Dans la vie quotidienne, en état de méditation ou avant un plongeon en apnée, le même acte de prendre une respiration acquiert une tout autre dimension selon les circonstances. De fugace et automatique dans le premier cas, il amène à l’état de pleine conscience dans le deuxième pour devenir vital dans le dernier. Trois respirations, trois souffles de vie et pourtant trois perceptions fondamentalement différentes. C’est cette extension du temps sur laquelle Jaeger-LeCoultre invite à réfléchir avec la présentation de son dernier opus : la Polaris Mariner déclinée en Memovox et Date. Vedette du court-métrage de présentation : Benedict Cumberbatch, que l’on retrouve en pleine méditation face à la mer sur l’île de Rakino en Nouvelle-Zélande. Au fil de ses réflexions en voix off, il nous entraîne imperceptiblement vers l’océan, question de tester sa nouvelle montre taillée pour l’aventure sous-marine.
Jaeger-LeCoultre avait déjà donné le ton il y a quelques semaines avec sa Master Control Memovox Timer qui « replongeait » déjà les amateurs dans les douces réminiscences des années 1950 et 1960. Lors de ces deux décennies libératrices, la Grande Maison de la Vallée de Joux présentait en effet une série de montres qui allaient devenir incontournables dans le segment des montres à alarme mécanique. Forte d’une expertise reconnue dans les garde-temps à sonnerie – la première répétition minutes de la manufacture date de 1870 –, Jaeger-LeCoultre dévoilait sa Memovox en 1950 avant de faire sensation neuf ans plus tard avec la Memovox Deep Sea, première montre de plongée équipée d’une alarme. En 1963 apparaissait la Memovox Polaris, dont le modèle le plus mythique est probablement celui de 1968 avec date, aiguilles bâton et grands index en forme de trapèze luminescents. Particularité de ce modèle à lunette tournante interne et sonnerie remarquablement audible malgré son étanchéité portée à 200 mètres : un triple fond, un premier pour l’étanchéité, un deuxième, en bronze, pour la résonance et un troisième, perforé, pour éviter que le contact avec la combinaison n’étouffe le son.
Si la Memovox Timer de cet été 2020 célébrait avant tout l’aspect montre alarme du modèle avec sa typique sonnerie « cloche d’école », la Polaris Mariner rend hommage aux modèles d’origine en tant que véritable montre de plongée répondant aux spécifications de la norme ISO 6425. Proposées dans un boîtier en acier de 42 mm, les deux versions sont étanches à 300 mètres. « De plus, précise la Maison, la couronne utilisée pour le réglage de la lunette intérieure crantée est vissée pour éviter tout mouvement involontaire, avec l’ajout d’une bande de sécurité orange pour avertir les plongeurs lorsqu’elle n’est pas complètement vissée. » Finitions différentes sur les trois cercles concentriques du cadran, imposants index trapèze associés à trois chiffres arabes, Super-LumiNova® sur les aiguilles, index et chiffres viennent compléter le dispositif.
La version Memovox, équipée du calibre automatique 956 présenté en 2008 et entièrement revu, offre un fond saphir, contrairement au modèle d’origine. Cette nouvelle configuration a nécessité un déplacement du mécanisme de frappe, fixé désormais sur le flanc du boîtier. « L’alarme peut être très forte, commentait Benedict Cumberbach dans une entrevue donnée à Paris-Match. Ce qui est plutôt surprenant. Mais, comparé à une alarme numérique, c’est en fait beaucoup plus doux et silencieux, surtout si vous portez la montre. » Entre la version Memovox et le modèle Date, animé par le calibre 899, dont la réserve de marche est portée à 70 heures, Benedict Cumberbatch peut encore faire son choix.