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Retour à la tradition horlogère anglaise
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Retour à la tradition horlogère anglaise

mardi, 14 septembre 2010
Par Meehna Goldsmith
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Meehna Goldsmith

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6 min de lecture

La récente annonce de la collaboration entre Roger Smith et George Daniels, son ancien mentor, a causé un vif émoi chez les collectionneurs. Ensemble, les deux horlogers ont décidé de créer une série de 35 montres anniversaire pour célébrer l’invention de l’échappement coaxial par Daniels.

L’horloger Roger Smith a suivi un parcours atypique : n’ayant jamais travaillé au service d’une marque, il n’a pas été confronté aux processus de production de masse. Diplômé du British Horologic Institute, il a rapidement été embauché par George Daniels, une référence pour les horlogers, dans le cadre du projet Omega Millenium.

Lorsqu’il ouvre son propre atelier, Roger Smith perpétue la tradition artisanale et fabrique ses propres montres à la main. Il puise son inspiration dans l’âge d’or de l’horlogerie anglaise, en suivant l’exemple de Mudge, Graham, Barraud ou Lund. Narrant l’histoire de l’horlogerie, Roger Smith rappelle que la montre-bracelet a toujours été conçue comme un article de production de masse. Grâce aux avancées technologiques et à l’essor de la machine qui a abouti aux programmes informatiques sophistiqués du 21e siècle, les pièces d’une montre sont aujourd’hui caractérisées par la perfection de leur forme. Mais pour Roger Smith, ces montres n’ont pas l’âme des pièces entièrement fabriquées à la main.

Lorsqu’une montre est intégralement fabriquée par la main de l’homme, elle présente inévitablement des imperfections, gages de l’authenticité d’une montre artisanale. Roger Smith explique : « Les imperfections et défauts de mes montres leur confèrent un caractère propre et individuel grâce auquel elles prennent vie. ». Issu de la tradition des montres de poche dans lesquelles les mécanismes sont visibles à l’œil nu, Roger Smith souhaitait traduire cette originalité dans une montre-bracelet. Inutile donc de se munir d’une loupe pour apprécier le travail de Roger Smith.

Le manque de cohésion de l’horlogerie moderne

Pour Roger Smith, l’horlogerie moderne manque de cohésion. À l’échelle internationale, la plupart des marques se livrent à une course au record et concentrent donc leurs efforts sur le mouvement. À l’inverse, Roger Smith commence par le cadran et le boîtier, qui sont pour lui les pièces les plus importantes. La fabrication d’un cadran lui prend deux semaines à elle seule !

Smith a trouvé son propre style au fil des années. Pour les cadrans, il utilise de l’argent massif tourné à la main sur un tour à guillocher et gravé manuellement, tandis que toutes les aiguilles sont sculptées dans de l’or 18 carats ou de l’acier. Ses mouvements sont caractérisés par des rubis en chatons vissés, un pont de barillet surélevé et une platine ¾. Chaque vis est en outre bleuie la flamme. « Les couleurs ainsi obtenues sont un camaïeu de bleu et de violet », remarque Roger Smith. « J’adore la richesse qu’elles acquièrent, surtout lorsqu’elles sont vissées dans les plaques dorées au fini mat.

Roger Smith produit seulement 10 montres par an. Il a toutefois l’intention d’augmenter sa production, en se bornant toutefois à un maximum de 30 exemplaires annuels. Quand on consacre autant de temps et d’énergie à la création de chaque pièce, il est impossible de pousser la cadence à l’infini. Il essaie pourtant. En plus des montres-bracelets Série 2 qu’il fabrique depuis 2004, Roger Smith accepte également des commandes et des pièces uniques. Il nous a par ailleurs confié qu’un mouvement rectangulaire Série 3 était en cours de conception.

La récente annonce de la collaboration entre Roger Smith et George Daniels, son ancien mentor, a causé un vif émoi chez les collectionneurs. Ensemble, ils ont décidé de créer une série de 35 montres anniversaire pour célébrer l’invention de l’échappement coaxial par George Daniels. Roger Smith explique que George Daniels a toujours souhaité créer son propre calibre made in England, mais n’en a pas eu la possibilité jusqu’ici puisque toutes les manufactures horlogères du Royaume-Uni avaient fermé leurs portes. « George a toujours étroitement surveillé les activités au sein de mon atelier, explique Roger Smith. J’imagine qu’il a senti que le temps était venu pour lui, surtout qu’il a acquis la confiance nécessaire pour concrétiser ses aspirations. »

R. W. Smith Grande Date Tourbillon volant © R. W. Smith Watches
R. W. Smith Grande Date Tourbillon volant © R. W. Smith Watches
Perfectionnement de l’échappement coaxial

La montre anniversaire sera le point culminant du catalogue déjà très complet de George Daniels aujourd’hui âgé plus de 80 ans. En plus de son implication dans la phase de conception, il supervisera les travaux et les validera. Mais c’est Roger Smith qui est responsable de la production des montres. Le passage de relais entre un mentor et son apprenti est toujours un moment émouvant.
Pour Roger Smith, la partie la plus excitante du projet est peut-être l’introduction dans la montre anniversaire d’un échappement coaxial perfectionné. « George souhaite ardemment promouvoir l’Ile de Man comme un centre d’excellence horlogère. Le lancement d’une nouvelle montre abritant une technologie d’échappement de pointe est certainement une excellente manière d’y parvenir », précise Roger Smith. Après avoir travaillé 12 ans sur l’échappement, à la fois pour le compte de George Daniels et pour la Série 2 dans son propre atelier, Roger Smith a découvert comment améliorer les performances du mécanisme. En combinant en une seule pièce les deux roues grâce à l’ajout de dents surélevées sur la roue inférieure, la roue à échappement coaxiale peut désormais être fabriquée d’un seul tenant, en éliminant ainsi un point de pivot à l’origine d’erreurs potentielles.

Même si George Daniels n’a plus la main assez assurée pour un tel travail de minutie, il n’a jamais eu les idées aussi claires et possède toujours un ou deux tours dans son sac. Roger Smith a également annoncé que la montre anniversaire serait dotée d’une autre fonctionnalité très intéressante que George Daniels a incorporée dans plusieurs montres de poche mais qui, à la connaissance de Roger Smith, n’a jamais été utilisée dans une montre-bracelet. Il nous faudra néanmoins patienter jusqu’à la fin des essais pour en savoir plus.

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