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Reverso, la réversible de tous les possibles
Histoire & Pièces d'exception

Reverso, la réversible de tous les possibles

mardi, 9 août 2016
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Marie Le Berre
Rédactrice indépendante

“Comment le temps fait-il pour tourner rond dans des horloges carrées ? ”

Quino

« Porter à la connaissance du plus grand nombre des informations qui relèvent d’un secteur par trop méconnu. Vulgariser, au sens propre du terme. »

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6 min de lecture

Née sportive, la Reverso explore les genres et les styles avec une forte identité. Son concept de base s’est immédiatement révélé génial. Génialement adapté à son cahier des charges d’origine. Génialement adapté à la pléthore de déclinaisons qui ont suivi… Ses créateurs n’avaient sans doute pas conscience du parti que les héritiers ont su en tirer.

À découvrir la collection de montres Reverso de nos jours, qui pourrait deviner le « secret » de ses origines ? Il est difficile d’imaginer qu’elle répondait à une demande formulée par un joueur de polo, officier de l’armée britannique aux Indes, à un certain César de Trey, homme d’affaires suisse qui se consacrait alors à la promotion de l’horlogerie. Le joueur, qui venait de casser le verre de sa montre au cours d’un match, mit son interlocuteur au défi d’en proposer une qui résisterait aux chocs. Ce dernier confia la mission à un ingénieur français, Alfred Chauvot, qui imagina la montre « susceptible de pivoter sur elle-même en coulissant dans son support » brevetée en 1931. Baptisée Reverso, elle était munie d’un mouvement Le-Coultre spécifique – de forme rectangulaire, comme tous ceux qui vont suivre – et commercialisée par une société distributrice des produits Jaeger et LeCoultre – pas encore Jaeger-LeCoultre (1937).

« Née pour les sportifs, la Reverso conquit rapidement une clientèle plus large, urbaine, internationale, sophistiquée. »
Franco Cologni
Un boîtier prédestiné

Le boîtier d’origine n’a été techniquement revisité que dans les années 1980, les futurs agrandissements s’annonçant en point de mire. Il est passé de moins de 30 composants à plus de 50, ce qui en fait l’un des plus complexes qui soit aujourd’hui encore. Néanmoins, au niveau esthétique, il a conservé le style Art déco, qui lui a valu un succès immédiat. « Née pour les sportifs, la Reverso conquit rapidement une clientèle plus large, urbaine, internationale, sophistiquée. Elle orna bientôt le poignet des leaders d’opinion, des hommes et des femmes en vue, des prescripteurs de mode », précise Franco Cologni dans son ouvrage La Grande Maison paru en 2006. Les sportifs auxquels elle était destinée étaient aussi des gentlemen qui se devaient d’être élégants en toutes circonstances. Boîtier rectangulaire aux proportions harmonieuses, attaches parfaitement intégrées et décor de godrons de part et d’autre du cadran caractérisent une création des plus modernes dans les années 1930, des plus intemporelles aujourd’hui.

Beauté indienne, première Reverso à peinture miniature connue (1936) © Jaeger-LeCoultre

Il coulait de source que la Reverso allait être adoptée par un large public, d’autant plus naturellement que le verso, conçu comme une coque protectrice après basculement du boîtier, se révéla un champ grand ouvert à la personnalisation. Aux diverses gravures ont succédé les peintures miniatures en émail. La première que l’on connaisse date de 1936 et arbore le portrait d’une Indienne dont on ignore l’histoire. C’est en 1996 que Jaeger-LeCoultre a commencé à les produire en interne, grâce à un horloger qui avait abordé l’art de l’émail à titre personnel, s’évertuant à atteindre la qualité requise pour assurer la production maison. Quant aux Reverso serties de diamants, elles sont apparues dans les années 1970. Aujourd’hui, elles sont réalisées dans la manufacture, et les artisans font appel non seulement aux techniques traditionnelles mais aussi à des procédés « magiques » développés au début des années 2000 : le sertissage neige et le rock setting.

La révolution purement horlogère des années 1990 s’est répercutée sur la collection courante.
Décennies révolutionnaires

Pour son 60e anniversaire, la Reverso a, pour la toute première fois, été dotée d’un mouvement à complication. La création à réserve de marche de 1991, dite « Reverso 60e », inaugurait une série de six éditions limitées qui s’est poursuivie avec les Reverso Tourbillon en 1993, Répétition Minutes en 1994, Chronographe Rétrograde en 1996, Géographique en 1998 et Quantième Perpétuel en l’an 2000. Dès lors, la voie était tracée pour les réalisations spectaculaires du XXIe siècle comme la Grande Complication à Tryptique (2006), la Gyrotourbillon 2 (2008), la Répétition Minutes à Rideau (2012) et la Tribute Gyrotourbillon (2016).

Jaeger-LeCoultre Reverso Tribute Gyrotourbillon
Reverso Tribute Gyrotourbillon, grande complication présentée en 2016. © Jaeger-LeCoultre

Parallèlement, la révolution purement horlogère des années 1990 s’est répercutée sur la collection courante avec la naissance, en 1994, du concept Duoface : deux cadrans placés dos à dos. Une idée qui semble évidente mais qui a nécessité le développement d’un mouvement inédit, sur mesure. Fondamentalement utiles, les Reverso Duoface réinterprètent le double fuseau avec l’heure d’ici sur une face, l’heure d’ailleurs sur l’autre. Décliné au féminin trois ans plus tard, le concept a donné naissance aux Reverso Duetto. Pour elles, les cadrans se distinguent principalement par l’opposition, via les décors, des heures du jour et des heures de la nuit. On n’a pas manqué de penser au double fuseau typiquement féminin que l’on a baptisé « Duetto Duo ».

Grande Reverso Ultra Thin
Grande Reverso Ultra Thin, modèle ultra plat lancé en 2011 © Jaeger-LeCoultre

Dans les années 2000 et 2010, la Reverso s’est envolée vers de nouvelles dimensions. Pour ses 70 ans, elle est devenue plus grande que grande. La Grande Reverso – à ne pas confondre avec la Reverso Grande Taille, qui relève d’une hiérarchisation usuelle – se caractérise par une autonomie exceptionnelle de 8 jours assurée par des calibres à deux barillets.
Pour ses 75 ans, elle est devenue carrée. Jaeger-Lecoultre en a eu l’idée quand elle a redécouvert qu’à l’origine on avait hésité entre boîtier carré et boîtier rectangulaire.

Pour ses 80 ans, elle a acquis une remarquable finesse. Au comble du raffinement contemporain, la Grande Reverso Ultra Thin remet l’élégance première sur le devant de la scène. Et dernièrement, pour les 85 ans, c’est la personnalisation du verso qui a pris une nouvelle dimension. Avec l’Atelier Reverso, elle ne s’applique plus uniquement aux fonds pleins mais aussi aux seconds cadrans des modèles Duoface et Duetto.

Dans la Grande Maison – surnom donné à la manufacture LeCoultre à la fin du XIXe siècle –, les Reverso forment une Grande Famille d’exception qui traverse comme nulle autre les catégories de l’horlogerie contemporaine.

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