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Russell Crowe : l’heure du mâle
Points de vue

Russell Crowe : l’heure du mâle

mardi, 12 avril 2016
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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8 min de lecture

Acteur multi-awardisé, Russell Crowe est devenu l’une des stars les plus en vue à Hollywood grâce à ses rôles virils. Porte-étendard d’un cinéma qui ne fait pas dans la demi-mesure, le héros de Gladiateur aime dans la vraie vie les montres qui lui ressemblent. Comprenez « taillées pour l’aventure » !

La montre que je porte aujourd’hui

C’est une Rolex Submariner. J’aime cette montre parce qu’elle est robuste et conçue pour durer ! Dans le passé, j’ai possédé des tas de montres clinquantes, voire très bling bling, mais elles ne résistaient pas bien longtemps à mon mode de vie au quotidien. Vous savez, je possède un ranch en Australie, avec des vaches, des clôtures à installer, du bois à couper. Ce ne sont pas des activités de tout repos. Même si traire les bêtes à cornes, il n’y a pas mieux selon moi pour évacuer les toxines hollywoodiennes. Bref, c’est bien beau d’avoir une montre qui en jette au poignet… encore faut-il qu’elle ne se raie pas au moindre mouvement un peu « viril » ou que le mécanisme ne vous lâche pas en pleine nature. Maintenant, je ne vais pas vous révéler combien de montres je possède parce que cela me placerait dans une situation embarrassante, mais disons que, venant d’une famille où ce n’était pas un accessoire très prisé, je me dis que j’ai comblé à moi tout seul un sacré retard. Pour ne pas dire un vide ! En effet, mon père ne portait pas de montres. Non pas parce qu’il ne les aimait pas, mais plutôt à cause d’une anomalie anatomique. Son corps a toujours généré une sorte de polarité magnétique inversée. Que ce soit une montre à 20 dollars ou une à un prix plus élevé, le mécanisme s’arrêtait dès qu’il était en contact avec sa peau. Comme il les flinguait toutes, il avait décidé de ne plus en avoir.

Rolex Submariner
Rolex Submariner
Ma toute première tocante

Ayant grandi à l’ombre d’un père « allergique » aux montres – à moins que cela ne soit l’inverse –, il m’a donc fallu un temps d’adaptation pour m’intéresser à ces choses avec des aiguilles. Je n’ai pas eu de montres jusqu’à l’année 1992. L’élément déclencheur a été un film. À cette époque, j’incarnais un pilote dans For the Moment. Cette production avait pour thème central ces aviateurs que l’on formait au Canada, dans la province du Manitoba, pour aller un jour bombarder les lignes ennemies de l’autre côté de l’Atlantique. Je vous parle de la Seconde Guerre mondiale, bien évidemment. Pendant le tournage, l’un des techniciens m’avait fait remarquer que les pilotes avaient tous une montre au poignet. Pour « parfaire » mon personnage, je m’en suis donc acheté une à l’aéroport. Celui de Minneapolis/St Paul, si je me souviens bien ! Oh, rien de bien précieux. Il s’agissait d’une Gucci que j’ai payée 390 dollars, je crois. Depuis, je suis passé à la vitesse supérieure, et je ne supporte pas l’idée de regarder l’heure autrement que sur une montre. L’heure sur un portable, non merci. Je n’aime pas le mélange des genres.

Je suis quelqu’un qui croit beaucoup aux vertus du temps.
Ma notion du temps

Hormis les montres, il y a deux choses qui me permettent de me repérer dans le temps et surtout de comprendre que les années passent vite. La première, ce sont mes enfants. Ils grandissent avec une telle rapidité ! Le temps, je le vois aussi défiler en buvant de bons crus. Je me revois acheter telle ou telle bouteille et, au moment où je les ouvre, je constate en regardant l’étiquette que c’était il y a dix ans ! Je suis quelqu’un qui croit beaucoup aux vertus du temps. Je n’aime pas être brusqué, me faire aspirer par ce vortex qu’impose la société d’aujourd’hui. Je n’aime pas m’opposer à la nature des choses. Les vignerons, tout comme les artisans horlogers, ne mettent pas longtemps à comprendre que leur allié le plus précieux, c’est justement le temps. Ce temps qui leur permet d’offrir la qualité dans la durée…

