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Michael Douglas, un ex-collectionneur assagi
Histoires de montres

Michael Douglas, un ex-collectionneur assagi

vendredi, 7 septembre 2018
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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9 min de lecture

À 73 ans, Michael Douglas revient dans un nouveau volet d’Ant-Man. Pour notre plus grand plaisir, la star retrouve avec jubilation la panoplie du Dr Henry « Hank » Pym, le scientifique qui est à l’origine de L’Homme fourmi.

C’est le Dr Henry Pym qui a créé ZE costume permettant à Paul Rudd de devenir un super-héros capable de rétrécir à volonté tout en démultipliant sa force. En attendant, on ne sait pas quelle mouche a piqué le fils de Spartacus, mais quand on lui parle de montres, cela lui rappelle dare-dare de tocantes anecdotes !

Même très convaincant dans le précédent Ant-Man, on n’a guère l’habitude de vous voir à l’affiche de ce type de film.

J’avais envie d’élargir mon horizon dans un genre que je n’ai jamais expérimenté. C’est aussi une manière de me prouver que je suis capable de me réinventer. Comme mon fils Dylan est un grand fan de l’univers Marvel, j’imagine qu’inconsciemment cela a dû peser dans la balance. Bref, c’était super qu’on me fasse cette proposition. Personne ne m’avait encore demandé de jouer dans une telle production. Je dois dire aussi que j’étais un peu jaloux de mes amis Jack Nicholson et Danny DeVito, qui, eux, peuvent se vanter d’avoir incarné le Joker et le Pingouin. En ce qui me concerne, c’était le néant total. Je n’avais jamais tourné dans un film à effets spéciaux, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à rentrer dans le monde des super-héros.

Michael Douglas
Michael Douglas
Vous êtes issu d’une famille qui n’a pas toujours roulé sur l’or. Vous souvenez-vous de votre tout premier salaire et surtout de la manière dont vous l’avez dépensé ?

Oui ! Je crois que cela tournait autour de 85 dollars. J’avais joué un petit rôle dans une pièce de Broadway. Quant à mon premier chèque au cinéma, c’est Steve McQueen qui me l’a donné. Il produisait un film de Robert Scheerer intitulé Adam at Six A.M. C’était en 1970 et j’ai obtenu 3’400 dollars pour l’intégralité du tournage. Cerise sur le gâteau, j’avais pu conduire une Porsche dont je me rappelle très bien la couleur mandarine. C’était une bagnole sensationnelle avec des reprises de folie. Pas discrète mais… sensationnelle ! À la fin du tournage, Steve m’a jeté les clés de la voiture et m’a dit : « Félicitations, môme, tu as été un pro. Tu peux garder la voiture, elle est à toi ! » Croyez-moi, cela valait toutes les récompenses du monde. Et comme j’avais le souci du détail, je me suis mis à la recherche d’une montre qui allait avec la Porsche. Si je me souviens bien, c’était une Rolex dont j’ai remplacé le bracelet original en acier par un autre en similicuir orange. Mon Dieu que ça jurait ! Une faute de goût impardonnable, quand j’y songe.

Aujourd’hui, on imagine que vos cachets n’ont plus rien à voir avec les 85 dollars de l’époque. Dans quoi investissez-vous ?

Dans l’art. J’ai produit comme vous le savez Vol au-dessus d’un nid de coucou avec Jack Nicholson. Avec l’argent généré grâce au succès du film, la première chose que je me suis achetée, c’est une toile de l’école expressionniste allemande. Je me suis intéressé ensuite à l’Hudson River School, un mouvement artistique né aux États-Unis au XIXᵉ siècle, fondé par un groupe de peintres paysagistes influencés par le romantisme. Des artistes comme Albert Bierstadt et Thomas Moran ont longtemps été mes peintres préférés. Et puis un jour, alors que je regardais une superbe toile, mon regard s’est tourné vers une fenêtre donnant sur un vrai paysage. Cette nature à portée de main, si réelle, si champêtre, m’a soudain poussé à acheter des terrains, puis des maisons. Pendant des années, j’ai investi dans la terre et dans la pierre. Au point de m’y perdre un peu. J’ai compris que cet « appétit » de propriétés foncières devenait malsain. J’ai donc cessé. Aujourd’hui, j’ai une ferme à Majorque qui est à vendre. Si ça vous dit, je vous organise une visite demain ! (rires)

Et les montres, c’est votre truc ?

