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Une brève histoire du quartz (2)
Histoires de montres

Une brève histoire du quartz (2)

mercredi, 23 octobre 2019
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Vincent Daveau
Journaliste, horloger constructeur et historien diplômé

“Une heure de retard d’une jolie femme, c’est son quart d’heure d’avance. ”

Sacha Guitry

« La passion est le sel de la vie ! »

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6 min de lecture

La révolution du quartz a causé un traumatisme dans l’univers horloger au point que son histoire est pratiquement inconnue. Voilà de quoi combler cette lacune en quelques minutes. Deuxième partie : des montres électromécaniques aux « smartwatches ».

Le retour en grâce de la mécanique et le développement dans les années 1980-1990 des premières mini-batteries ont fait réagir les horlogers dédiés au quartz, les incitant à élaborer de nouveaux types de calibres d’une autonomie supérieure à deux ans. C’est donc en 1988 que les ingénieurs de Seiko ont sorti la première Kinetic, suivie par l’Auto-Quartz du Suisse ETA. Cette technologie aujourd’hui parfaitement maîtrisée permet à Seiko de proposer une gamme d’instruments électromécaniques appréciés de ceux qui veulent l’heure juste – quartz avec une précision de l’ordre de 2 à 4 secondes/mois –, tout en ayant les plaisirs de la mécanique. On notera que ce procédé électromécanique avec capteur de mouvement a été retravaillé par F.P.Journe pour sa collection Elegante, dont l’autonomie a été portée à une durée record de 8 à 18 ans.

Seiko sur tous les fronts

Mais revenons à la chronologie. En 1990, les montres à quartz sont en plein boom. Seiko réalise alors la première montre connectée de l’histoire avec la Seiko Receptor : une référence capable de recevoir des messages de type « Pager » basée sur la technologie téléphonique de l’époque. Dans le même temps, la manufacture nipponne se penchait sur les outils de mesure du temps précis au 1/100 de seconde pour lancer en 1992 le premier chronographe à quartz analogique capable d’une telle prouesse (cal. 7T59). Six ans plus tard, elle sortait également la première édition thermoélectrique et la première pièce dotée d’un calendrier perpétuel électronique (Premier Perpetual). Toujours en quête de solutions pertinentes et innovantes, la marque japonaise développait en 1977 la technologie dite « Spring Drive » : un nouveau type de calibre hybride que la marque brevetait en 1982 et dévoilait en 1997. Il s’agit d’un mouvement mécanique doté d’un barillet et d’un train de rouage associé à un échappement rotatif piloté de façon électromagnétique à la façon d’un frein magnétique (Telma) de camion par un processeur et un quartz (tri-synchro) autorégulé (sans pile ni batterie).

Dès l’apparition des systèmes micro-Bluetooth en 2010, Seiko a été l’une des premières à exploiter cette technologie pour l’associer à un GPS.

Ce régulateur ultra-précis et capable de s’ajuster à la moindre accélération ou décélération liées à des mouvements brusques ou des chocs permet d’obtenir une valeur de référence stable, garantissant à cette montre mécanique d’un nouveau type une précision pratiquement identique à celle d’une version à quartz. Le modèle automatique de cet instrument a été présenté au public durant Baselworld 2005 et officiellement lancé au musée d’Orsay, à Paris, la même année. Depuis, la marque japonaise propose régulièrement des montres à quartz innovantes. Ainsi, et pratiquement dès l’apparition des systèmes micro-Bluetooth en 2010, elle a été l’une des premières à exploiter cette technologie pour l’associer à un GPS et ainsi afficher au cadran de l’Astron GPS Solar l’heure exacte du fuseau dans lequel se trouve le porteur sans qu’il ait à agir sur le mécanisme.

L’avenir est à la connectivité

Depuis 2012 et l’élaboration de systèmes microscopiques et efficaces permettant la connexion entre différents instruments électroniques, les marques de téléphonie se sont penchées sur des montres-bracelets capables de capter et transmettre, en plus de l’heure, différentes informations stockées dans les téléphones mobiles. Cette nouvelle technologie ne fait pas nécessairement appel à un quartz puisque l’heure peut être fournie via un relais hertzien. Différents types de produits existent, et les dispositifs mis au point peuvent avoir deux modes principaux : avec le premier, la montre dispose d’un mécanisme électronique lui permettant de fonctionner en toute autonomie. Le produit se fait alors le relais des informations en provenance du smartphone et transmet des données servant à alimenter des applications spécifiques, centrées principalement sur la santé et la qualité de vie. Ces modèles sont pilotés par des calibres à quartz classiques dans lesquels sont intégrés différents capteurs et une liaison Bluetooth.

Avec plus de 20 millions de pièces vendues en 2018, Apple démontre que les montres connectées sont une alternative crédible au tout mécanique.

D’autres instruments sont quant à eux considérés comme des extensions des téléphones puisqu’ils n’ont pas d’autonomie propre et de capacité à fournir l’heure sans assistance de l’appareil auquel ils sont connectés. Fonctionnant en mode « esclave », ils deviennent des relais d’information et une extension de poignet du téléphone. On retiendra que les premières montres connectées sont apparues en 2012 et que la première Apple Watch est sortie en 2014. Depuis, différentes générations se sont succédé alors que la riposte helvétique commençait à s’organiser avec le lancement de la première montre connectée horlogère, la TAG Heuer Connected, en 2015. La même année, la marque Frédérique Constant, dont la manufacture est basée à Genève, dévoilait son Horological Smartwatch, la première version à quartz analogique (à aiguille) dotée de fonctionnalités associées aux smartphones. On notera qu’en janvier 2018 Frédérique Constant toujours, depuis contrôlé par Citizen, présentait une nouvelle génération de montres connectées dotées, cette fois, d’un mécanisme à remontage automatique classique. L’intégration de ces composants et leur miniaturisation permettent aujourd’hui d’entrevoir un avenir hybride dans l’univers horloger. Avec plus de 20 millions de montres connectées vendues en 2018, selon les estimations, Apple fait la démonstration que ce type de produit techno et design devient une alternative crédible au « tout-mécanique ». Cela ne dispense pas les amateurs de montres classiques de porter des garde-temps répondant à leurs attentes.

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