Ne durer qu’un temps

Quand j’entends un mec me dire « Moi, j’ai suivi les cours de l’Actor’s Studio » ou « J’ai eu des tas d’expériences théâtrales », ça me donne envie de prendre mes jambes à mon cou. C’est comme ceux qui prétendent être « hantés » par leur personnage. Tout ça n’est qu’un amas de conneries nombrilistes ! Le boulot d’acteur est une question d’immersion et de curiosité. Les meilleurs, les plus crédibles à l’écran, sont ceux qui savent rester simples ! Personnellement, j’ai toujours su que je n’étais pas une icône intemporelle mais qu’un passage sur terre. Mon métier, c’est de faire l’acteur. Pas l’acteur à Hollywood. J’ai une besace et un passeport. Ainsi, quand on me propose un rôle que je sens bien, j’accours. Mon job est de servir un personnage, un réalisateur, un travail, une vision, pas de vivre à Hollywood. Pour rester ancré avec la réalité, j’ai aussi la musique. Avec mes potes, je chante du rock, je joue de la guitare et j’écris des chansons. J’aime cette prise directe avec le public : si tu es mauvais, tu le sais tout de suite !

Quand j’ai tourné Gladiator, ma plus grosse crainte, c’était d’oublier de retirer ma montre.
Remettre les pendules à l’heure

Ce qui m’agace le plus dans ce métier, ce sont les comparaisons ! On a déjà dit que j’étais le fils spirituel de Clint Eastwood, Jimmy Cagney, Spencer Tracy, Robert Mitchum, Richard Burton et James Dean réunis. La question n’est pas de savoir si ça me touche ; la question, c’est de savoir comment ces six hommes ont bien pu m’enfanter. Il manque une femme là-dedans !

Top Chrono

Quand j’étais môme, je me défonçais vraiment au rugby ! Mon but, c’était d’être le plus rapide. Gagner n’était pas une option mais une obligation. J’étais tellement impliqué sur le terrain, je fonçais tellement dans le tas qu’un jour j’ai perdu une dent. Plus tard, lorsque je me pointais aux castings, des mecs me sortaient : « Hé, petit, si tu veux le rôle, il va falloir que tu demandes une prothèse dentaire à ta maman. » Je trouvais ça tellement stupide que je leur disais d’aller se faire voir. C’est seulement vers l’âge de 25 ans que je me suis résigné à me rendre chez un dentiste. J’ai tenu quinze ans à la pression des producteurs et j’en suis fier ! Le dentiste a visiblement fait du bon boulot, puisque cette dent a résisté au traitement de choc de Gladiator !

Gladiat’ Heure

Quand j’ai tourné Gladiator, ma plus grosse crainte, c’était d’oublier de retirer ma montre. Un peu comme dans l’une des scènes de Ben Hur où l’on voit un trompettiste avec une montre au poignet. Quel anachronisme ! L’autre défi, c’était de ne pas me faire croquer par les tigres ! Cela se jouait parfois à une poignée de secondes. Vous savez, au premier abord, les fauves élevés en captivité ressemblent à de gros chats, gentils et inoffensifs. Mais lorsque vous vous retrouvez dans une arène avec six tigres du Bengale, vous n’en ratissez pas large. Sur le papier, nous avions prévu un répit d’environ sept jours entre les scènes de combat pour avoir le temps de récupérer et de répéter pour la suivante. Mais au bout du compte, avec tous les imprévus qui surviennent immanquablement pendant un tournage, nous nous sommes retrouvés à les enchaîner. J’affrontais les tigres dans la journée et je préparais la scène suivante le soir avec le coordinateur des combats, le maître d’armes, le responsable des chevaux… Physiquement, ça laisse des traces. Avec le recul, c’est aussi ce qui rend l’expérience inoubliable. Mais sur le coup, quand vous vous regardez dans la glace et que vous avez le tendon du biceps qui sort de l’épaule du mauvais côté, vous vous demandez quand même : « Merde ! Qu’est-ce que je fous là ? »

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