>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

« Un dialogue permanent avec les courants artistiques »
Points de vue

« Un dialogue permanent avec les courants artistiques »

vendredi, 11 juillet 2014
fermer
Editor Image
Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

Lire plus

CLOSE
5 min de lecture

Vacheron Constantin multiplie les initiatives dans le monde des arts, en étant notamment associée à plusieurs compagnies de ballet. La Maison y voit une source d’inspiration et d’émotion. Explications.

Maison fondée à Genève en 1755, Vacheron Constantin peut se targuer d’être la plus ancienne manufacture horlogère au monde en activité continue depuis sa création. Autant dire qu’elle en a vu passer, des modes et courants artistiques, en plus de 250 ans d’existence. En a-t-elle retiré quelques enseignements ? Réponse avec Julien Marchenoir, notamment responsable du patrimoine de la marque, dont la collection privée compte quelque 1’200 pièces historiques.

Dans quelle mesure l’univers horloger se nourrit-il du monde de l’art au sens large ?

Julien Marchenoir, responsable du marketing et du patrimoine de Vacheron Constantin : Les liens sont profonds et, d’une certaine manière, représentent une spécificité de l’horlogerie genevoise, comme le montre très bien notre exposition thématique actuelle « Voyages & Ornements » qui se tient à la Maison Vacheron Constantin, quai de l’Île à Genève. Les quelque 40 pièces choisies pour l’animer sont des montres ornementées qui entretiennent un dialogue permanent avec les courants artistiques des différentes époques. Elles subissent les influences du moment et quittent leur statut purement fonctionnel pour devenir perméables à leur environnement esthétique. La mode est-elle aux feuilles d’acanthe comme au XVIIIe siècle ? L’Empire byzantin ou encore l’Inde inspirent-ils les artistes ? L’horlogerie s’en est fait l’écho, comme on peut encore très bien l’observer durant la période des Arts déco. En quelque sorte, les arts au sens large ont de tout temps été une source d’inspiration et de recherche créative pour l’horlogerie telle qu’elle s’est développée à Genève dès le XVIIe siècle.

Au-delà de l’objet, il y a un travail d’équipe qu’il nous importe également de faire découvrir.
Julien Marchenoir
Y a-t-il d’autres parallèles à établir entre ces deux univers ?

Art et horlogerie partagent en effet des valeurs communes qui méritent d’être soulignées. Ce n’est ainsi pas un hasard si Vacheron Constantin soutient l’Opéra national de Paris et son École de danse, le New City Ballet ou encore la Royal Ballet School de Londres et le Ballet du Grand Théâtre de Genève. On retrouve dans cette discipline, tout comme dans l’horlogerie, le souci de la perfection, du geste abouti pour avoir été mille fois répété, une forme d’abnégation au service d’une cause plus élevée. Cette année, par exemple, nous avons parrainé le nouveau documentaire du New City Ballet qui suit pas à pas le jeune chorégraphe Justin Peck lors de la création du 422e ballet de la compagnie, de la première répétition à la représentation inaugurale. Cette mise en perspective est très intéressante, car elle permet de mettre en valeur tout le travail réalisé en amont, dès la conception même de l’œuvre. Celle-ci devient ainsi la réalisation de tout un groupe, du danseur au musicien et à l’éclairagiste, le travail d’une compagnie dédiée à l’excellence. On retrouve ces mêmes caractéristiques en horlogerie. Au-delà de l’objet, il y a un travail d’équipe qu’il nous importe également de faire découvrir.

Cette proximité entre art et horlogerie signifie-t-elle que ces deux univers s’adressent aux mêmes personnes ?

Pas nécessairement. Nous rencontrons souvent des passionnés de ballet qui ne connaissent rien à l’horlogerie. Pour l’anecdote, nous avons organisé une exposition dédiée aux métiers d’art en horlogerie dans les locaux de Sotheby’s à New York lors de la dernière session de vente aux enchères. Chaque étage disposait ainsi de sa propre animation. Dans ce cadre, nous avons rencontré des amateurs qui, avant de nous rendre visite, avaient parcouru l’étage inférieur consacré aux grands maîtres du XVIIIe siècle. Eh bien ces personnes, pourtant sensibles à l’art en général et à la peinture en particulier, ne connaissaient rien à la peinture miniature sur émail, une spécialité de l’horlogerie genevoise. Pour pouvoir apprécier certains arts, il y a donc une question d’initiation qui entre en ligne de compte. Une assertion qui va dans les deux sens. Lors des événements dont nous sommes partenaires, nous avons souvent invité des clients qui s’avouaient volontiers néophytes en matière de ballet. Là également, l’initiation, la mise en perspective sont des facteurs clés lorsqu’il s’agit d’apprécier à sa juste mesure ce que l’on découvre sous nos yeux. Cette sensibilisation est très importante.

Finalement, cette approche ne reste-t-elle pas la chasse gardée d’un petit nombre de marques ?

Certaines Maisons sont en effet plus confortables avec l’univers du sport, par exemple. En ce qui nous concerne, nous sommes nettement plus à l’aise dans le monde de l’art. Il s’agit d’un environnement culturel dont nous partageons les valeurs et certaines techniques. Un environnement naturel, pourrait-on dire, qui fait donc partie de l’ADN de la marque. Vis-à-vis de nos clients, ce patrimoine, qui s’inscrit dans la continuité historique de la Maison, nous semble essentiel car porteur de sens, de savoir-faire et, finalement, d’émotion. Cette perméabilité entre art et horlogerie, qui gagne aujourd’hui en visibilité chez Vacheron Constantin, est un tribut sans cesse renouvelé à la mesure du temps. Car n’oublions pas notre objectif premier, qui est de réaliser des montres précises, fiables, en un mot faites pour durer toujours.

Haut de page