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Patek Philippe a fait de la sagesse une stratégie d’avenir
Baselworld

Patek Philippe a fait de la sagesse une stratégie d’avenir

mardi, 27 mars 2018
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Fabrice Eschmann
Journaliste indépendant

“Il faut se méfier des citations sur Internet !”

« Une grande histoire aux multiples auteurs : ainsi en est-il de la vie. Ainsi en va-t-il aussi de l’horlogerie. Sans rencontres, point d’histoire. »

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3 min de lecture

La manufacture genevoise, qui ne présente que quatorze nouveautés à Baselworld, investit dans la formation, la recherche et le service après-vente. Des choix allant à contre-courant de la tendance, qui privilégie l’outil industriel.

L’horlogerie, on le sait, réserve des fortunes diverses aux acteurs de la branche. Certaines marques, souvent de petite taille, peinent à profiter pleinement du rebond qui s’opère pendant que d’autres, plus solides ou mieux positionnées, résistent mieux aux aléas des affaires. Il existe également une catégorie à part, un club très restreint de maisons grandes ou petites, que les agitations du marché ne touchent guère. Parmi elles, Richard Mille, MB&F ou encore Voutilainen. Mais aussi Patek Philippe.

Le discours qu’a tenu Thierry Stern à l’occasion de la présentation des nouveautés à Baselworld est en effet propre à faire pâlir d’envie n’importe quel patron de l’industrie horlogère. Sur le ton enjoué qu’on lui connaît, le président de Patek Philippe a commencé par se féliciter de l’inauguration prochaine d’un nouveau bâtiment à Plan-les-Ouates, proche de Genève. Payé 500 millions de francs de ses seuls fonds propres, cet immeuble accueillera sur 11’000 m2 de la formation, de la recherche et du service après-vente. « Cela nous sera utile ces prochaines années », a simplement glissé le président, avec un brin d’ironie.

Après des fonctions comme le chronographe, le double fuseau horaire (Travel Time) et le Quantième Annuel, Patek Philippe introduit sa première grande complication dans la collection Nautilus, avec ce Quantième Perpétuel réf. 5740/1G-001.
Après des fonctions comme le chronographe, le double fuseau horaire (Travel Time) et le Quantième Annuel, Patek Philippe introduit sa première grande complication dans la collection Nautilus, avec ce Quantième Perpétuel réf. 5740/1G-001.

Côté produits, la marque a procédé à une petite démonstration de force. Et sans montrer ses muscles : là où certaines maisons concurrentes arrivent avec plusieurs dizaines de nouveautés, Patek Philippe n’a présenté que 14 nouvelles références dans la collection courante ; de plus, alors que d’autres multiplient les développements de grandes complications, la manufacture genevoise n’en a dévoilé qu’une, la Répétition Minutes à Heure Universelle réf. 5531R. Une stratégie qui pourrait passer pour prudente mais qui sert au contraire une volonté de contrôler la croissance. Prévoyant une production de 60’000 montres en 2018 (un chiffre stable depuis plusieurs années), Thierry Stern se fait un point d’honneur à ne pas céder aux sirènes de la demande. Et de citer en exemple la Nautilus, une collection « sport » que la marque étoffe cette année avec un nouveau Quantième Perpétuel réf. 5740/1G : « Si nous le voulions, nous pourrions en vendre trois fois plus. Voire ne vendre que ça ! Mais nous ne le ferons jamais. »

Je préfère produire des pièces “métiers d’art” et ne pas les vendre plutôt que de laisser tomber ces savoir-faire.
Thierry Stern

Une logique qui s’inverse cependant lorsqu’on parle de métiers d’art. Réalisées la plupart du temps sur commande – donc au compte-gouttes – par les grandes marques traditionnelles, ces pièces exceptionnelles constituent chez Patek Philippe autant d’occasions de perpétuer des savoir-faire précieux. La manufacture en propose pas moins de 51 exemplaires cette année, de la montre de poche entièrement gravée à une horloge de table en émail Grand Feu, en passant par une montre-bracelet dont le cadran est une micro-marqueterie de bois. Et là encore le discours est tranchant : « Je préfère les produire et ne pas les vendre, plutôt que de laisser tomber ces métiers d’art », assène le président. Une philosophie louable, que seule Patek Philippe a les moyens de s’offrir.

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