>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

Quand l’élégance horlogère se mesure en millimètres
Modes & Tendances

Quand l’élégance horlogère se mesure en millimètres

vendredi, 12 octobre 2018
fermer
Editor Image
Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

Lire plus

CLOSE
9 min de lecture

De pur exercice de style, la montre extra-plate est devenue la démonstration d’un savoir-faire tout autant qu’un symbole d’élégance. À tel point que les modèles à la taille de guêpe se déclinent désormais avec complications et qu’il faut préciser le type de mouvement, automatique ou à remontage manuel, pour que les records soient dûment homologués.

Il fut un temps où les montres extra-plates étaient du ressort d’une petite poignée de manufactures rivalisant d’ingéniosité pour soumettre leurs calibres au régime minceur approprié. On se souviendra ainsi du calibre ML 9’’’ pour montre-bracelet présenté en 1946 par Audemars Piguet d’une épaisseur de 1,64 mm ou encore du calibre 1003 de Jaeger-LeCoultre, de même hauteur, qui a commencé à équiper certains modèles Vacheron Constantin à partir de 1955. Sans oublier, évidemment, les célèbres 9P manuel (1957, épaisseur de 2,00 mm) et 12P automatique (1959, épaisseur de 2,30 mm) de Piaget qui ont représenté de véritables jalons dans l’histoire de l’horlogerie extra-plate. À ces noms, on peut encore ajouter Frédérique Piguet, fournisseur notamment de Blancpain (calibre 21, épaisseur de 1,71 mm) et Patek Philippe (calibre 177, épaisseur de 1,77 mm) à partir des années 1980, ou encore Bouchet-Lassalle et son calibre ultra-plat 1200 (1976, épaisseur de 1,20 mm dans sa version à remontage manuel). Le petit cercle des adeptes de l’anorexie horlogère n’allait toutefois guère au-delà.

Pendant longtemps, on a donc pu penser que la messe était dite en matière de finesse des mouvements, les limites physiques étant atteintes en matière de résistance des matériaux. C’était sans compter les défis que le monde horloger est toujours prêt à relever, chaque prouesse étant désormais perçue comme un avantage concurrentiel. Les Maisons ont donc beau jeu de prétendre qu’elles ne sont pas lancées dans une course aux records, leur impact médiatique est un vecteur promotionnel suffisamment puissant pour que nombre d’entre elles se soient montrées prêtes à relever le gant. D’autant que beaucoup de calibres historiques extra-plats sont sortis de la production courante, de sorte qu’avec l’ère du numérique tout était à réinventer. Depuis le tournant du siècle, on assiste ainsi à de nouvelles joutes homériques pour conquérir le trophée de « montre la plus plate du monde ». À tel point qu’il a fallu introduire des catégories et différencier les calibres automatiques de ceux à remontage manuel, théoriquement plus fins vu l’absence de masse oscillante, et ranger le tout selon les complications en présence.

Même les Maisons n’ayant pas les capacités manufacturières adéquates peuvent s’aventurer sur ce chemin de diète horlogère en équipant leurs montres d’un ETA 7001.

À ce nouveau terrain de jeu pour horloger s’ajoute encore un véritable effet de mode. Comme les montres fines, archétypes du bon goût, sont aujourd’hui perçues comme des symboles d’élégance, on ne compte plus les modèles qui tutoient la barre des 6 mm d’épaisseur au niveau du boîtier. Même les Maisons n’ayant pas les capacités manufacturières adéquates peuvent s’aventurer sur ce chemin de diète horlogère en équipant leurs montres d’un ETA 7001, mouvement à remontage manuel affichant heures, minutes et petite seconde pour une épaisseur de 2,50 mm. Succès garanti. Cet article propose un petit florilège de ces modèles taille mannequin, tous équipés de mouvements manufacture, présentés ces 18 derniers mois.

A. Lange & Söhne Saxonia Plate bleu cuivré

(mouvement : 2,9 mm – boîtier : 6,2 mm)
Comme le dit très bien la manufacture de Glashütte, « less is more ». Selon ce principe, elle propose cette Saxonia dont le cadran bleu cuivré, en argent massif recouvert d’une légère couche de verre aventurine, donne toute sa profondeur au modèle. Malgré la finesse du mouvement extra-plat, le barillet compact offre une généreuse réserve de marche de 72 heures.

Saxonia Plate bleu cuivré © A. Lange & Söhne
Saxonia Plate bleu cuivré © A. Lange & Söhne
Audemars Piguet Royal Oak RD#2 Calendrier Perpétuel Extra-Plat

(mouvement : 2,89 mm – boîtier : 6,30 mm)
Avec ses 6,30 mm d’épaisseur, cette Royal Oak RD#2 est le quantième perpétuel automatique le plus fin jamais réalisé à ce jour. Il aura fallu pas moins de cinq ans de développement pour réaliser sur un seul niveau un calibre normalement structuré sur trois étages, tout en réaménageant les fonctions pour garantir robustesse et fiabilité. Le mouvement à rotor central breveté est ainsi plus fin que celui, sans complication, de la Royal Oak « Jumbo » Extra-Plate.

Royal Oak RD#2 Calendrier Perpétuel Extra-Plat © Audemars Piguet
Royal Oak RD#2 Calendrier Perpétuel Extra-Plat © Audemars Piguet
Breguet Classique 5157

(mouvement : 2,40 mm – boîtier : 5,45 mm)
Cette Classique 5157, c’est le style Breguet à l’état pur avec son cadran en or argenté guilloché main selon le motif traditionnel « Clous de Paris » et ses aiguilles à « pomme évidée » en acier bleui dessinées par Breguet en 1783. Autre caractéristique : la signature de la Maison gravée des deux côtés du chiffre « 12 ». Ce modèle extra-plat est animé par le mouvement à remontage automatique calibre 502,3 offrant 45 heures de réserve de marche.

