>SHOP

restez informés

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir des infos et tendances exclusives

Suivez-nous sur toutes nos plateformes

Pour encore plus d'actualités, de tendances et d'inspiration

Une pluie de chiffres sur Baselworld
Baselworld

Une pluie de chiffres sur Baselworld

jeudi, 17 mars 2016
fermer
Editor Image
Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

Lire plus

CLOSE
5 min de lecture

En ouverture du Salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie, les dirigeants de la manifestation ont voulu remettre le trou d’air actuel de la profession en perspective. Résultat : « si tout va bien », la reprise est attendue pour avril.

Tout Baselworld qui se respecte commence par sa conférence de presse inaugurale permettant aux instances de ses différents comités directeurs de rappeler le rôle incontournable que joue désormais le Salon, première plateforme mondiale pour cette industrie. Avec ses 1 500 exposants en provenance de 40 pays qui attirent quelque 150 000 visiteurs, cette manifestation à vocation commerciale est en effet devenue au fil des ans le pouls de la profession. Notamment pour les horlogers suisses, au nombre de 304 Maisons cette année, contre 28 marques enregistrées en 1917, première année de la Mustermesse déjà dédiée à l’époque à la promotion de l’économie suisse. Dans ce contexte et malgré les discours généralement lénifiants tenus lors de ces prémisses bâloises, impossible pour les orateurs de faire l’impasse sur une situation conjoncturelle largement susceptible de laisser des traces sur ce millésime 2016 de Baselworld.

Exportations sous la loupe

« Les incertitudes aussi bien économiques, géopolitiques que commerciales se font effectivement sentir sur l’industrie dans son ensemble, tous secteurs confondus, exposait Sylvie Ritter, Directrice de Baselworld. En ce qui nous concerne, cela veut dire que certains exposants, surtout des PME qui souffrent d’une baisse de la demande, ont remis en question leur présence. Mais, fort heureusement, la quasi-totalité des Maisons présentes l’an dernier est là. » Les bases du Salon étant posées, François Thiébaud, patron de Tissot et directeur du Comité des exposants suisses, s’est plu à remettre la situation en perspective, statistiques à l’appui. En fait de statistiques, ce fut plutôt une avalanche de chiffres, assénés toutefois avec une certaine pertinence.

En cinq ans, les montres mécaniques ont explosé sur les marchés internationaux.

Si l’horlogerie suisse a souffert l’an dernier avec un recul de ses exportations de 3,3 % à CHF 21,5 milliards, elle n’en a pas moins réussi à limiter les dégâts, notamment en comparaison de l’industrie des machines, deuxième branche d’exportations helvétiques, qui a vu ses ventes à l’étranger chuter de 7 %. Et François Thibaud de rappeler l’évolution de la branche depuis 2009, année noire s’il en est, marquée par la crise des subprimes, qui a fait plonger la branche de plus de 20 %. Or que montre cette évolution quinquennale ? Une progression cumulée de 63 % des exportations horlogères suisses en valeur ; mieux encore, une explosion des montres mécaniques sur les marchés internationaux, leurs ventes ayant passé de CHF 8,7 à 16,2 milliards entre 2009 et 2015.

Exportations horlogères suisses (en CHF millions)

2010 : CHF 16’167
2011 : CHF 19’304 (+19,4%)
2012 : CHF 21’426 (+11,0%)
2013 : CHF 21’834 (+1,9%)
2014 : CHF 22’258 (+1,9%)
2015 : CHF 21’522 (-3,3%)
Janvier 2015 : CHF 1’650
Janvier 2016 : CHF 1’519 (-7,9%)

Source : Fédération de l’industrie horlogère suisse

 

La montre connectée ouvre de nouvelles opportunités.
Potentiel intact

« Personnellement, je visite régulièrement nos réseaux de vente, notamment en Chine, commentait François Thiébaud. Je suis donc bien placé pour voir que la crise économique est une réalité, que des marchés importants comme Hong Kong sont en pleine récession et que la force du franc suisse laisse des traces. Sans oublier les attentats terroristes, qui affectent grandement le tourisme. Dans ces circonstances, les détaillants n’ont certainement pas envie d’investir dans des stocks. Comme ils n’ont pas confiance, ils n’achètent pas. Mais cela ne veut pas dire que rien ne se passe du côté des ventes au client final. » Pour François Thiébaud, tout est donc question de point de vue. Avec une production de quelque 28 millions de pièces par année, l’horlogerie suisse pèse à peine plus de 2 % de la production mondiale de montres en volumes. Son potentiel de progression reste donc intact. D’autant que la montre connectée, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ouvre de nouvelles opportunités : « Elle incite les jeunes à porter une montre, alors que souvent ils n’en voyaient pas l’utilité, poursuivait le directeur des exposants suisses. Alors, oui, les smartwatches peuvent offrir des fonctionnalités intéressantes dans le domaine du sport, de la santé, ou des paiements sans contact. Mais on peut également y voir un tremplin vers l’horlogerie traditionnelle dans la mesure où l’on parle de deux catégories de produits bien distinctes. En tout état de cause, le recul des exportations suisses enregistré l’an dernier ne peut pas leur être imputé. » Restait à conclure sur une note résolument positive. Compte tenu des données actuelles du marché, François Thiébaud prévoit une hausse des exportations comprise entre 2 et 5 % sur l’ensemble de l’année 2016, la reprise devant pointer le bout de son nez dès le mois d’avril. Wait and see !

Haut de page