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Richemont publie des résultats 2018 taillés pour l’avenir
Economie

Richemont publie des résultats 2018 taillés pour l’avenir

mercredi, 23 mai 2018
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Si les résultats 2018 de Richemont portant sur son exercice annuel clos à fin mars n’ont pas tout le relief voulu, ils n’en démontrent pas moins une compagnie en train de se profiler avec force pour les trente prochaines années sur le marché du luxe. Une vision à long terme jusqu’ici parfaitement couronnée de succès.

À la veille des résultats annuels de Richemont, publiés vendredi 18 mai, le cours de Bourse du deuxième acteur mondial du luxe avait atteint un nouveau record à CHF 99.-. Si l’on jette un petit coup d’œil dans le rétroviseur, le parcours des titres Richemont est certainement de ceux qui ont de quoi réjouir les investisseurs, voire les inviter à la table de Bacchus. Sur deux décennies, ces actions ont en effet enregistré une hausse de cours supérieure à… 1’200 % pour une capitalisation boursière qui frôle aujourd’hui les CHF 50 milliards. Pas besoin d’être fort en math pour comprendre quel facteur de multiplication utiliser pour calculer la somme obtenue au bout de 20 ans pour tout placement initial dans la multinationale. Or un tel parcours boursier ne doit rien au hasard. Autrement dit, la vision à long terme de Richemont basée sur une stratégie plutôt conservatrice a non seulement consacré la position incontournable du Groupe dans l’univers du luxe mais également séduit la communauté des investisseurs.

Alors si les attentes des analystes financiers sont parfois déçues, comme c’est le cas à la suite des résultats en demi-teinte portant sur le dernier exercice fiscal clos à fin mars 2018, c’est certainement pour la bonne cause. Celle qui doit profiler la compagnie pour les 30 prochaines années, selon les options retenues par Johann Rupert, actionnaire de référence de Richemont avec 10 % de son capital mais la majorité des droits de vote. En quelques chiffres, on observe en effet une très légère hausse des ventes du Groupe de 3 % à pratiquement € 11 milliards pour un bénéfice opérationnel (EBIT) de 1,8 milliard (+ 5 %) et un résultat net de 1,2 milliard (+ 1 %). En comparaison, les taux de progression du Swatch Group portant sur l’année 2017 ont été meilleurs. Un peu plus dans le détail, on remarque que c’est surtout l’Asie-Pacifique qui entraîne la locomotive Richemont. Cette zone, qui représente 40 % de son chiffre d’affaires, a ainsi connu une croissance de 12 %, alors que les autres régions restent à la peine, notamment en raison de taux de change pénalisants. En ce qui concerne les secteurs d’activité, si la joaillerie brille de mille feux avec un bond des ventes de 9 % pour une marge opérationnelle qui frôle les 30 %, les Maisons horlogères ont toujours des difficultés à tirer leur épingle du jeu, en baisse de 6 % au niveau du chiffre d’affaires pour une marge opérationnelle qui ne dépasse pas les 10 %.

Préparer l’avenir

Parmi les facteurs qui ont pénalisé les comptes Richemont, et notamment les « Specialist Watchmakers », on notera de nouveaux rachats de stocks auprès des détaillants dans le but d’assainir son réseau de distribution et d’éviter les affres du marché gris. Le Groupe a certainement été parmi les premiers à réagir au retournement conjoncturel il y a deux ans. Cela s’était ainsi traduit par une première campagne de rachats d’invendus à hauteur de € 278 millions sur l’exercice clos en mars 2017. Pas suffisante au demeurant puisque Richemont a dû renouveler l’opération l’an dernier pour un coût de 203 millions. Sans surprise, c’est donc son réseau de boutiques en propre – 1’835 au total dont 712 franchises – qui porte la croissance des ventes (+ 8 %), alors que celles aux détaillants indépendants n’ont toujours pas quitté la zone rouge (– 5 %). Sans surprise, l’essentiel des investissements en capitaux effectués l’an dernier à hauteur de € 436 millions a donc été consacré aux points de vente Richemont et à ses capacités de production.

Richemont dispose d’un bilan en béton armé avec 5,2 milliards de liquidités et une dette à long terme qui pèse à peine 17 % du total des passifs.

Des investissements qui ne ralentissent pas, un assainissement sans compromis de son réseau de détail et cette formidable capacité à dégager du cash-flow opérationnel (+ 43 % à € 2,7 milliards), grâce notamment à un strict contrôle des coûts, sont à mettre au compte de Richemont, qui dispose d’un bilan en béton armé avec € 5,2 milliards de liquidités et une dette à long terme qui pèse à peine 17 % du total des passifs. Car Richemont est en pleine phase d’adaptation de son organisation à l’évolution des marchés. Quelques exemples : une prise de participation de 7,5 % dans le détaillant aéroportuaire Dufry, le lancement d’une nouvelle marque Baume taillée sur mesure pour les milléniaux et la prise de contrôle sur Yoox Net-à-Porter (YNAP), premier détaillant de produits de luxe en ligne qui a réalisé des ventes de € 2,1 milliards (+ 12 %) en 2017. À noter que cette opération de rachat à € 2,7 milliards, financée par le premier emprunt obligataire jamais effectué par Richemont, se traduit en toute bonne logique financière par une valorisation comptable de € 1,4 milliard dans le bilan du Groupe sur la participation qu’il détenait déjà dans YNAP. Prochaine étape : cap sur les € 15 milliards de chiffre d’affaires. À suivre en Bourse !

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