Classique 5157 © Breguet
Classique 5157 © Breguet
Bulgari Octo Finissimo Tourbillon Automatique

(mouvement : 1,95 mm – boîtier : 3,95 mm)
Cette montre est synonyme de quatrième record de finesse pour Bulgari. Avec seulement 3,95 mm d’épaisseur, cette Octo Finissimo devient la montre automatique la plus plate jamais réalisée et, du même coup, le tourbillon le plus svelte du marché. Bulgari a repris comme base le mouvement Finissimo Tourbillon de 2014 pour y ajouter une masse oscillante périphérique au dos. Résultat : le calibre BVL 288 ne fait que 1,95 mm d’épaisseur.

Octo Finissimo Tourbillon Automatique © Bulgari
Octo Finissimo Tourbillon Automatique © Bulgari
Drive de Cartier Extra-Plate

(mouvement : 2,15 mm – boîtier : 6,60 mm)
En 2016, Cartier introduisait une nouvelle gamme pour gentleman driver, soit une montre de style, à la fois affirmée avec son boîtier à l’arrondi carré et élégante avec ses codes Cartier. Pour accentuer cette dernière qualité, la Maison introduisait un an plus tard une version extra-plate dotée du calibre 430 MC à remontage manuel d’à peine 2,15 mm d’épaisseur permettant un gain de 40 % sur la hauteur du boîtier par rapport au modèle original.

Drive de Cartier Extra-Plate
Drive de Cartier Extra-Plate
Chopard L.U.C XP

(mouvement : 3,30 mm – boîtier : 7,20 mm)
Pour cette nouvelle version en acier de la L.U.C XP, Chopard a développé le calibre L.U.C 96.53-L d’une épaisseur de 3,30 mm obtenu grâce à son micro-rotor en tungstène. Le modèle joue sur le registre d’une élégante sobriété avec son cadran argenté, satiné vertical, aux larges chiffres bleuis. La technologie Twin à double barillet développée par la Maison assure une réserve de marche de 60 heures à cette pièce au classicisme contemporain.

L.U.C XP © Chopard
L.U.C XP © Chopard
Hermès Slim GMT

(mouvement : 4,00 mm – boîtier : 9,48 mm)
Minceur et sobriété de style, telles sont les caractéristiques de la collection Slim d’Hermès qui trouvent une nouvelle expression avec ce modèle GMT. Au cœur du boîtier, on retrouve le mouvement de base H1950 de 2,60 mm sur lequel vient se greffer le module GMT développé par Agenhor d’une hauteur de 1,40 mm. La typographie identitaire de la pièce donne cette touche Hermès à la montre, rehaussée par le compteur GMT argenté aux chiffres constellés.

Slim GMT © Hermès
Slim GMT © Hermès
Nomos Tangente 38

(mouvement : 2,60 mm – boîtier : 6,65 mm)
La Tangente de Nomos, premier modèle de la Maison, est l’un de ses grands classiques et une illustration parfaite du principe cher au Bauhaus selon lequel la forme suit la fonction. Il en résulte une pièce classique et dépouillée, à la lisibilité parfaite, aujourd’hui équipée dans sa version 38 mm du mouvement Alpha à remontage manuel de seulement 2,60 mm. Les modèles les plus récents sont équipés du mouvement automatique manufacture neomatik DUW 6101 de 3,60 mm de hauteur.

Tangente 38 © Nomos
Tangente 38 © Nomos
Patek Philippe Golden Ellipse Réf. 5738R-001

(mouvement : 2,53 mm – boîtier : 5,90 mm)
Cette année, Patek Philippe célèbre les 50 ans de sa mythique Ellipse d’Or. Lors de son lancement, en 1968, elle a d’emblée frappé les esprits par l’audace de son boîtier de forme elliptique et par l’harmonie de ses proportions inspirées de l’antique Nombre d’Or. Le modèle, proposé en cette année de jubilé dans une version grande taille en or rose, a été le tout premier à accueillir en 1977 le fameux calibre 240 extra-plat à remontage automatique avec mini-rotor intégré.

Golden Ellipse Réf. 5738R-001 © Patek Philippe
Golden Ellipse Réf. 5738R-001 © Patek Philippe
Piaget Altiplano Ultimate Automatic 910P

(boîtier-mouvement : 4,30 mm)
En 2014, Piaget présentait son modèle manuel Altiplano 900P, proprement révolutionnaire pour fusionner calibre et habillage pour un hauteur de 3,65 mm. Record absolu dans la montre mécanique. Cette année, la manufacture récidivait avec la 910P, qui reprenait le même principe fusionnel en y ajoutant une masse oscillante périphérique pour une hauteur à nouveau record de 4,30 mm. Las, deux mois plus tard, Bulgari damait le pion à Piaget dans la catégorie « mouvement automatique ».

Altiplano Ultimate Automatic 910P © Piaget
Altiplano Ultimate Automatic 910P © Piaget
Vacheron Constantin Traditionnelle Tourbillon

(mouvement : 5,65 mm – boîtier : 10,40 mm)
Élégance de la cage de tourbillon ajourée en forme de croix de Malte, sobriété du cadran, aiguilles dauphines bi-facettées, les codes Vacheron Constantin sont omniprésents sur ce modèle équipé du tout premier mouvement tourbillon automatique développé par la manufacture. Pour ce faire, la Maison a renoué avec un savoir-faire parfaitement maîtrisé dans la réalisation de mouvements extra-plats. Avec ses 188 composants, ce calibre 21600 ne fait que 5,65 mm de hauteur.

Traditionnelle Tourbillon © Vacheron Constantin
Traditionnelle Tourbillon © Vacheron Constantin
Haut de page