Oui quand elles sont « vintage » et qu’elles « dégagent » quelque chose. J’aime les montres qui ne vous bouffent pas le poignet. Vous savez, ces grosses tocantes qui donnent l’impression d’avoir la pendule de votre salon fixée au bras. J’aime la discrétion. Ce qui n’était pas forcément le cas quand j’étais plus jeune. Par le passé, j’ai possédé des montres avec lesquelles je cherchais à faire la démonstration de ma réussite. Vous avez des producteurs qui fument des barreaux de chaise, moi, c’étaient les montres. J’avais des boîtes remplies de montres. De toutes les marques, de toutes les tailles. Puis il est arrivé un moment où j’ai trouvé ça vulgaire. Et je me suis donc calmé aussi à ce niveau-là.

Michael Douglas
Michael Douglas
Comment expliquez-vous que le personnage de Gordon Gekko, caricature du capitalisme américain, puisse encore fasciner le public depuis l’affaire Madoff ?

C’est un mystère pour moi. Tous les matins, de jeunes traders qui faisaient de la figuration dans le film se mettaient à hurler dans l’antre de Wall Street : « Gekko, tu es notre Dieu ; tu es le plus fort ! » J’avais l’impression d’être une rock star. Objectivement, Gekko aurait dû être détesté par les spectateurs. À l’écran, il ruine des milliers de gens, met des dirigeants d’entreprise sur la paille, mouille dans des affaires glauques et, malgré tout, le public ne lui en tient pas rigueur. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’il porte des costumes de couturier, habite un palace et roule dans de superbes bolides. Un peu comme Madoff. C’est tout bête, mais on confiera plus facilement ses économies à un trader qui investit plusieurs milliers de dollars dans des montres de luxe qu’à un gars qui regarde l’heure sur son portable.

Justement, avez-vous un conseil pour placer ses économies ?

Je n’ai jamais été un homme d’affaires avisé. D’ailleurs, il y a quelques années, je me suis retrouvé en slip comme beaucoup de monde. J’ai vu 40 % de mon bas de laine se volatiliser en l’espace de deux mois. Je suis donc très mal placé pour donner des conseils. Je me souviens que, pour le premier opus de Wall Street, des amis m’avaient demandé quels étaient les meilleurs placements boursiers du moment. Je leur avais répondu : « Est-ce qu’il vous viendrait à l’esprit de demander à un gars qui incarne un serial killer avec quel type d’arme il flingue ses victimes ? » Je constate également que les femmes ne sont jamais impliquées dans les scandales boursiers. La cupidité serait-elle une spécificité masculine ? Depuis que j’ai tourné Wall Street, j’ai compris que les placements boursiers pouvaient être un leurre, un miroir aux alouettes. Du coup, je suis devenu méfiant, frileux, dès qu’il s’agit d’acheter des actions. Cela dit, j’ai lu des articles fascinants sur les collectionneurs de montres. Vous avez ces vrais amoureux de la belle horlogerie qui mettent toutes leurs économies dans des montres éditées en séries limitées. Quelques années plus tard, lorsqu’ils les remettent sur le marché, les prix s’envolent. Cela se comprend très bien, car vous avez là des montres d’une telle beauté, d’une telle rareté, qu’elles en deviennent des œuvres d’art !

Qu’est-ce qui vous fascine dans les montres d’aujourd’hui ?

La miniaturisation de leurs mouvements, de leurs mécanismes. Devant certaines montres, on se dit toujours qu’il sera impossible de faire mieux, plus microscopique. Jusqu’au jour où l’on découvre que grâce à la technologie et à de nouvelles techniques une marque a battu un record. Si j’admire ces prouesses, je reste tout de même convaincu qu’il est important de distinguer clairement les aiguilles et les chiffres. Dans le cas contraire, on ne pourrait plus se passer de loupe. Pour lire l’heure, il y a mieux !

Histoire de remettre les pendules à l’heure, comment jugez-vous votre carrière ?

Quand je revois par hasard mes premiers films à la télé, je ne suis pas tellement surpris d’être devenu une star. Honnêtement, je suis simplement surpris qu’on m’ait laissé tourner ! (rires)

Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones
Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones
Que faites-vous de vos journées quand vous ne tournez pas ?

J’achète des montres ! Non, je plaisante. Moi, c’est golf, golf, golf. J’aime bien voyager un peu, mais ça me lasse très vite. Le golf, en revanche, je suis accro. J’essaie de transmettre le virus à ma femme (Catherine Zeta-Jones, ndlr), qui, pour l’heure, ne semble pas très réceptive. Je suis aussi tenté par le catamaran. Mais là non plus Catherine n’a pas l’air convaincue !

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