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Pourquoi l’équation du temps nous fascine-t-elle tant ?
Regards de connaisseurs

Pourquoi l’équation du temps nous fascine-t-elle tant ?

lundi, 8 mai 2017
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Carol Besler
Journaliste

“Les montres sont un art fonctionnel.”

Carol Besler assure une couverture mondiale de l’horlogerie et la joaillerie.

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7 min de lecture

Comme la répétition minutes, le tourbillon ou le calendrier perpétuel, l’équation du temps est une complication rare et appréciée. Certes, c’est une fonction obscure qui n’a pas l’utilité de sonner les heures ou de compenser les effets de la gravité mais, comme elle est ancrée dans l’histoire de l’horlogerie, elle conserve tout son intérêt pour les aficionados.

L’équation du temps nous indique l’heure solaire, à savoir le temps qu’il faut chaque jour pour que le soleil retrouve son point culminant. Ce qui ne fait pas un grand écart par rapport au temps moyen, soit pas plus de 16 minutes à son maximum. Pour des raisons pratiques, l’homme a divisé l’année en 365,25 jours, le jour en 24 heures et l’heure en 60 minutes. Or, comme l’orbite de la terre est elliptique et non circulaire, l’heure basée sur la position du soleil varie tous les jours. On ne compte que quatre jours d’exactement 24 heures : 15 avril, 14 juin, 1 septembre et 24 décembre. C’est parce que les variations se répètent à l’identique aux mêmes dates que l’on peut les programmer dans un mouvement de montre, via une came qui fait une rotation par an. La came est généralement reliée à un calendrier perpétuel, afin que l’affichage de l’équation du temps corresponde toujours à la date.

Des deux manières d’afficher l’équation du temps, la plus conforme à l’appellation est celle qui utilise un petit secteur en arc de cercle, gradué de – 16 à + 14, pour indiquer le nombre de minutes à ajouter ou à soustraire entre l’heure moyenne et l’heure solaire — autrement dit, on fait une équation ou un calcul. Les Radiomir 1940 et Luminor 1950 Equation du Temps de Panerai présentées au SIHH 2015 en donnent un nouvel exemple. De préférence à des arcs, elles utilisent des échelles linéaires pour afficher l’écart au bas des cadrans, là où la marque place généralement l’indication de la réserve de marche.

Panerai Radiomir 1940 Equation of Time
Panerai Radiomir 1940 Equation of Time
L’équation marchante

L’équation marchante est la deuxième manière d’indiquer l’équation du temps, même s’il n’y a pas d’équation ou de calcul à faire. A la différence, l’heure solaire s’affiche directement, via une aiguille centrale supplémentaire généralement terminée par un motif soleil, et l’écart est immédiatement visible. On peut voir que les deux aiguilles des heures se rejoignent quatre fois par an avant de se séparer à nouveau. L’exemple le plus récent est donné par la Breguet Marine Equation Marchante 5887 présentée à Baselworld en mars dernier. Elle a pour originalité de dévoiler la came en forme de 8 de l’équation du temps à travers l’ouverture sur son tourbillon : la came tourne sur un disque en saphir pour ne pas masquer le tourbillon. La montre comprend trois complications dont un calendrier perpétuel qui utilise lui aussi une aiguille centrale pour la date. Terminée par une ancre, en référence aux chronomètres de marine, elle fonctionne sur le mode rétrograde en pointant les quantièmes à l’intérieur du cercle des heures et des minutes. Au final, il s’agit là d’une montre compliquée à quatre aiguilles qui, néanmoins, apparaît plutôt simple et épurée.

Breguet Marine Équation Marchante 5887
Breguet Marine Équation Marchante 5887

Pour respecter l’inspiration marine de Breguet, le cadran intérieur est gravé d’un motif vagues. Le calibre automatique 581DPE bat à une fréquence de 4 Hz et comprend un tourbillon 60 secondes avec cage en titane et balancier-spiral en silicium. Il dispose d’une réserve de marche de 80 heures affichée de manière très discrète, dans une ouverture entre 7h et 8h30. La montre célèbre la nomination, en 1814, d’Abraham-Louis Breguet au Bureau des longitudes de Paris, un groupe d’experts qui étudiait les propriétés physiques de la terre. L’horloger en fut un membre important en tant que fabricant officiel des chronomètres de marine de la Marine royale française. Au verso de la montre, grâce à un rotor périphérique, on voit parfaitement le mouvement, ses ponts gravés du Royal Louis, un vaisseau de la Marine royale française, et son barillet gravé d’une rose des vents. Les cannelures de la carrure, une signature de la collection Marine, sont plus larges que sur les modèles précédents.

Vacheron Constantin Celestia
Vacheron Constantin Les Cabinotiers Celestia Astronomical Grande Complication 3600
Hommage à l’astronomie

Plus tôt dans l’année, Vacheron Constantin a également présenté une équation marchante dans une montre totalement consacrée aux fonctions astronomiques. La montre bracelet Les Cabinotiers Celestia Astronomical Grande Complication 3600 est la plus compliquée jamais produite par la marque. Vingt-trois complications sont intégrées dans le Calibre 3600 à remontage manuel qui a nécessité cinq années de développement. Il comprend six barillets pour alimenter trois trains de rouages spécifiques : un pour l’heure civile (moyenne), un pour l’heure solaire (via une aiguille terminée en soleil) et un pour l’heure sidérale qui prend pour référence les étoiles et non le soleil et qui s’écarte d’environ 4 minutes par jour de l’heure moyenne. On peut lire cette dernière au verso de la montre. La Celestia affiche en outre un calendrier perpétuel, les phases de lune, le niveau des marées, les signes du zodiaque, les saisons, les solstices et les équinoxes. Le maréoscope comprend une représentation de l’alignement du soleil, de la lune et de la terre.

Sur le fond du boîtier, on trouve une carte céleste, avec la Voie lactée et les constellations de l’hémisphère nord, ainsi qu’un indicateur de réserve de marche. Ajoutons qu’au recto, il y a encore un indicateur du lever et du coucher du soleil, une complication rare qui a été pour la première fois intégrée à une montre bracelet par Audemars Piguet, en l’an 2000. C’était dans une Jules Audemars avec un calendrier perpétuel et une équation du temps traditionnelle imndiquée à l’aide d’une aiguille centrale placée entre 4 et 10h. En 2010, Audemars Piguet a réuni les mêmes complications dans un modèle Royal Oak qui figure maintenant dans la collection courante. Il n’est pas fréquent de voir un mouvement compliqué aussi traditionnel logé dans un boîtier sportif à cadran tapisserie. Mais le design fonctionne vraiment bien et, du fait qu’il existe une version acier, la montre devient plus abordable.

Audemars Piguet Royal Oak Equation of Time (2012)
Audemars Piguet Royal Oak Equation of Time (2012)

Si les montres à équation du temps sont des objets de valeur particulièrement prisés, c’est en partie parce qu’elles sont rares : alors que les marques sont nombreuses à proposer des tourbillons et des répétitions minutes, elles ne sont qu’une poignée à réaliser des équations du temps, dont Breguet, Vacheron Consantin, Patek Philippe, Panerai, Zenith, Ulysse Nardin et Audemars Piguet.

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