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Quand la céramique se transforme en or
Actualités

Quand la céramique se transforme en or

vendredi, 30 septembre 2011
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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Longtemps seul sur les rangs avec ses montres en céramique, Rado a depuis fait des émules. À commencer par Chanel au début du 21e siècle, suivi par nombre de marques de Haute Horlogerie. Un substitut à l’or qui flambe sur les marchés ?

À l’automne 2009, l’or, ce matériau qui, avec ses différentes couleurs, reste un must dans la Haute Horlogerie technique et précieuse, cotait à 680 dollars l’once. Début septembre 2011, sur le marché du New York Mercantile Exchange, ces mêmes 28,3 grammes d’or dépassaient les 1’900 dollars, soit une progression de 182 % en l’espace de quelque deux ans. Inutile de dire qu’une telle hausse de cette matière première représente un véritable casse-tête pour les horlogers, dans l’incapacité de répercuter pleinement cette flambée des prix. Conjuguée avec la force du franc suisse, cette évolution est en train de laminer les marges du secteur, qui, immanquablement, a commencé à piler sur les freins du côté des dépenses. Mais question matériaux, les Maisons de la branche ont peut-être déjà trouvé un début de parade. En faisant passer la céramique high-tech comme le nouveau must horloger, elles peuvent en effet contourner une partie du problème.

Rado prend l’initiative

Dans ce registre, c’est clairement Rado qui a montré la voie. « Dans les années 1980, les ingénieurs de Rado ont découvert un matériau qui répondait aux exigences voulues de dureté, de résistance, de tolérance épidermique et d’éclat, en un mot d’innovation, mais qui n’avait jamais été appliqué à l’industrie horlogère : la céramique high-tech, explique la Maison. D’une résistance extrême, elle avait été utilisée dans la médecine et la formule 1 mais aussi comme composant du bouclier thermique qui a permis le retour de la navette spatiale dans l’atmosphère terrestre. Notre utilisation pionnière de la céramique high-tech a donné naissance à une montre de légende, la Rado Ceramica. »

Depuis, le Groupe Swatch s’est fait une spécialité de ce matériau, notamment avec ses sociétés Asulab, qui a mis au point la technique dite « CIM », permettant la mise en forme de la céramique par injection, et Comdadur, spécialisée dans les « technologies et les matériaux qui repoussent les limites du possible en matière de dureté, de précision et de miniaturisation », y compris la céramique. Cette expertise, le Groupe Swatch l’a également mise au service de Jaquet Droz, l’une des marques du Groupe qui, dès 2008, s’est largement distinguée par ses boîtiers en céramique, un des signes distinctifs de la marque qui s’est notamment traduit par son Quantième perpétuel céramique affichant heures et minutes au centre, petite seconde à 6 heures, date et jour par aiguilles rétrogrades, mois et indication des années bissextiles à 12 heures, soit probablement les limites de faisabilité en la matière.

Jaquet Droz Quantième Perpétuel Céramique © Jaquet Droz
Jaquet Droz Quantième Perpétuel Céramique © Jaquet Droz
Chanel reprend le flambeau

Il faudra toutefois attendre l’année 2000 et le lancement de la J12 par Chanel pour que la céramique gagne pleinement ses titres de noblesse. Cette icône horlogère dessinée par Jacques Helleu, directeur artistique de la marque pendant 50 ans, aujourd’hui décédé, présentait une innovation majeure avec le recours à un matériau que seul Rado avait exploité : la céramique, recherchée pour son caractère inoxydable, inrayable et inaltérable. Avec une dureté juste inférieure à celle du diamant (9 sur l’échelle internationale de MOHS, contre 10 pour le diamant ou encore 5 pour l’acier et 2,5 pour l’or), la céramique a été explorée jusque dans ses derniers retranchements par Chanel au niveau des couleurs, mais aussi en termes de complications horlogères pour abriter un chronographe, un double fuseau horaire, un tourbillon et, enfin, un mouvement « rétrograde mystérieux » à la couronne escamotable développé par Renaud & Papi. Dernier développement en date présenté à Baselword 2011 : la J12 Chromatic, faite d’une céramique de titane, une exclusivité Chanel dans sa composition comme dans ses procédés d’usinage et de finition, qui offre avec la lumière des teintes inédites.

 

En un mot, la céramique est partout.

Depuis, les Maisons horlogères se sont engouffrées dans la brèche, qui pour l’habillage, notamment au niveau des lunettes et des boîtiers, qui pour des composants du mouvement comme les roulements à billes ne nécessitant aucune lubrification. En un mot, la céramique est partout, de la Tag Heuer Formula 1 Lady Steel & Ceramic aux nouveaux chronographes Royal Oak Offshore d’Audemars Piguet en passant par la récente Rolex Oyster Perpetual Cosmograph Daytona ou la Hublot F1 King Power Tourbillon King Gold céramique, sans oublier la collection Dior VIII présentée cette année qui se pare de céramique pour le bracelet et le boîtier. Boîtier en céramique également chez Panerai avec sa Radiomir 8 Days Ceramica 45 mm, voire en céramique synthétique, une première, pour la Luminor Composite 1950 3 Days 47 mm, tout comme chez Jaeger-LeCoultre avec sa Master Compressor Chronograph Ceramic ou son AMVOX 5 World Chronograph Racing.

Une liste bien évidemment non exhaustive tant les modèles horlogers font aujourd’hui la part belle à ce matériau qui a conquis cet univers toutes gammes confondues, en passe de devenir une alternative de choix à ces matières premières dont les prix donnent aujourd’hui le tournis.

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