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Un potentiel encore inaccompli
Economie

Un potentiel encore inaccompli

mercredi, 6 mars 2013
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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5 min de lecture

Pour l’horlogerie, les pays émergents n’ont à l’heure actuelle pas l’impact ni le poids souhaités.

Les promesses de demain peinent encore à se concrétiser aujourd’hui. Alors que la planète subit des transformations sans précédent et que le centre de gravité économique semble quitter les nations occidentales, ces changements n’apparaissent pas encore dans les statistiques horlogères. En regardant de plus près les données de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH), on observe une prééminence presque absolue des nations dites « matures » au niveau de la valeur totale des exportations. Parmi les dix marchés les plus importants pour la branche en 2012, huit font ainsi partie des pays développés. En intégrant Hongkong à la Chine, on parvient même à neuf nations.

Une image contrastée

Quid alors des pays comme le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Russie ou encore la Malaisie et l’Afrique du Sud, présentés comme les principaux leviers de croissance pour la branche ? Le premier, qui pâtit de taxes douanières excessives, ne fait même pas partie des 30 premiers débouchés. L’Inde, avec son 1,2 milliard d’habitants, figure en 25e position, avec une valeur identique à celle de la Belgique et bien inférieure à celle de l’Autriche. L’Indonésie se classe au-delà du 30e rang, même plus loin que la Grèce.

Le Mexique tire mieux son épingle du jeu, quand bien même les exportations de garde-temps helvétiques y ont reculé de 5,7 % l’an dernier. La Russie figure quant à elle encore à une place indigne de son potentiel pour occuper la 15e marche. Avec 150 millions d’habitants, elle doit s’incliner face à l’Arabie saoudite, pourtant cinq fois moins peuplée. Quant à la Malaisie, son 27e rang ne correspond pas davantage à ses capacités. Pour terminer cette liste, l’Afrique du Sud, pourtant le fameux s dans l’acronyme Brics, n’appartient pas au club des 30 plus importantes destinations pour l’horlogerie suisse.

Hausse du niveau de vie

Quels enseignements tirer de ce constat ? Certes, le tourisme d’achat fausse quelque peu le panorama général, surtout en ce qui concerne les Chinois, mais pas au point de donner une image tronquée pour l’ensemble des pays. Si l’horlogerie ne représente pas le baromètre fidèle et précis de la santé ou de l’évolution conjoncturelle de la planète, la présomption selon laquelle toutes les capacités n’ont pas encore été exploitées apparaît clairement en filigrane. Plutôt rassurant dans un sens, laissant ainsi la porte ouverte à de futurs développements. Mais il convient aussi de ne pas trop tarder selon le principe du « premier venu, premier servi ». En clair, il faut s’adapter au nouvel ordre mondial de demain.

La Chine, pesant aujourd’hui 16,6 % du PIB par habitant des États-Unis, passera à 60 %dans 50 ans.

Car, en 2016, que ce soit quelque peu avant ou après, la Chine deviendra la première puissance mondiale devant les États-Unis, estime l’OCDE dans une étude. À l’horizon 2060, le PIB cumulé de la Chine et de l’Inde l’emportera sur celui des pays membres de l’OCDE. Voilà pour les valeurs absolues. L’OCDE estime par ailleurs que ces changements, même si les inégalités resteront conséquentes, accroîtront globalement la qualité de vie de tous les habitants de ces régions en plein essor. Dans les pays les plus pauvres, le revenu par habitant sera multiplié par plus de quatre d’ici à une petite cinquantaine d’années. Dans le détail, la Chine, pesant aujourd’hui 16,6 % du PIB par habitant des États-Unis, passera à 60 %dans 50 ans. L’Inde, affichant 7 % du PIB américain par habitant, passera à 27 %. L’Indonésie, elle, fera un bond de 9 % à 26 %. L’Afrique du Sud croîtra de 22 % à 29 %. Et le Brésil de 23 % à 40 %.

Des surprises en perspective

L’horlogerie suivra-t-elle ces profonds bouleversements ? Le tableau des 30 nations les plus importantes en termes d’exportations sera-t-il complètement chamboulé au milieu du siècle par rapport à celui que l’on connaît aujourd’hui ? On peut, on doit même, l’espérer. Avec bien sûr en tête le triumvirat Chine-Hongkong-Taïwan, suivi de la Russie, de l’Inde et du Brésil. Et pas très loin le Mexique, la Thaïlande, l’Indonésie et l’Afrique du Sud. Soit autant de pays qui occuperont une position dans les tabelles nettement plus prépondérante que celle connue d’aujourd’hui. Le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Autriche, la Corée du Sud et les Pays-Bas auront quant à eux très probablement quitté le top 20. Le rendez-vous est donc pris dans quelques décennies pour le décompte final. Avec, à la clé, bien des surprises en perspective.

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