Qui peut bien plonger à des profondeurs de 3’900 mètres ? Inutile d’ergoter longtemps, aucune personne normalement constituée, même amatrice de sensations marines fortes ne peut prétendre s’approcher de ce seuil abyssal. Il n’en va certainement pas de même des plongeurs de la Comex (Compagnie Maritime d’Expertises), première société mondiale d’ingénierie, de technologies et d’interventions sous-marines. C’est d’ailleurs à eux que Rolex a fait appel pour mettre au point le cahier des charges de sa toute nouvelle Oyster Perpetual Sea-Dweller Deepsea. La Maison genevoise n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai avec la Comex pour avoir déjà fait appel à ces professionnels pour perfectionner le modèle Submariner et lancer les premiers modèles de la Sea-Dweller.
La manufacture a donc réédité la démarche avec dans l’idée de pousser le bouchon encore plus loin en termes de performances. « Les innovations technologiques à la base de ce modèle ont été conçues pour répondre aux exigences de plongée professionnelle extrême, précisaient Stéphane Dufour et Eric Grippo lors de la dernière journée d’étude de la Société Suisse de Chronométrie. Les objectifs ont ainsi clairement été posés, consistant à obtenir un bon équilibre entre la taille de la montre et son étanchéité adaptée aux grandes profondeurs, tout en offrant un excellent confort d’utilisation en termes de lecture est de réglage. »
Un système breveté
L’extrême pression qui règne à 3’900 mètres de profondeur engendre en effet des efforts que l’architecture traditionnelle des boîtes de type Oyster ne pouvaient pas supporter. Il a donc fallu développer un nouveau système que Rolex a breveté sous le nom de « Ringlock System ». Celui-ci repose sur trois éléments distincts : une glace saphir, un anneau en acier et un fond en titane. « L’anneau en acier a pour fonction de reprendre les efforts exercés par la glace et le fond, qui sont en appui direct sur celui-ci, exposait Stéphane Dufour. Pour ce faire, le recours à un acier inoxydable dopé à l’azote dont la limite élastique est deux fois supérieure à celle de l’acier 904L a été nécessaire. En parallèle, le fond en titane a été optimisé par simulation numérique, tout comme l’épaisseur et la forme de la glace saphir. Au final, ce travail permet d’obtenir une boîte de moins de 18 mm d’épaisseur. » A noter que la valve à hélium située sur la bande de carrure à 9h est réalisée dans le même matériau que l’anneau du Ringlock System.
Le bracelet a également été l’objet de toutes les attentions. Le fermoir équipé d’une sécurité, a ainsi été complété d’un nouveau système de réglage de longueur constitué du « Glidelock » et du « Fliplock ». Le premier représente une crémaillère intégrée dans le fermoir ; quant au deuxième, il est formé de trois lames massives repliées sur elles mêmes grâce à un système d’encliquetage. Conjointement, les deux systèmes débouchent sur un ajustement de longueur du bracelet compris entre 0 et 36 mm, soit un écart suffisant pour adapter la montre Sea-Dweller Deepsea à n’importe quelle combinaison de plongée.
Chronométrie fiable
Dernières innovations : la rotation de la lunette tournante unidirectionnelle en céramique est assurée par l’intermédiaire d’une denture Breguet de 120 dents et d’un plot anti-retour sur ressort intégré dans la carrure. Ce dispositif empêche ainsi toute rotation involontaire dans le sens horaire et assure un bruit dans le sens antihoraire. Le couple de rotation est quant à lui garanti par trois billes également montées sur ressort. Restait le problème de lisibilité. Pour y remédier, Rolex a utilisé une nouvelle matière luminescente, le Chromalight, intégré dans une capsule servant à indiquer le zéro de graduation de la lunette, également appliqué sur le cadran. Le calcul des mesures de luminescence ont donné un gain de performance de 308% après 180 minutes dans l’obscurité par rapport à la matière utilisée sur les anciens modèles de Sea-Dweller.
Avec le calibre 3135 à remontage automatique, 48 heures d’autonomie, certifié COSC, la montre Sea-Dweller Deepsea dispose en outre d’une chronométrie des plus solides et fiables. Le mouvement est équipé d’un spiral en Parachrom, résistant aux chocs et aux champs magnétiques. En 1960, Rolex avait déjà tenté l’impossible avec le modèle Deep Sea Special, un prototype expérimental arrimé au bathyscaphe Trieste de Jacques Piccard et envoyé dans les bas-fonds de la fosse des Mariannes à 10’916 mètre de profondeur. Aujourd’hui, la manufacture confirme son incontournable présence dans le monde marin des grandes profondeurs.