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Sous le soleil des Caraïbes
Economie

Sous le soleil des Caraïbes

lundi, 28 juin 2010
Par Manuel Palos
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Manuel Palos

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7 min de lecture

Le tourisme revient en force dans les Caraïbes où les ventes de montres atteignent à nouveau des sommets. Dans les ports de Saint-Martin, de la Barbade ou de Porto Rico, les transactions se caractérisent par leur rapidité. Aux Antilles, les vacanciers cherchent en effet des joailliers capables de réaliser des travaux compliqués en moins d’une heure.

Imaginez des plages de sable fin, une mer turquoise, la douce mélodie des vagues et des cocktails plus délicieux les uns que les autres : des caipirinhas, des coco loco, des mojitos et autres Martini dry. Une atmosphère paisible et des paysages époustouflants. En un mot : les Caraïbes, toute une constellation d’îles parmi lesquelles naviguent de luxueux navires de croisière avec à leur bord une foule de vacanciers. Selon la Caribbean Tourism Organization (CTO), l’affluence touristique dans cette région a augmenté de 4,5 % entre janvier et avril. Ce même organisme indique également que le nombre de vacanciers venus des États-Unis a augmenté de 6,5 % et les réservations d’hôtel de 7 %. Or cette hausse devrait être encore plus marquée pendant les mois d’été. Rappelons que la région a vu sa fréquentation chuter de 12,3 % en 2009. Mais d’après la CTO, l’heure est désormais à l’espoir : les touristes sont nombreux et cette tendance devrait se confirmer. Ce n’est pas tout : les vacanciers dépensent leurs dollars, leurs euros et leurs livres sterling. Ils achètent des souvenirs, des hamacs, des t-shirts et… des montres, beaucoup de montres.

La reprise de l’activité économique dans les ports de Saint-Martin, de la Barbade, des Bahamas et de Porto Rico est cruciale pour diverses marques de Haute Horlogerie puisque ces îles représentent une part considérable de leurs ventes outre-Atlantique. En effet, selon des sources travaillant dans ce secteur, les Caraïbes constituent entre 5 et 10 % du marché des garde-temps suisses en Amérique latine et reprennent rapidement le chemin de la croissance. «Ces derniers mois ont été marqués par une conjoncture incertaine, une réduction des dépenses et une baisse des paiements par carte de crédit. Cependant, après cette période de crise, de nombreux touristes venus d’Europe et des États-Unis possèdent désormais plus de liquidités que jamais», commente Philippe Alluard, président de la division montres et joaillerie du groupe LVMH pour la région Amérique latine et Caraïbes. Et d’expliquer : «Ces conditions permettent une reprise importante dans les Caraïbes, où les ventes atteignent un niveau similaire à début 2007, année record pour de nombreux détaillants de la région.»

Saint-Martin illustre parfaitement cette reprise économique. Actuellement, les spécialistes estiment que cette petite île bénéficie de la plus forte croissance. «Elle doit ce résultat à une politique agressive de développement des infrastructures portuaires, ainsi qu’à la rénovation du centre commercial de la ville qui compte désormais des plages, des attractions, des restaurants et des boutiques», précise Philippe Alluard. Le responsable du groupe LVMH représente des sociétés qui conservent une position dominante. Comme il l’explique : «TAG Heuer est numéro deux, derrière Rolex. Vient ensuite Cartier, qui est la troisième marque la plus vendue.» Il ajoute cependant qu’il n’existe pas de statistiques précises pour cette région ; les différentes sociétés obtiennent ces chiffres auprès de leur revendeurs locaux.

...Saint-Martin,...
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«Cette région attire beaucoup de touristes», déclare Charles Marin qui distribue aux Caraïbes des marques comme Harry Winston et Roger Dubuis. «Les vacanciers viennent à 80 % des États-Unis et à 20 % du Canada, d’Europe et d’Amérique latine. Le marché de l’horlogerie ne concerne pas les habitants de la région qui investissent seulement en Jamaïque, à Porto Rico et en République dominicain», explique-t-il. Par conséquent, les acheteurs sont des voyageurs qui connaissent à peine les lieux et ont donc des rapports limités avec le joaillier ou détaillant à qui ils achètent des montres ou des bijoux. Ce profil de clientèle est précisément à l’opposé du continent américain où les consommateurs établissent une relation de confiance avec les joailliers. A l’inverse, dans les Caraïbes, toutes les transactions ont lieu sans que les clients ne connaissent les commerçants. L’achat est très rapide, la marque choisie compte pour beaucoup et les réductions potentielles sont déterminantes. «Les joailliers n’ont pas le temps d’expliquer l’art horloger aux clients, ajoute Charles Marin. De nombreuses ventes sont réalisées en 30 minutes ou une heure, peu importe que la pièce choisie coûte 2’000 ou 50’000 dollars.» Et de constater : «Le vendeur doit avant tout avoir un excellent sens du commerce et posséder de bons réflexes» C’est pourquoi la région est souvent surnommée le marché du commerce touristique ou le Duty Free géant avec sa TVA réduite entre autres avantages.

Mais ne nous y trompons pas. Malgré la rapidité des transactions, les Caraïbes ne sont pas un marché émergent, immature, où seules seraient présentes les sociétés les plus visibles d’un point de vue médiatique. Au contraire, cette région accueille depuis des années un tourisme très sélectif et à fort pouvoir d’achat. De plus, ces visiteurs sont nombreux. Pour preuve, selon la CTO, les îles des Caraïbes ont accueilli près de 18 millions de touristes en 2009. «Tous les grands noms de l’horlogerie sont représentés, de Patek Philippe à Baume & Mercier, indique Charles Marin. Quant aux horlogers indépendants, ils ont eux aussi pignon sur rue, à l’image d’Urwerk, Hautlence ou Christophe Claret.» Et d’ajouter : «Il faut savoir que toutes ces boutiques vendent des pièces importantes, y compris des répétitions minutes».

 

Les Caraïbes sortent enfin de leur convalescence.

Anuar Guerraoui, directeur d’IWC en Amérique latine et dans les Caraïbes, explique que la reprise s’est amorcée en décembre dernier. «La haute saison touche à sa fin et l’on constate une tendance positive par rapport à l’année dernière, affirme-t-il. C’est pourquoi nous attendons de très bons résultats à partir d’octobre, à savoir dès le début de la prochaine saison touristique.»

Imaginez des plages de sable fin, une mer turquoise, des cocktails de fruits et des montres de qualité. Après la pire crise qu’ait connue le monde depuis des années, les Caraïbes sortent enfin de leur convalescence. Les touristes sont de retour et ils souhaitent profiter pleinement de leurs vacances. Or rien de tel qu’une montre pour repenser à cette période de repos et pour regarder défiler les minutes en attendant les prochaines vacances sous le soleil des Caraïbes.

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