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Un cru horloger 2010 relevé
Economie

Un cru horloger 2010 relevé

jeudi, 17 février 2011
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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En 2010, les exportations horlogères suisses ont passé le trou d’air de l’année précédente. Pour les seules montres-bracelets, avec une valeur de pièces expédiées à l’étranger de CHF 15,1 milliards, les maisons de la branche ne sont plus qu’à une encablure du record de 2008. Écueils de l’année : la force du franc et la hausse des matières premières.

La progression des exportations horlogères observées au début du troisième trimestre 2010 s’est largement maintenue en décembre, avec une hausse de 25,8 %, portant la croissance annuelle à 22,1 % par rapport à l’année précédente. Le « trou noir » de 2009, dont les stigmates ne sont toutefois pas tous refermés, n’en fait pas mois partie de l’histoire. Si l’on prend uniquement les montres-bracelets, on constate que, avec des pièces exportées pour une valeur de CHF 15,1 milliards en 2010, les maisons de la branche ne sont plus très éloignées des 15,8 milliards enregistrés lors de l’année record 2008. Pour mémoire, 2009 avait vu les exportations de montres-bracelets plonger à 12,3 milliards. Compte tenu des perspectives favorables pour les 12 mois en cours, selon les premières données de la branche, le millésime 2011 pourrait ainsi battre de nouveaux records. Une hausse de quelque 5 % permettrait en effet d’égaler les résultats obtenus il y a deux ans. Or les attentes sont largement supérieures.

Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse FH
Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse FH
Basculement vers l’Asie

Si l’on observe plus finement les statistiques, on remarque que les exportations de montres au prix ex-usine de plus de CHF 1’500 (8 % des volumes exportés pour 74 % de leur valeur) ont connu une hausse supérieure à la moyenne l’an dernier, surtout dans les gammes de prix allant de CHF 3’000 à 6’000. Au-delà de cette marque, des problèmes de livraison ont légèrement infléchi la croissance. À relever, certes, que ces chiffres traduisent uniquement les flux de pièces qui franchissent les frontières helvétiques et non les ventes aux clients finaux. Mais vu l’ampleur du déstockage intervenu en 2009, ils sont certainement un exact reflet de la réalité des marchés.

En termes de marchés, impossible également d’ignorer le basculement des principaux débouchés d’exportation de l’horlogerie helvétique vers l’Asie, une région, Japon compris, qui représente désormais 44,2 % de la valeur totale des montres qui ont quitté la Suisse en 2010. Si l’on tient compte, en plus, des achats effectués par les ressortissants de ces pays à l’étranger, question de taxes, il n’est pas difficile de comprendre qu’aujourd’hui un client des horlogers helvétiques sur deux est d’origine asiatique. C’est d’ailleurs cette région du monde qui a affiché la plus forte croissance en 2010 (+ 37 %) et la seule hors pays de l’AELE (Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse) qui est en progression (+ 12 %) par rapport au pic de 2008.

Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse FH
Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse FH
Parade à la cherté du franc

Reste que cette nouvelle marche impériale devra composer avec deux impondérables : les taux de change et les matières premières. Avec des hausses de respectivement 26,4 % et 24,5 % sur l’or et le platine en un an et avec un franc suisse qui s’est apprécié de près de 16 % face à l’euro et de quasiment 10 % à l’égard du dollar durant la même période, le maintien des marges sans hausse de prix ne sera pas chose aisée. Pour les analystes de la Banque Vontobel, il ne fait pas de doute que le cours de change de la monnaie helvétique sera la principale préoccupation du secteur durant les mois à venir. Le Groupe Swatch est pourtant largement parvenu à surmonter l’obstacle l’an dernier : « En dépit de taux de change très défavorables, le résultat net atteint un niveau record de CHF 1’080 millions, en progression de 41,5 % par rapport à l’année précédente », relève la compagnie.

Comme le rappelle le Credit Suisse dans une récente lettre d’information aux PME, « l’industrie exportatrice suisse a déjà prouvé par le passé qu’elle savait s’accommoder d’un franc fort. Dans les périodes de réévaluation, elle a été constamment obligée de renforcer ses gains d’efficience et sa productivité, tout en introduisant des produits innovateurs sur le marché. Il faut souligner aussi que les entreprises d’exportation disposent de moyens de protection financière sur le court terme. À longue échéance, le “hedging naturel” gagnera en importance, c’est-à-dire que ces entreprises s’efforceront davantage d’avoir des coûts de production en monnaies étrangères. En outre, le fait qu’une majeure partie ce secteur se distingue par la qualité élevée de ses produits et s’expose ainsi moins à la guerre des prix est d’une importance capitale ». Le subtil équilibre à maintenir entre offre et demande sur des marchés à monnaie forte devrait également contribuer à la maîtrise du problème, voire à la réexportation de pièces pouvant bénéficier de taux de change favorables. Dans ce domaine aussi, l’inventivité horlogère ne devrait pas être prise en défaut.

Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse FH
Source: Fédération de l'industrie horlogère suisse FH
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