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Richemont passe le cap 2020 avec bonheur
Economie

Richemont passe le cap 2020 avec bonheur

lundi, 27 janvier 2020
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Lors de la période cruciale de fin d’année 2019, le groupe Richemont a enregistré des ventes en hausse de 6 %. Une excellente nouvelle pour une compagnie qui a largement pu compenser l’effondrement de Hong Kong pénalisant l’ensemble des acteurs du luxe.

Ouf ! Toute personne à l’oreille assez fine aurait pu entendre en toute fin d’année dernière un soupir de soulagement du côté de Bellevue près de Genève, là où Richemont a installé ses quartiers généraux. Soupir de soulagement immédiatement suivi de congratulations de circonstance à la lecture des résultats financiers du Groupe portant sur le troisième trimestre de son exercice en cours, soit les mois d’octobre à décembre 2019, période cruciale pour l’industrie du luxe. Cruciale à plus d’un titre au moment où tous les acteurs de la branche ont les yeux tournés vers Hong Kong, où les ventes du secteur subissent un véritable tsunami à la suite de l’agitation démocratique à l’œuvre depuis plus de six mois. Si l’on s’en tient à la seule industrie horlogère suisse, les exportations vers cette région administrative spéciale de la Chine ont en effet subi un effondrement de l’ordre de 30 % aux mois d’octobre et de novembre derniers portant le recul à 11 % sur les 11 premiers mois de l’année 2019. En sachant qu’il s’agit (encore) du premier débouché géographique pour la profession, c’est dire l’impact des élans hongkongais, bien loin d’ailleurs de montrer des signes d’essoufflement.

L’Europe et les États-Unis affichent une solide croissance, de l’ordre de 10 %.

Le groupe Richemont ne fait pas exception à la règle, lui qui a enregistré « une sévère contraction » de son chiffre d’affaires à Hong Kong, selon les commentaires à ces résultats semestriels qui ne donnent toutefois pas de précisions chiffrées. La bonne nouvelle, c’est que la compagnie a largement pu compenser ce trou d’air, notamment en Chine continentale et en Corée du Sud, si bien que ses ventes au troisième trimestre dans la zone Asie-Pacifique ressortent en hausse de 3 %. Mieux encore, l’Europe et les États-Unis affichent une solide croissance, de l’ordre de 10 %, tandis que le Japon est à la peine (– 1 %), notamment en raison de la force du yen et d’une hausse de la TVA, qui ont pesé sur les dépenses touristiques dans l’archipel. Au niveau du Groupe, le trimestre se conclut ainsi sur un chiffre d’affaires en progression de 6 % (+ 4 % à taux de change constant) à € 4,2 milliards.

Locomotives joaillières

Au niveau des activités, sans surprise, ce sont les Maisons joaillières qui servent de locomotives, à savoir Cartier, Van Cleef & Arpels et nouvellement Buccellati, joaillier milanais fondé en 1919 pour la première fois consolidé dans les comptes du Groupe. Lors de son rachat au Chinois Gangtai Holding en septembre dernier, Richemont avait pris la peine de préciser que cette acquisition n’aurait guère d’impact financier sur les actifs de la compagnie et son résultat opérationnel. De fait, lorsque Gangtai était monté dans le capital de Buccellati en 2017 à hauteur de 85 %, la valeur du joaillier italien avait été estimée à quelque € 250 millions, une paille en comparaison des actifs immobilisés de Richemont totalisant € 14 milliards. Idem pour ce qui est des ventes Buccellati, de l’ordre de 50 millions par année selon les mêmes estimations, qui ne pèsent donc que peu de poids dans les € 2,2 milliards réalisés entre octobre et décembre derniers par la joaillerie Richemont, en hausse de 9 % (+ 6 % en données constantes) pour représenter aujourd’hui 52 % du chiffre d’affaires global de la multinationale. Moins flamboyantes, les Maisons horlogères du Groupe n’en ont pas moins parfaitement tiré leur épingle du jeu avec une croissance trimestrielle de 4 % (+ 2 % corrigés des variations de change) à € 818 millions.

La principale déception vient des activités de vente en ligne.

La principale déception, comme le confirment les analystes, vient des activités de vente en ligne représentées par Yoox Net-A-Porter et Watchfinder, dont la progression se limite à 5 % (+ 2 % à taux de change constant). Une performance en demi-teinte que Richemont justifie par un environnement extrêmement concurrentiel au niveau des prix et par l’incendie d’un entrepôt Mr. Porter en Italie. Avec des ventes trimestrielles de € 670 millions ou 16 % du chiffre d’affaires Richemont, autant dire que la présence en ligne du Groupe est devenue un secteur prioritaire, gourmand en investissements comme on a encore pu le constater avec le lancement de la plateforme Feng Mao en septembre dernier, conjointement avec le géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Résultat, cette activité reste pour l’instant déficitaire comme le montre la perte opérationnelle de € 194 millions essuyée après les six premiers mois de son exercice en cours. Au final, Richemont termine les neuf premiers mois de son année fiscale sur des ventes globales en hausse de 8 % (+ 5 % à taux de change constant) à € 11,6 milliards et sur des liquidités nettes de € 2,4 milliards.

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