En 2014, cette compétition amicale et néanmoins haute en couleur a vu se mesurer les bateaux au fil de 11 régates, organisées tant en Europe (Cowes, Antibes, Argentario, Naples, Mahon, Imperia, Cannes) qu’en Amérique du Nord (Marblehead, Newport, Nantucket) et dans les Caraïbes (Antigua). Une irrésistible armada qui permet aux collectionneurs de rivaliser d’élégance sur l’eau comme à quai et au grand public de découvrir avec intérêt ces seigneurs de la mer d’une autre époque. Il est vrai que les différents voiliers, construits pour la plupart en bois et bichonnés par leur propriétaire, sont de toute beauté.
Pour Panerai, qui possède et engage un bateau dans l’aventure (Eilean, un cotre marconi), quel est l’intérêt de sponsoriser ce genre de rassemblement ? En marge des régates d’Imperia, qui se sont déroulées du 10 au 14 septembre dernier, Angelo Bonati, CEO de la marque italo-suisse, s’exprime.
Angelo Bonati, CEO de Panerai : Il ne faut pas voir les choses ainsi. Nous avons cherché à nous distinguer des autres d’une manière simple et naturelle. Évidemment, compte tenu de notre histoire, c’est l’univers de la mer qui s’est imposé. Mais pas celui des compétitions modernes, qui, par ailleurs, est occupé par beaucoup d’autres marques. Nous voulions quelque chose de plus exclusif, de moins ostentatoire. Et la voile classique représente des valeurs plus proches des nôtres, comme le respect de la mer, les choses qui durent… Songez que certains de ces bateaux sont presque centenaires ! Chacun d’entre eux est unique, comme une montre. Chacun d’entre eux possède un esprit bien à lui, comme une montre. Ils véhiculent une forme de rêve, comme nos montres.
Vous venez d’utiliser un mot qui me plaît : « discrétion ». C’est la règle chez nous depuis longtemps. La discrétion, c’est la classe. Cela n’empêche pas nos clients de venir nous chercher. Et c’est pour cela qu’ils nous apprécient. Nous pourrions bien sûr ouvrir les vannes et nous lancer dans une vaste campagne de communication. Mais non, nous tenons à notre image d’exclusivité et à une forme de croissance organique.
Vous savez que, dans le Groupe, nous ne donnons pas de chiffres. Je peux simplement vous dire que nous sommes satisfaits du résultat. Il est à l’image de ce que le secteur horloger suisse a connu l’année dernière. Il en ira sans doute de même en 2014.
Presque toutes, oui. À Neuchâtel, nous produisons tous nos mouvements Haute Horlogerie. Nous avons profité de notre déménagement pour augmenter notre parc de machines, qui appartiennent à la dernière génération. Comme nous disposons de plus de place, nous pouvons travailler de manière plus rationnelle. Nous avons cherché le bon équilibre entre l’intelligence humaine et la machine. Toujours dans le canton de Neuchâtel, à Buttes, dans l’usine Valfleurier, qui appartient au groupe Richemont, nous continuons de produire notre mouvement de base, le P9000. Ils sont mieux équipés que nous pour faire du volume. Si tant est qu’on puisse parler de volume chez Panerai.
Nous continuons à travailler beaucoup sur nos mouvements, mais dans le cadre d’une pyramide que nous n’avons aucune raison de bouleverser. À la base, il y a le calibre dont je viens de vous parler, le P9000, qui évolue en permanence. Au-dessus, nous avons la série des petites complications et notre chronographe automatique. Et à la pointe de l’édifice, les éditions spéciales.
Je ne sais pas si les Paneristi nous le pardonneraient ! Mais c’est justement l’attention que nous portons à tous les détails qui renforce notre exclusivité, notre identité si forte. L’exercice est particulièrement difficile, parce que l’espace d’expression offert par la montre est restreint. Mais il nous passionne tous chez Panerai.