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Marc Hayek : keep calm and carry on!
Points de vue

Marc Hayek : keep calm and carry on!

jeudi, 28 avril 2016
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Pour le patron de Breguet, Blancpain et Jaquet Droz, l’horlogerie suisse a connu une évolution par cycles de six ans depuis le tournant du siècle. Et si la courbe est actuellement mal orientée, rien de sert de se lamenter. Les marchés restent réceptifs aux garde-temps fruits de l’innovation et de la bienfacture.

Sur les premiers mois de l’année, l’horlogerie suisse accuse le coup avec une baisse qui s’est encore accentuée en mars avec un recul des exportations de 16 %. Marc A. Hayek, membre de la direction générale du Swatch Group à la tête de Breguet, Blancpain et Jaquet Droz, fait le point sur la marche des affaires.

Quel constat faites-vous en ce qui concerne les trois marques que vous dirigez ?

D’une manière générale, je suis satisfait du positionnement des trois marques qui ont leurs avantages et leurs inconvénients propres selon les marchés et les cycles conjoncturels. Pour ce qui est de Blancpain, nous avons enregistré l’an dernier une croissance des volumes mais une baisse du prix moyen. Pour ce qui est de Breguet, où cela ne fait pas de sens de vouloir pousser les volumes avec des pièces en acier, nous avons été grosso modo en ligne avec l’année précédente. Quant à Jaquet Droz, qui a trouvé sa niche de marché, la Maison dispose désormais d’une base solide. Ce qui lui a permis d’enregistrer les meilleures performances de son histoire en janvier et février derniers. J’en ai été moi-même surpris.

Jaquet Droz Grande Seconde Dual Time
Jaquet Droz Grande Seconde Dual Time
Ce qui est de bon augure pour l’année 2016 dans son ensemble ?

En ce début d’année, les incertitudes sont tellement importantes qu’il est bien difficile de dire ce qu’il va en être de l’horlogerie suisse dans son ensemble. Entre – 5 et + 5 %, tout est possible pour cette année 2016. Cela dit, et pour rester optimiste, on peut penser que les problèmes vont se régler progressivement et que les exportations devraient repartir, d’autant qu’à partir de ce mois d’avril l’effet de base sera positif. Si l’on considère maintenant l’évolution de la branche depuis le tournant du siècle, que constate-t-on ? Une évolution par cycles de six ans.

Il n’y a aucune raison de croire que nous n’allons pas renouer avec la croissance.

En 2003, nous avons connu les conséquences du Sras. En 2009, ce sont les effets de la crise des subprimes qui ont touché l’ensemble de la planète, y compris l’horlogerie helvétique. Six ans plus tard, c’est-à-dire depuis fin 2015, nous sommes à nouveau confrontés aux difficultés. Alors même si les causes en sont multiples, il n’y a aucune raison de croire que nous n’allons pas renouer avec la croissance étant donné les avantages concurrentiels inhérents aux montres suisses. Personnellement, je suis convaincu que le paysage va s’améliorer.

Blancpain Fifty Fathoms Bathyscaphe
Blancpain Fifty Fathoms Bathyscaphe
Vous ne croyez donc pas à la menace des montres connectées ?

L’horlogerie suisse produit annuellement quelque 28 millions de montres. À ce jour, les montres connectées représentent un volume quasi identique, mais elles trouvent preneur via des réseaux de distribution complètement différents. Pour caricaturer, je dirais que nous ne nous battons pas contre des montres chinoises, qui, elles, transitent bien davantage par les mêmes canaux que les smartwatches. À mon avis, la distinction entre montres mécaniques et électronique de loisir reste essentielle et va certainement perdurer.

Les États-Unis présentent de réelles opportunités.
Quels potentiels sont à exploiter aujourd’hui ?

Au niveau des montres dame, nous intensifions les efforts entrepris depuis trois ou quatre ans. Chez Breguet, par exemple, la clientèle féminine représente aujourd’hui 30 % de nos ventes. Ce qui démontre bel et bien son engouement pour les montres mécaniques. Nous travaillons donc à développer ce segment, notamment avec le modèle Tradition Dame 7038, présenté à Baselworld. À ma connaissance, il s’agit d’une proposition originale. Les marchés n’avaient pas encore vu une telle pièce. Et comme son accueil a été très favorable, c’est encourageant.

Breguet Tradition Dame 7038

Pour ce qui est des zones géographiques, et pour ne pas parler de la Chine, qui, à mon avis, va désormais connaître la même évolution que les marchés dits « matures », les États-Unis présentent de réelles opportunités. Comme, historiquement, nous avons été faibles dans cette région, c’est là notamment que je pousse mes trois marques depuis l’an dernier, en sachant qu’il y a beaucoup à faire en termes d’éducation. Il s’agit donc de trouver la bonne formule entre événements – reliés au monde de la mer, par exemple, pour Blancpain –, innovation – une caractéristique Breguet à faire découvrir – et authenticité des produits. Un programme chargé mais passionnant !

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