d’un mois et demi seulement. « Notre structure nous a permis de réalisé cette prouesse, explique l’horloger. Nous sommes désormais complètement indépendants au niveau de l’habillage. Cette autonomie nous permet de soigner les finitions et les détails de nos montres que nos clients apprécient particulièrement. »

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